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Strasbourg; la 3, général Saint-Cyr, entre Strasbourg et Lauterburg; la 4o, général Bernadotte, entre Lauterburg et Oggersheim; la 5o, général Dallemagne, entre Bingen et Andernach ; la 6o, général Delaborde, entre Andernach et Düsseldorf.

La cavalerie du général d'Hautpoul, restée sur la rive droite du Rhin, était cantonnée le long de la Lahn.

Le 4 hussards passa à la division du général Saint-Cyr (3o). Ce régiment, que Pajol n'a pas quitté, se rendit de Worms à Haguenau par Oggersheim, Neustadt, Landau, Langenkandel, Lauterburg et Seltz. Au 9 janvier, le 4o hussards et Pajol étaient installés à Haguenau ; et la nouvelle division à laquelle ils appartenaient pour quelque temps, comprenait trois brigades: la brigade Leval (25 demi-brigade légère et 67° de ligne), la brigade Walther (1er et 2° carabiniers), et la brigade Legrand (4° hussards).

La Russie cependant avait définitivement fait alliance avec l'Autriche, et un corps d'armée, commandé par Souwarow, s'avançait vers la Moravie pour se joindre aux troupes de l'Empereur. Dès que la nouvelle en parvint au gouvernement français, les Directeurs signifièrent à Vienne que l'entrée des Russes sur le territoire de l'Empire germanique serait considérée comme une déclaration de guerre. Malgré cet ultimatum, Souwarow entra en Moravie. Le Gouvernement rompit alors les négociations de Rastadt, et l'on se prépara de tous côtés à la guerre.

Le plan du Directoire consistait à faire face à la fois sur tous les points où nous pouvions être attaqués. Ainsi 30,000 hommes resteraient dans le sud de l'Italie pour garder Naples et Rome; 15,000 contiendraient le Piémont; 50,000 agiraient sur l'Adige; 30,000, sous Masséna, déboucheraient de Suisse pour conquérir les Alpes Rhétiennes, depuis le Splugen jusqu'au Voralberg; 40,000, sous Jourdan, se porteraient sur le Danube; 24,000 resteraient en observation sur le Necker; enfin 10,000 garderaient la Hollande. C'était donc près de 200,000 hommes qui couvraient le territoire français ou le territoire de pays amis, de Naples à la Haye, Malheureusement, ces 200,000 hommes, fractionnés en petits corps, ne pourraient produire l'effet qu'on semblait en attendre.

D'après les dispositions du plan d'opérations, l'armée de

Mayence devait passer le Rhin à Kehl et à Huningue, traverser les montagnes Noires, s'emparer des sources du Danube et prendre position entre ce fleuve et Bregenz. Si les Autrichiens n'étaient pas en mesure de résister, Jourdan se porterait sur le haut Lech, afin de favoriser les tentatives de Masséna sur les Grisons et le Tyrol.

Masséna, en effet, à la tête de l'armée d'Helvétie, traverserait le Rhin entre Bregenz et Mayenfeld, et s'avancerait sur l'Inn, d'un côté, et dans la vallée du haut Adige, de l'autre.

Le corps d'observation, dont le commandement fut donné à Bernadotte, et qu'on espérait pouvoir porter à 40,000 hommes, devait former le blocus de Mannheim et de Philippsburg, fournir les garnisons des autres places du Rhin, couvrir les ponts, et enfin appuyer, par des démonstrations sur le Mayn, le Necker et l'Ens, les opérations de l'armée de Mayence.

Les trois armées qui allaient opérer en Allemagne étant subordonnées les unes aux autres pour leurs mouvements et pour le but à atteindre, le Directoire les réunit sous le commandement supérieur de Jourdan.

L'armée de Mayence fut donc organisée à nouveau, en vue du rôle offensif qu'on lui destinait. Une division entière en fut tirée pour former le noyau de l'armée d'observation de Bernadotte, et, au 9 février, elle se trouva constituée de quatre divisions d'infanterie et d'une de cavalerie, réparties de la manière suivante:

La division d'avant-garde, aux ordres du général Lefebvre, avait sa droite à Eschau, son centre à Strasbourg et sa gauche à Mundolsheim';

La 1re division, commandée par le général Ferino, était établie entre Huningue et Ottmarsheim;

La 2o, général Souham, entre Ensisheim et Schlestadt;

La 3o, général Saint-Cyr, de Mundolsheim à Benheim;

La réserve de cavalerie de d'Hautpoul, de Benheim à Landau.

Par suite des changements qui s'effectuèrent à l'occasion de cette organisation nouvelle, le 4 régiment de hussards passa à la division d'avant-garde; il vint de Haguenau à Strasbourg par Brumath.

Cette division, avec laquelle Pajol et le 4o hussards vont faire la première partie de la campagne de 1799, fut commandée, jusqu'à l'arrivée de Lefebvre, par le général Vandamme. Elle comprenait: la brigade Leval (53° et 67° demi-brigades d'infanterie de ligne), la brigade Soult (25° demi-brigade légère), et la brigade Ney (4 et 5 hussards, 17° dragons et 1er chasseurs).

Mais, le 20 février, le général Ney étant passé à l'armée d'observation, le 17° dragons et le 1er chasseurs furent attachés à la brigade Leval; le 4° et le 5° hussards, à la brigade Soult.

Avec cette armée de Mayence ainsi composée, Jourdan reçut l'ordre de franchir le Rhin à Kehl, dont nous étions maîtres, et de la porter le plus rapidement possible sur le Danube, où elle prendrait le nom d'armée du Danube. Son mouvement offensif, combiné avec celui de Masséna du côté de Bregenz, devait constituer les premières opérations des Français en Allemagne.

Pour résister à cette attaque, l'Autriche, dont les armées étaient, à cette époque, belles, nombreuses, bien disciplinées et pourvues d'un immense matériel, avait réuni, derrière le Lech, un corps de 54,000 fantassins et de 24,000 chevaux, sous les ordres du prince Charles ('); et, en outre, 26,000 hommes commandés par le général Hotze, subordonné au prince Charles, gardaient le Voralberg et les frontières des Grisons. Sur les autres points où la guerre allait s'allumer, l'Autriche avait encore: 44,000 hommes, sous le comte de Bellegarde, dans le Tyrol, et 85,000 hommes, auxquels devaient se joindre 60,000 Russes, en Italie.

(1) L'archiduc Charles, prince impérial, feld-maréchal, né à Florence le 5 septembre 1771, était le troisième fils de l'empereur Léopold II et de Marie-Louise, infante d'Espagne. La déclaration de guerre de la France le conduisit à Jemmapes (1793) à la tête d'une brigade; l'année suivante, il forma l'avant-garde contre Dumouriez. En 1796, il commandait les deux armées du haut et du bas Rhin. En forçant Jourdan à repasser le Rhin et Moreau à sa belle retraite, il couvrit Vienne. Toute la gloire de cette campagne revient au prince Charles. Gouverneur général de la Bohème en 1797. Il prenait les eaux de Tæplitz quand la nouvelle coalition contre la France l'appela à Munich, le 2 novembre 1798, pour organiser l'armée auxiliaire et conduire cette campagne de 1799, dans laquelle il se distingua. Le 13 décembre 1800, il prend le commandement supérieur de l'armée d'Allemagne et est président du Conseil aulique. En 1805, il est général en chef de l'armée opérant en Italie jusqu'à la paix de Presburg, le 27 décembre. Toujours préoccupé des intérêts du soldat, il organisa, comme ministre de la guerre, les écoles militaires, forma l'esprit des trou

D'après cette répartition des forces de l'ennemi, Jourdan allait se trouver, en arrivant dans la vallée du Danube, en présence de 70,000 hommes, que commandait le prince Charles. Si Masséna ne culbutait pas promptement le général Hotze, pour joindre ses 30,000 hommes aux 38,000 de l'armée de Mayence, il était peu probable que les opérations de Jourdan fussent heureuses. Il avait, en effet, à lutter contre le plus grand homme de guerre de l'Autriche et contre des forces doubles des siennes.

Le Directoire ayant prescrit de franchir le Rhin le 1er mars, Jourdan prit ses dispositions en conséquence; au jour fixé, l'armée de Mayence s'avança sur la rive droite en quatre colonnes. La 1 division, du général Ferino, passa sur le pont de Bâle et alla occuper Rheinfelden, d'où elle devait ensuite se porter, par les villes forestières, sur Blumberg,

L'avant-garde, commandée provisoirement par Vandamme, était partie de Strasbourg de grand matin; elle traversa le Rhin sur le pont de Kehl et marcha sur la route d'Offenburg, précédée d'une extrême avant-garde, formée par la plus grande partie du 4o hussards, aux ordres du commandant Pajol.

Comme il était important de dégager le pont de Kehl pour laisser le passage à la 2° et à la 3° division, ainsi qu'à la réserve de cavalerie, Vandamme fit hâter le pas à ses troupes, qui cantonnèrent le soir même entre Offenburg et Gengenbach. Le 4 hussards, suivi du 1er chasseurs et du 5o hussards, avait traversé la Kinzig à Gengenbach et s'était arrêté à peu de distance de Biberach.

Cette marche du premier jour n'avait présenté aucune difficulté.

pes, proposa, le premier, un long projet d'organisation de la landwehr, permettant de renforcer rapidement l'armée et de combler ses vides.

L'étude de la stratégie et la théorie d'un art qu'il a pratiqué avec talent l'ont occupé une partie de sa vie ; il a brillamment écrit, et ses ouvrages sont très-estimés. Il a laissé: 1o Principes de la haute stratégie pour les généraux, 1 vol.

2o Données sur l'instruction pratique du service en campagne, 3 vol.
3o La stratégie de la campagne de 1796 en Allemagne, 1 vol.
40 Histoire de la campagne de 1799, 2 vol.

Il mourut à Vienne le 30 avril 1847. L'archiduc Charles montra partout de grands talents militaires; mais il fut écrasé par le génie de Napoléon. Quoique la fortune des armes l'ait souvent accablé, il a joué le rôle le plus important, et l'Autriche n'a pas eu de meilleur général.

Cependant Pajol, qui souvent avait pu apprécier, quand il était aide de camp de Kleber, combien il est utile d'éclairer avec soin une troupe en marche, s'acquitta de ses fonctions de chef de l'extrême avant-garde avec calme et intelligence, sans fatiguer ni les hommes ni les chevaux. Jourdan, qui veillait à la bonne exécution des mouvements prescrits, fut témoin, pendant un certain temps, des précautions et de l'activité du commandant Pajol. Il lui en fit devant sa troupe les éloges les plus flatteurs, et lui rappela qu'ils étaient d'anciennes connaissances de l'armée de Sambre-et-Meuse. Le jeune commandant de hussards ne pouvait mieux débuter.

Après avoir traversé le pont de Kehl, la 2o division vint à Appenweier, et la 3°, à Willstett. La réserve de cavalerie se rendit à Altenheim; le parc d'artillerie resta sur les glacis de Kehl. Le quartier général de Jourdan fut installé à Offenburg.

Le lendemain, 2, la division d'avant-garde se mit en route à cinq heures du matin; elle suivit la vallée de la Kinzig et s'établit entre Biberach et Haslach. Le 4 et le 5e hussards avaient gagné Gutach.

Les autres troupes de Jourdan poussèrent: la 1 division, à Suckingen; la 2o, à Offenburg; la 3o, à Oberkirch; la réserve de cavalerie, à Freiburg. En sorte que l'armée de Mayence s'avançait, en quatre colonnes, sur quatre routes différentes, aboutissant à Rottweil, sur le haut Necker; à Donaueschingen, sur le haut Danube; à Villingen, entre le Necker et le Danube; enfin, à Blumberg, entre le Danube et le lac de Constance. Il lui serait facile de franchir les défilés des montagnes de la Forêt-Noire, puis de se concentrer entre Stockach et Friedingen, où elle pourrait communiquer avec Masséna par Schaffouse.

Le 3, la division d'avant-garde se porta à Hausach, Wolfach et environs. Le 4° hussards, chargé de reconnaître les débouchés sur Rottweil, alla cantonner à Lauterbach et à Schramberg; le 5o hussards, envoyé aussi en reconnaissance sur Villingen, coucha à Peterzell. Les autres troupes de l'avant-garde s'arrêtèrent: le 1er chasseurs, à Tryberg; le 17° dragons, à Reichenbach; les 53° et 67° demi-brigades, à Hausach, Wolfach et environs.

La 1re division se rendit à Hauenstein; la 2e, à Biberach; la 3o, à Oppenau, et la réserve de cavalerie, à Neustadt.

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