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arrière du Riaffo, ayant laissé un bataillon à Pasturana; celle de Watrin, en arrière de l'affluent du Riaffo qui a son embouchure près de Pasturana, se prolongeant, par Pallavicina, Ospedale et Panari, jusqu'à Mairafotta.

Saint-Cyr répéta encore une fois sa première manœuvre : après une résistance convenable, Watrin se retira par échelons, pour aller prendre position à la droite des troupes de Dombrowsky, qui se trouvaient à cheval sur la route de Novi à Gavi, en arrière d'un ruisseau venant de la vallée de Romajou et qui se jette dans le Riaffo. L'ennemi se déploya de l'autre côté du ruisseau, espérant nous déloger facilement. Mais, à ce moment, Saint-Cyr reprit l'offensive de tous côtés. Laboissière retraversa Pasturana et s'avança, par San-Martino, en arrière de la droite de Kray, tandis que Dombrowsky et Watrin attaquaient de front les lignes autrichiennes. Nos soldats combattirent avec une vigueur telle, que l'ennemi se retira promptement et en désordre vers Novi, et ensuite sur Pozzolo, où il retrouva l'appui de ses réserves et de sa nombreuse cavalerie. Grâce à ces manœuvres, les divisions françaises réoccupaient, le 6 novembre au soir, leurs positions du matin, après avoir donné une rude leçon à leurs adversaires. Pajol marcha, pendant toute l'action, avec la division Laboissière, et il sut, avec ses quelques hussards, rendre les plus grands services, surtout quand on se reporta en avant pour attaquer l'aile droite de Kray.

Vers le 10 novembre, Saint-Cyr, ayant reçu des nouvelles de Championnet, résolut d'étendre sa gauche pour donner la main aux divisions Lemoine et Victor; il porta une partie de la division Laboissière sur Acqui, d'où l'on chassa les Autrichiens; Dombrowsky alla, en même temps, prendre position à Ovada et à Rossiglione. Kray, lui supposant alors l'intention de marcher, par la rive gauche de la Bormida, sur Alexandrie, leva son camp de Pozzolo, repassa la Bormida et vint, avec la majeure partie de ses troupes, s'établir aux environs d'Alexandrie.

Sur ces entrefaites, un événement important s'était accompli à Paris. Le général Bonaparte s'était emparé du pouvoir le 9 novembre (18 brumaire), et il allait présider aux destinées de la France, en qualité de premier consul. La nouvelle de ce changement de gouvernement fut accueillie assez froidement à l'armée

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d'Italie, qui, cependant, avait tout à gagner; car il est difficile de s'imaginer dans quel dénûment le Directoire l'avait laissée. Pas de solde, pas de vêtements, pas de vivres voilà où en étaient réduits ces malheureux soldats, dont la misère et les souffrances étaient encore accrues par des combats incessants. Si cette armée n'était pas complétement désorganisée, on doit l'attribuer à la fermeté des chefs, qui parvenaient à contenir leurs soldats, bien qu'ils ne pussent empêcher absolument les nombreuses désertions signalées dans toutes les divisions.

Le 14 novembre, Championnet, attaqué par des forces supérieures, évacua Mondovi et retira les divisions Lemoine et Victor dans les débouchés d'Ormea, Finale et Savone; tandis que Saint-Cyr se rendait de sa personne à Gênes et ramenait la division Watrin de Novi au col de la Bochetta. Les hostilités paraissaient devoir se continuer avec plus de persistance du côté de Gênes; car Klenau était revenu dans la rivière du Levant, et se disposait à multiplier ses attaques.

La division Laboissière ne fut pas inquiétée dans ses positions d'Acqui; mais elle se trouva considérablement réduite par suite du départ, le 25 novembre, des 14° et 68° demi-brigades d'infanterie et du 6 régiment de hussards, qui furent acheminés vers la France, pour faire partie de l'armée du Rhin.

Pajol et son détachement de 93 hommes, représentant le 6 hussards, quittèrent Acqui, et se dirigèrent, par Cairo, sur Finale, où les rejoignit, le 1er décembre, un détachement de 38 hommes de la brigade Gardane, venu de Murialto. Le régiment, porté ainsi à 131 cavaliers, se rendit à Antibes par le chemin de la Corniche. Vers le 8 décembre, il franchit la frontière. Pajol le conduisit par Grasse, Draguignan, Brignolles, Aix et Orgon, à Avignon, où se trouvait son dépôt. A la fin de décembre 1799, le 6 hussards était réuni à Avignon. Son effectif total, y compris le dépôt, s'élevait à 366 hommes. Ce n'était pas avec si peu de monde que Pajol pouvait se présenter à l'armée du Danube et prendre part à la campagne qu'elle devait exécuter, en 1800, sous les ordres de Moreau.

Pajol s'occupa dès lors de réorganiser son régiment et de le mettre dans une situation brillante.

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1800

(Voir les nos 20, 21, 24, 25, 26, 28 et 30 de la carte.

1800

I

Nouveau gouvernement de la France.

Constitution de l'an VIII. Bonaparte,

-

premier consul. Situation générale de l'Europe. Tentatives de paix avec l'Autriche et l'Angleterre. Préparatifs de guerre. - Forces de la France. Forces de l'Autriche. - Plans de campagne. - Organisation de l'armée du Rhin. Le 6e hussards fait partie de l'aile droite. Réorganisation de ce régiment.

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L'armée du Rhin se dispose à entrer en campagne. Moreau commence les hostilités (25 avril). Retraite de Kray. Combats d'Engen et de Stockach. Bataille de Mösskirch. Bataille de Biberach.

Composition des cadres.

Kray se retire à Ulm.

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Le

6 hussards et Pajol partent, le 6 mai, pour rejoindre l'armée du Rhin. - État de ce régiment. Opérations de l'armée du Rhin du 10 au Babenhausen, le 28 mai.

Itinéraire de Nancy à Biberach. 28 mai. - Pajol et le 6e hussards à Ils font partie de la division Leclerc.

La révolution du 18 brumaire (9 novembre 1799) avait placé à la tête du gouvernement de la France le général Bonaparte, Siéyès et Roger-Ducos, en leur donnant des pouvoirs illimités, jusqu'au droit de faire une nouvelle constitution. Cette constitution, bientôt élaborée, fut acceptée par le peuple français; car elle mettait fin à l'anarchie. On l'appela constitution de l'an vii. Elle avait pour bases essentielles : 1° un sénat conservateur; 2° un conseil d'État, qui élaborait les lois ; 3° un tribunat, qui les discutait; 4° un corps législatif, qui les votait; 5° un pouvoir qui les faisait exécuter.

Le pouvoir exécutif était confié à trois consuls. L'un d'eux, ayant le titre de premier consul, exerçait les fonctions suprêmes, déclarait la guerre, signait les traités de paix, nommait à tous les emplois, recevait les ambassadeurs, etc.; les deux autres consuls avaient voix consultative et le droit de faire constater leur opinion sur un registre de délibération tenu à cet effet.

Bonaparte fut nommé premier consul pour dix ans; on choisit pour les deux autres consuls Cambacérès et Lebrun. Le nouveau gouvernement commença à fonctionner le 25 décem

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