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se dirige vers Freiburg. Le 29, les divisions Delmas et Leclerc se portent sur la rivière d'Alb, dont elles forcent le passage. Le 30, Sainte-Suzanne arrive à Freiburg. Le corps de Lecourbe a franchi le Rhin, le 1er mai, à Reichlingen et à Paradies. Le gros de l'armée française se trouve alors réuni sur la Wutach, visà-vis l'aile gauche de l'ennemi.

Kray, trompé par le mouvement offensif de Sainte-Suzanne vers Offenburg, du 25 au 27 avril, a successivement dégarni son centre et sa gauche pour renforcer sa droite; mais, revenant bientôt de son erreur, il ordonne une retraite générale sur Stockach et'Lipptingen.

Les corps français s'avancent alors sur Engen et Stockach, où les Autrichiens sont battus, le 3 mai. Kray se concentre ensuite à Mösskirch. Moreau l'y suit et lui livre, le 5 mai, une grande bataille, à la suite de laquelle il l'oblige à traverser le Danube à Sigmaringen.

Le centre et la réserve de l'armée française marchent sur Buchau, tandis que l'aile droite s'avance vers Wurzach. Kray, voulant sauver les magasins établis à Biberach, repasse sur la rive droite du Danube à Riedlingen et déploie son armée sur les hauteurs en avant de Biberach. Il est attaqué, le 9 mai, chassé des positions formidables qu'il avait prises et rejeté sur Ochsenhausen. Mais Lecourbe ayant marché sur Memmingen, l'armée autrichienne se trouve forcée de se rabattre sur le Danube; elle va occuper l'immense camp retranché d'Ulm. Ainsi se trouvait exécuté, en quinze jours, l'ordre du Premier Consul de refouler Kray sur Ulm.

Moreau renvoya alors en Suisse un détachement de 20,000 hommes, commandé par le général Moncey, pour renforcer l'armée de réserve, réunie par Berthier et destinée à descendre en Piémont sous la conduite de Bonaparte.

Cette diminution de l'armée du Rhin étant prévue depuis longtemps, divers corps des divisions stationnaires avaient reçu l'ordre de rejoindre Moreau. Le 6° hussards fut du nombre. Il quitta Nancy, le 15 mai. Ce régiment, que Pajol avait complétement réorganisé, était superbe quand il se mit en route: il comptait 589 hommes et 575 chevaux, et ne laissait rien à désirer sous le rapport de l'instruction, de l'habillement, de l'équipe

ment et du harnachement. En un mot, il était en état de faire une longue campagne, grâce à l'activité et au zèle de son chef, qui avait su pourvoir à tout.

Les cadres d'officiers étaient au grand complet et comprenaient, pour les quatre escadrons de guerre, un chef de brigade commandant, deux chefs d'escadron, huit capitaines, huit lieutenants et douze sous-lieutenants ('); c'est-à-dire qu'il y avait un chef d'escadron pour deux escadrons, et, par chaque escadron, deux capitaines, deux lieutenants et trois sous-lieutenants.

Les quatre escadrons de guerre du 6o hussards, conduits par Pajol, couchèrent: le 15 mai, à Lunéville; le 16, à Remberviller; le 17, à Arnould; le 18 et le 19, à Colmar; le 20, à Neuf-Brisach; le 21, à Freiburg; le 22, à Neustadt; le 23 et le 24, à Geisingen; le 25, à Stockach; le 26, à Ostrach, et le 27, à Biberach. Là, ils reçurent de l'état-major général l'ordre de rejoindre la division Leclerc, qui était à Babenhausen. Le 28 mai, Pajol se trouvait, avec son régiment, dans cette dernière ville, prêt à prendre part aux opérations de la campagne.

Il devient nécessaire de faire connaître ce qui s'était passé à 'armée du Rhin depuis le 10 mai, époque à laquelle Kray et toutes les forces autrichiennes s'étaient retirés dans le camp retranché d'Ulm.

L'armée de Kray avait été renforcée, à Ulm, du corps de Starray, venu des environs de Kehl, et d'une nouvelle division de 5 à 6,000 Bavarois, ce qui portait son effectif total à 76,000 combattants.

L'armée française, au contraire, s'était affaiblie du détachement de 20,000 hommes envoyé en Italie avec Moncey;

(') 6e régiment de hussards :

Chef de brigade: Pajol.

Chefs d'escadron: Thouvenot, Charpentier.

Quartier-maitre, trésorier: Duchaume *.

Capitaines Lesueur (Joseph), Prévost (Jean), Déclinant (Claude), Lemire (André), Cordier (Antoine), Cordier (Maurice), O'Naghten, Coisy (Jean).

Lieutenants: Huc (Nicolas), Déon (Jean), David (Louis), Hesselle (Louis), Delaruelle (Jean), Fibris (Jean), Samaran, Debours.

Sous-lieutenants: Chustait, Pierronnet (Louis), Lecerf, Damiens, Lassansaa (Jean), Frégier, Husson (Joseph), Janin, Mathys, Pagnon, Lajoye, Marchand.

* Démissionnaire vers le 20 mai. Voir Pièces justificatives, no 7.

elle n'en continua pas moins ses mouvements pour se rapprocher des positions ennemies autour d'Ulm.

Le corps de Lecourbe, qui a fourni la plus grande partie du détachement de Moncey, est réduit à deux divisions; il occupe Memmingen; il a sa droite à Grönenbach. Le corps de SaintCyr et la réserve couvrent, sur les deux rives de l'Iller, tout l'intervalle entre Memmingen et le confluent du Danube et de l'Iller.

Sainte-Suzanne a descendu la rive gauche jusqu'à Erbach, pour reconnaître la position de l'ennemi.

Le quartier général de Moreau est à Wiblingen.

Le 15 mai, le général Legrand, avec sa division, qui forme la droite de Sainte-Suzanne, s'étant porté en avant d'Erbach, Kray le fit attaquer par 2,000 hommes de cavalerie, de l'infanterie et 10 pièces de canon. Grâce au concours de Colaud, Legrand repoussa cette attaque et resta maître du terrain. Souham s'était avancé, pendant ce temps, sur Blaubeuzen.

Le lendemain, 16 mai, l'archiduc Ferdinand, à la tête de forces considérables, attaqua d'abord avec succès les positions de Sainte-Suzanne, entre le Danube et la Blau; mais la présence de Saint-Cyr sur la rive droite du Danube obligea les Autrichiens à se retirer.

Moreau essaya de forcer Kray à sortir de son camp retranché, en faisant un grand mouvement à gauche, comme s'il avait l'intention de porter toute son armée sur la rive gauche du Danube. Il fit donc passer la Blau au corps de Sainte-Suzanne, pour le rapprocher d'Ulm; le corps de Saint-Cyr traversa le Danube à Erbach et s'établit entre ce fleuve et la Blau; les divisions de la réserve Leclerc et Richepanse passèrent l'Iller pour se lier à Gouvion Saint-Cyr; la division Delmas se plaça à leur droite; et enfin, le corps de Lecourbe se rapprocha de Delmas.

Malgré ces dispositions, Kray reste dans ses camps retranchés, et Moreau se voit contraint d'employer d'autres moyens pour les lui faire abandonner. Il rappelle alors toute son armée sur la rive droite du Danube, et se décide à manœuvrer sur le Lech.

Lecourbe prend position sur la rive droite de la Gunz; la réserve, sur la rive gauche, ayant toute la cavalerie de la division

Leclerc (10 et 23 chasseurs et 6 hussards) du côté de Babenhausen, tandis que l'infanterie de cette même division est du côté de Waldstetten; le corps de Saint-Cyr se place à Weissenhorn; celui de Sainte-Suzanne, entre l'Iller et le Danube.

Telle était la position de l'armée du Rhin, le 28 mai 1800, au moment où Pajol et le 6o hussards vinrent prendre part à ses fatigues et à sa gloire.

1800

II

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Position de l'armée française au moment où Pajol la rejoint. — Tentative de Kray contre l'aile gauche. de Moreau (5 juin). Nouvelle organisation de l'armée du Rhin. Le 6o hussards et Pajol appartiennent encore à la division du général Leclerc. Mouvement de conversion de l'armée du Rhin à gauche. Marche de la division Leclerc vers le Danube. · Dispositions pour le passage du Danube. Passage de ce fleuve, le 19 juin, par l'aile droite et le centre de Moreau. Bataille de Hochstädt. · Kray évacue son camp retranché d'Ulm. — Pajol et le 6 hussards passent à la division Gudin, de l'aile droite. Marche de Moreau sur Nordlingen. · Combat de Neresheim. Marche sur Munich. Le 6e hussards chasse les coureurs ennemis de Rain (26 juin). — Combat de Neuburg (27 juin). - Pajol charge trois fois la cavalerie autrichienne et lui fait 80 prisonniers. Retraite de Kray. - Le corps de Lecourbe arrive sur l'Amber le 4 juillet. Projets de Moreau contre le corps du prince de Reuss. — Réorganisation de l'aile droite. Marche de Lecourbe vers le Voralberg et les Grisons. Situation et position du corps du prince de Reuss. — Lecourbe se décide à attaquer son centre et sa gauche. - La division Gudin s'empare de Füssen (11 juillet). Prise de Feldkirch. Armistice de Parsdorf. Emplacements du corps de Lecourbe en Le 6e hussards et Pajol à Buchingen, jusqu'à

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arrière de la ligne de démarcation.

la fin de juillet.

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A l'époque où Pajol et le 6o régiment de hussards arrivaient à Babenhausen, c'est-à-dire vers le 28 mai, Augsburg tombait au pouvoir du général Lecourbe, qui s'y était porté avec une partie de l'aile droite. L'armée française se trouva dès lors occuper une position très-étendue, que Kray aurait pu attaquer avec succès dans l'une de ses parties, s'il était sorti de son camp d'Ulm avec des forces considérables. Moreau reconnut promptement le danger; il retira son aile gauche à Biberach et son centre à Illereichen, ne laissant à proximité d'Ulm que le corps des flanqueurs de gauche, commandé par Richepanse. Par suite de ce mouvement, le 6o hussards fut établi, le 30 mai, à Kirschhaslach et à Greimeltshofen.

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