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1799

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Moreau succède à Scherer

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Réunion de l'armée de

Opérations de l'armée d'Italie avant l'arrivée de Pajol. dans le commandement de cette armée (27 avril). Naples à celle d'Italie (29 mai). — Joubert remplace Moreau (4 août). — Bataille de Novi (15 août). — Rôle du 6o hussards dans la retraite. —. Le chef de brigade Pajol rejoint son régiment à Arbizola dans les derniers jours d'août. Composition et emplacements de la division Laboissière, dont le 6e hussards fait partie.— Klenau attaque l'aile droite de l'armée d'Italie. L'armée des Alpes se réunit à celle d'Italie. — Championnet succède à Moreau (22 septembre). Nouvelle organisation de l'armée d'Italie. Gouvion Saint-Cyr commande l'aile droite, à laquelle appartiennent la division Laboissière, le 6e hussards et Pajol. Championnet, décidé à prendre l'offensive, pousse son centre vers Mondovi. — Opérations prescrites à Saint-Cyr. — La division Laboissière se porte à Voltaggio, le 3 octobre. Saint-Cyr chasse Klenau de la rivière du Levant et revient du côté de Novi. Combat de Bosco (24 octobre). - Position de Saint-Cyr entre Alexandrie et Tortone. Nouvelle bataille de Novi (6 novembre). Saint-Cyr

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s'étend vers le centre de l'armée. - La division Laboissière et le 6 hussards vont à Acqui. Coup d'État du 18 brumaire. L'armée d'Italie est ramenée dans les défilés des Alpes. Le 6e hussards, désigné pour faire partie de l'armée du Danube, quitte l'Italie et rentre en France. Pajol part d'Acqui à la tête de son régiment, le 25 novembre, et arrive à Avignon dans les derniers jours de décembre.

Scherer, qui commandait l'armée d'Italie, reçut, le 22 mars 1799, la déclaration de guerre à l'Autriche et à la Toscane, ainsi que le plan de campagne du Directoire et l'ordre de commencer les opérations. Le 25, le jour même de la bataille de Stockach, il s'établit, avec 45,000 hommes environ, la gauche à Peschiera et la droite à Sanguinetto. Il se trouvait ainsi en face de l'armée de Kray, forte de 48,000 hommes et déployée sur l'Adige, entre Vérone et Bevilacqua. Il chercha d'abord à rejeter son adversaire au-delà de l'Adige, et obtint quelques succès (26 mars); mais Kray, débouchant de Vérone, où il avait ras

semblé toutes ses troupes, le battit à Magnano le 5 avril, et le força de rétrograder sur le Mincio, puis sur l'Oglio.

Les pertes éprouvées pendant cette retraite et les garnisons laissées à Peschiera, Mantoue et Ferrare, avaient beaucoup diminué l'armée française, tandis que celle de l'Autriche s'augmentait du corps russe amené par Souwarow. Les forces alliées s'élevèrent alors à 85,000 hommes, et furent placées sous le commandement en chef du général russe, qui les porta immédiatement en avant et fit bloquer Mantoue, Peschiera et Ferrare. Scherer ne jugea pas prudent de résister quand il ne disposait que de 28,000 hommes; il se replia derrière l'Adda, et, le 27 avril, il remit le commandement de l'armée d'Italie à Moreau, qu'il avait désigné lui-même au Directoire pour le remplacer.

Le nouveau général en chef essaya vainement de défendre la ligne de l'Adda: battu à Cassano (28 avril), il se rejeta sur le Tésin et, le 7 mai, derrière le Pô; il s'établit dans l'angle que forme ce fleuve avec le Tanaro, sa droite à Alexandrie et sa gauche à Valence. Dans cette position, il espéra pouvoir attendre l'armée de Naples, que Macdonald amenait des États Romains; mais les Russes, s'avançant d'un côté sur Novare et Verceil, de l'autre sur Tortone, le contraignirent de reculer jusqu'à la Bormida.

On était alors au milieu de mai. Souwarow se décida à porter la majeure partie de son armée sur Turin, pour forcer les Français à se renfermer dans les Alpes. Moreau, voulant aussi gagner Turin, où il avait de grands magasins, s'avança jusqu'à Asti; mais, sur la nouvelle que les Piémontais, insurgés, s'étaient emparés de Céva, il retourna de ce côté, afin de reprendre cette place et de rétablir ses communications avec la rivière de Gênes. Souwarow suspendit aussi sa marche vers Turin pour venir assiéger Casale et Valence. Moreau se retira alors en Ligurie sa cavalerie occupa Finale et Savone; les divisions Laboissière et Lapoype, Gênes; la division Grenier, Loano; celle de Victor, la Spezzia. Macdonald arrivait, à la même époque, à Lucques, et se mettait en relation avec Victor. La jonction de l'armée de Naples avec celle d'Italie devait, par suite, être regardée comme faite dès ce moment (29 mai).

Moreau, décidé à se reporter sans retard sur les rives du

Pô, prescrivit à Macdonald de traverser les Apennins et de marcher sur Modène et Plaisance, tandis que lui-même irait le rejoindre par Gavi et Voghera. L'armée de Naples arriva le 12 juin à Modène, d'où elle chassa les Autrichiens; puis, renforcée de la division Victor, elle était établie, le 16, à Plaisance et sur la Trebbia. Moreau avait gagné, ce même jour, Gavi, d'où il comptait se porter, le 17, sur Voghera et Plaisance, quand il apprit que Macdonald avait été battu et rejeté sur Parme, Modène et la Toscane. Souwarow, en effet, était venu brusquement se placer entre les deux armées françaises, et il avait accablé, le 17 juin, celle de Naples dans la bataille de la Trebbia. Dès lors, Moreau rentra dans les Alpes, sans être inquiété par les Russes, qui s'acharnèrent aux siéges de Tortone, d'Alexandrie et de Serravalle.

Malgré son échec, Macdonald amena sans difficulté à Gênes toutes ses troupes, qui furent versées dans l'armée d'Italie, dont l'effectif se trouva élevé à 40,000 hommes. Pendant tout le mois de juillet, Moreau s'occupa de la réorganisation de ses divisions et les concentra aux environs de Gênes, sur les débouchés des Alpes et sur la route de Novi, de manière à reprendre l'offensive le plus tôt possible. Mais il reçut bientôt l'avis que le Directoire l'appelait à un commandement sur le Rhin; et, le 4 août, Joubert, son successeur, venait se mettre à la tête de l'armée d'Italie.

Le nouveau général en chef voulut immédiatement marcher contre les Russes. Il partagea son armée en deux corps : l'aile droite, aux ordres de Gouvion Saint-Cyr; et l'aile gauche, aux ordres de Pérignon. L'aile droite était établie aux environs de Voltaggio et sur la rivière du Levant; l'aile gauche occupait la rivière du Ponent, de Ventimiglia à Savone. Joubert prescrivit donc à Pérignon de se porter à hauteur des troupes de SaintCyr, pour marcher ensuite, de concert avec elles, sur Novi ; il alla lui-même, le 11 août, se mettre à la tête de son aile gauche à Spigno, afin de la diriger. Le 12, il la conduisit à Terzo, près d'Acqui; le 13, à Capriata, près de Novi, où Saint-Cyr vint le rejoindre, en établissant son corps d'armée à Monte-Rotondo. Le 14 août, les forces françaises se trouvant réunies, Joubert fit enlever Novi aux avant-gardes russes, qui furent rejetées sur le

gros de leur armée, campée dans la plaine, et dont le centre était à Pozzolo-Formigaro.

Sur ces entrefaites, Souwarow avait été rejoint par les corps autrichiens du siége de Mantoue, devenus libres depuis la prise de cette place; ainsi renforcé, il avait résolu de ne pas laisser les Français dans les positions qu'ils avaient occupées en face de lui; il les fit attaquer le 15 août, à la pointe du jour. Joubert fut tué dès le commencement de la bataille, et remplacé par Moreau, qui n'avait pas encore quitté l'armée. Ce dernier assuma sur lui, sans hésiter, tant la position était critique, la responsabilité d'une affaire qu'il n'avait pas engagée.

Les Autrichiens, dirigés par Kray, attaquèrent l'aile gauche, du général Pérignon, et les Russes s'élancèrent contre SaintCyr. Jusqu'à dix heures du matin, l'armée française résista victorieusement. Vers deux heures de l'après-midi, Souwarow jeta sa gauche dans la direction de Serravalle et d'Arquata, pour tourner notre droite, tandis qu'avec le centre et les troupes de Kray, il renouvelait ses efforts contre Novi et les divisions du général Pérignon. Les Français ne purent repousser ces attaques combinées, et Moreau dut ordonner la retraite. Le corps de Saint-Cyr se porta près de Tassarolo, en arrière du ruisseau Riaffo, à une lieue seulement du champ de bataille; mais l'aile gauche, vivement pressée par Kray, se retira en désordre, par Pasturana, à une très-grande distance de Novi.

Dans cette bataille, entièrement perdue pour nous, le 6° hussards, que commandait le chef d'escadron Bordesoul, depuis le départ du général Laroche, avait combattu à l'aile gauche.

Lors de la retraite, ce régiment, réduit à 300 chevaux, fut chargé de faire l'arrière-garde, avec un escadron du 1er hussards, un escadron de cuirassiers et un bataillon de la 68° demibrigade. En arrivant au défilé de Pasturana, où l'artillerie encombrait la route, Bordesoul essaya vainement de contenir l'ennemi; il dut céder au nombre et chercher à s'échapper. Les chemins étant impraticables, sa petite troupe fut enveloppée dans Pasturana, où les Autrichiens en prirent une forte partie, ainsi qu'un grand nombre de canons et de soldats de différents corps. Les généraux Grouchy, Pérignon et Colli y furent faits prisonniers.

A la suite de cette désastreuse affaire, le 6° hussards, qui ne comptait plus que 150 hommes environ, se retira, avec les débris de l'aile gauche, sur Savone, par Ovada et Sassello.

Moreau, craignant une dissolution complète des divisions du général Pérignon, envoya bientôt le général Gouvion Saint-Cyr à Savone, avec la division Laboissière, pour réorganiser l'aile gauche et en prendre le commandement, tandis que lui-même restait à la tête des divisions Watrin, Dombrowsky et Miollis, afin de garder les débouchés de Gavi.

Par suite de la nouvelle répartition faite sur l'ordre de Gouvion Saint-Cyr, le 6o hussards se trouva placé à la brigade Quesnel, de la division Laboissière, et il fut cantonné à Arbizola, près de Savone, pour se refaire. C'est là que Pajol le rejoignit, dans les derniers jours d'août. Réduit à un effectif de 147 hommes et de 126 chevaux, le 6° hussards n'était plus que l'ombre de lui-même. Les hommes, exténués, manquaient d'effets, de vivres et d'argent; les chevaux, surmenés par le service qu'on avait exigé d'eux, étaient incapables de marcher.

Le nouveau chef de brigade dut, d'abord, demander quelques jours de repos pour les hommes et pour les chevaux; puis il s'appliqua à faire vivre les uns et les autres. Il mit tout en œuvre pour réparer les tristes effets de la retraite de Novi sur ce malheureux régiment; mais il ne put augmenter son effectif; car rien ne venait de France. C'est donc avec 147 hommes et 126 chevaux qu'il prit part aux opérations de l'armée d'Italie, pendant les trois mois que le 6° hussards devait encore y rester.

Au moment de l'arrivée de Pajol, la division Laboissière se composait de la brigade Quesnel (14° et 68° demi-brigades de ligne, à Montenotte; 24° demi-brigade de ligne, à Pian del Merla ; 63 demi-brigade de ligne, à Santo-Bernardo; 6° hussards, à Arbizola) et de la brigade Gardane (17° et 18e demi-brigades légères, à Sassello; 21° demi-brigade de ligne, à Stella).

La brigade Colli avait été réunie tout entière à la division Laboissière. Les autres débris de l'aile gauche formèrent deux divisions, placées sous les ordres des généraux Lemoine et Grandjean; la première se réorganisa aux environs de Savone; l'autre, près de Cherasco; de sorte que le corps de Saint-Cyr comprenait les trois divisions Laboissière, Lemoine et Grandjean.

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