qui cherche à convaincre, et qui persuade en éclairant. Léon XII possédant près de lui tant de témoins étrangers qui reproduiroient ses intentions dans l'Europe, et même au-delà de l'Europe, voulut essayer de détruire un mal qui est réel, quoiqu'il s'enveloppe souvent d'apparences de frivolité et même du masque de la bienfaisance. Voici les lettres apostoliques du 13 mars. LÉON, ÉVÊQUE, serviteur des serviteurs de dieu. POUR LA PERPÉTUELLE MÉMOIRE DE LA CHOSE. << Plus ils sont graves les maux qui accablent le troupeau de Jésus-Christ notre Dieu et notre Sauveur, plus les pontifes romains doivent s'attacher à éloigner ces maux. C'est aux pontifes, que, dans la personne de Pierre, prince des Apôtres, furent confiés le soin et la puissance de paître et de conduire le troupeau. Il appartient donc aux pontifes ainsi qu'à ceux qui sont placés en premières vedettes pour la sûreté de l'Eglise, d'observer de plus loin les embûches par lesquelles les ennemis du nom chrétien tâchent d'exterminer l'Eglise de JésusChrist (ce à quoi ils n'arriveront jamais). Ces embûches doivent être signalées au fidèle, afin qu'il s'en garde, et que l'autorité puisse les neutraliser et les anéantir. Nos prédécesseurs connoissant que ce devoir leur étoit imposé, furent toujours vigilans comme le bon pasteur; et par les exhortations, les doctrines, les décrets et l'offre même de leur vie, ils poursuivirent la répression et l'extinction totale des sectes qui menacent l'Eglise d'une entière ruine. On retrouve cette sollicitude des souverains pontifes, non-seulement dans les antiques annales de la chrétienté, mais elle apparoît encore avec éclat dans tout ce que de nos temps, et des temps de nos pères, les pontifes n'ont cessé de faire, pour s'opposer aux sectes clandestines, des coupables qui, contraires à JésusChrist, sont prêts à toutes les malignités. » Lorsque Clément XII, notre prédécesseur, vit qu'elle prenoit pied et consistance de jour en jour, cette secte appelée les francs-maçons, ou de tout autre nom, il reconnut par beaucoup de raisons qu'elle étoit suspecte, et totalement ennemie de l'Eglise catholique, il la condamna par une constitution éloquente qui commence ainsi, In eminenti, et qui fut publiée le 28 mai de l'an 1738. Nous allons en donner la teneur. »> Ici Léon XII rappelle les propres termes de cette constitution dont il suffit de présenter l'analyse. Clément XII ordonne que la porte soit fermée aux erreurs et aux vices, et que l'on conserve l'intégrité de la foi orthodoxe. Il désire, dans des temps difficiles, éloigner toute perturbation de l'univers catholique. Il réprouve les sociétés, conciliabules, réunions, agrégations, rassemblemens dits vulgairement des francs-maçons, ou autrement appelés, suivant la variété des idiomes, parce que des hommes de toute nature, contens d'une OUVRAGES DU MÊME AUTEUR, QUI SE TROUVENT A LA MÊME LIBRAIRIE : HISTOIRE DU PAPE PIE VII, 3e édition : 3 vol. 9 f. 5 f. 10 f. PARIS — IMPRIMERIE DE ADRIEN LE CLERE ET cie, RUE CASSETTE, 29, PRÈS SAINT-Sulpice. DU PAPE LEON XII, PAR M. LE CHEVALIER ARTAUD DE MONTOR, ANCIEN CHARGE D'AFFAIRES DE FRANCE A ROME, A FLORENCE ET A VIENNE, DE L'ACADÉMIE DE LA CRUSCA, DE LA SOCIÉTÉ DE GOTTINGUE ET DE L'ACADÉMIE TIBERINE, CHEVALIER-COMMANDEUR DE L'ORDRE DE SAINT-GRÉGOIRE-LE-GRAND, Ouvrage faisant suite à l'Histoire de Pie VII, par le même auteur. LIBRAIRIE DE ADRIEN LE CLERE ET Cie, IMPRIMEURS DE N. S. P. LE PAPE ET DE Mgr L'ARCHEVÊQUE DE PARIS, RUE CASSETTE, No 29, PRÈS SAINT-SULPICE. MDCCCXLIII. |