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ainsi un remaniement de la confédération du Rhin, négocia avec la Russie, et reçut de l'Angleterre des ouvertures qui, moyennant la restitution du Hanovre, pouvaient amener la paix.

La Prusse fut très-froissée de ces procédés, que son attitude équivoque justifiait cependant. Il y eut dans ce pays une sorte de soulèvement de l'opinion publique contre la France. Le gouvernement céda à cette pression et se prépara à la guerre. La Russie et l'Angleterre abandonnèrent aussitôt les négociations de paix, dans l'espoir de reconstituer une nouvelle coalition. La grande armée, encore au cœur de l'Allemagne, s'apprêtait à rentrer en France, lorsque Napoléon connut les armements de la Prusse; elle fut dès lors maintenue dans ses positions (22 août) :

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Ainsi disposées, les forces françaises pouvaient promptement envahir les États prussiens, et faire payer cher à la cour de Potsdam son incroyable aveuglement.

Napoléon, d'ailleurs, prenait à Paris les dispositions nécessitées par cette guerre nouvelle, qu'il avait prévue; en même temps, il s'occupait d'assurer la défense de nos frontières de l'Est, depuis la mer du Nord jusqu'à l'Adriatique. L'Autriche avait fait les plus grandes protestations d'amitié et promis sa neutralité; mais la prudence commandait de se mettre sur ses gardes. Aussi le prince Eugène reçut-il des instructions très-précises à cet égard. Marmont, établi en Dalmatie avec 20,000 hommes, était capable de résister à toute tentative, et pouvait être abandonné à lui-même. Masséna, amené promptement du midi au nord-est de l'Italie, rassemblerait facilement 60 à 70,000 hommes entre l'Adige et l'Isonzo, et là, appuyé sur les places fortes, il serait en mesure de repousser toute espèce d'agression.

Si l'Autriche ne bougeait pas, le prince Eugène ne devait ordonner aucun mouvement, le 2o corps suffisant au service d'ob

servation. Toutefois, comme ces troupes avaient besoin d'un chef énergique, Napoléon en confia le commandement au général Baraguey-d'Hilliers, qui arriva dans les premiers jours de septembre et s'installa à Udine. Le 2° corps occupait toujours les mêmes cantonnements. Il se composait, au 18 septembre : d'une 1 division d'infanterie, aux ordres du général Seras, dont le quartier général était à Capo-d'Istria; d'une 2o division d'infanterie, aux ordres du général Broussier, à Udine; et de la division de cavalerie du général Lacoste.

Napoléon faisait alors ses derniers préparatifs d'entrée en campagne. Le 25 septembre, il quittait Paris pour aller se mettre à la tête de son armée. Le 28, il arrivait à Mayence, d'où il se rendit à Würtzburg. Le 8 octobre, les hostilités commençaient avec la Prusse.

Tandis que la grande armée marchait à de nouveaux succès, le 2o corps restait en Italie. Il conserva, jusqu'à la fin de l'année, ses positions dans le Frioul. Il n'y eut dans les cantonnements que des changements sans importance.

Au 4 novembre, le quartier général de la division Seras fut établi à Cormons; les quartiers généraux de Baraguey-d'Hilliers et de Broussier restèrent à Udine. La division de cavalerie fut placée tout entière sur la rive droite du Tagliamento, à San-Vito, Pordenone, Cordovado, Oderzo, Motta, Porto-Buffole et Conegliano. Pajol, qui était de sa personne à Oderzo, avait amené son régiment dans ces cantonnements nouveaux, par Codroipo et San-Vito.

A ce moment, l'armée d'Italie comprenait, outre le 2° corps: la division Boudet, à Vérone; la division Molitor, à Brescia; la réserve, à Alexandrie; la division de dragons du général Mermet, à Modène; une division de chasseurs, à Vicence; la division des côtes de l'Adriatique, à Ancône; la garde royale, à Milan.

Avec ces forces, il était possible d'arrêter les Autrichiens, s'ils avaient la tentation de prendre part à la lutte, ce qui devenait peu probable, depuis les victoires d'Iéna et d'Auerstädt (14 octobre) et l'entrée des Français à Berlin (25 octobre).

Le 2o corps ne fit donc aucun mouvement important. Dans les derniers jours de décembre 1806, le colonel Pajol était à Pordenone.

1807

(Voir les nos 1, 2, 6, 7, 11, 12 et 17 de la carte.)

1807

I

La cavalerie de l'armée d'Italie est réduite.

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Le 6 hussards, commandé par le colonel Pajol, reste à Pordenone jusqu'aux derniers jours de février. — Le 6o hussards va à Conegliano. - Pajol, nommé général de brigade le 1er mars, rejoint la grande armée d'Allemagne. Son arrivée à Elbing, où se trouvait sa brigade. — Situation et composition de l'armée aux ordres de Napoléon. Préparatifs de Napoléon pour entrer en campagne au commencement de juin. — Benningsen attaque les lignes françaises le 5 juin. - Ney forcé de se retirer derrière la Passarge. Pajol arrive à Deppen, le 8 juin, avec sa brigade. — Les Russes se retirent à Heilsberg. Napoléon prend l'offensive. Combat de Glottau, en avant de Gutstadt. Combat de Heilsberg. Mouvement tournant de Napoléon sur l'aile droite de Benningsen. L'armée russe évacue Heilsberg et se retire à Bartenstein.- Napoléon porte ses différents corps sur Eylau. — La brigade Pajol marche

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aussi sur Eylau, formant la tête de colonne. - Benningsen prend position à Schippenbeil. Pajol marche, avec les troupes de Murat, sur Königsberg. — Il s'empare de Mühlhausen, et poursuit l'ennemi jusqu'à Wittenberg. Combat contre l'arrièregarde du corps prussien du général Lestocq.

L'armée d'Italie ne paraissant pas exposée, en 1807, aux attaques de l'Autriche, l'Empereur se décida à lui enlever encore des régiments de cavalerie, qui, dans tous les cas, ne pouvaient être d'une grande utilité au milieu des pays coupés, montagneux, boisés, qu'occupaient alors le prince Eugène et le général Marmont.

A la fin de 1806, le 15°, le 19° et le 23° chasseurs avaient été dirigés sur la grande armée d'Allemagne ; le 5 janvier 1807, le 3o et le 24 chasseurs recurent aussi l'ordre de s'y rendre. Ces deux derniers régiments, forts d'environ 800 chevaux chacun, partirent, avec les selles et les harnachements, en laissant par régiment 500 chevaux, qui devaient être distribués entre le 6 hussards, les 6°, 8° et 14° chasseurs.

Le 6 hussards (colonel Pajol), qui était cantonné à Porde

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