OBSERVATION. L'état no 2 annexé au mémoire Bergon (résumé général des chênes et hêtres par département et conservation) comportait uniquement les indications placées dans les colonnes 10, 11 et 12 de notre tableau et prises par nous directement sur l'état n° 1; ses données nous ont servi à vérifier notre relevé.

Une remarque s'impose au point de vue des surfaces; elles ne représentent, d'après le mémoire Bergon. que celles des forêts principales dans lesquelles on a recensé les chênes et hêtres de im. 62 de tour et au-dessus. On doit donc en conclure qu'on n'y a pas fait figurer les surfaces de certains bois peu importants qui pouvaient cependant renfermer des arbres de la dimension désignée, les surfaces de certaines forêts traitées en taillis simple (certaines forêts de chêne vert par exemple) ou à l'état de «< jeunes remises » (Vaucluse, par exemple) et les surfaces des forêts résineuses.

L'état n° 3 (sapins), annexé au mémoire Bergon, ne donne pas d'indication de surfaces pour les forêts où les sapins ont été recensés ; de sorte que l'on ne peut avoir que par différence avec les chiffres globaux indiqués dans le rapport du ministre de la Marine de 1811, signalé au début de cet article, les surfaces présumées des forêts soumises non portées à l'état no 1.

Cette opération faite, les résultats d'ensemble de la statistique de 1805 paraissent pouvoir s'énoncer comme il suit.

BULLETIN FORESTIER ÉTRANGER

LE MEXIQUE

DE MEXICO AUX ILES MARIAS

Pour se rendre de Mexico aux îles Marias, le voyageur passe par Guadalajara, Colima, Manzavillo. Entre « la perle de l'Occident » et la << ville des palmiers », la voie ferrée traverse la Sierra Madre en décrivant mille détours, en franchissant de profonds ravins, en passant sous de nombreux tunnels. L'œil ne se détache pas des grandioses et multiples panoramas que la nature capricieuse a semés sur ce parcours. Mais ce qui retient surtout l'attention, c'est le géant des volcans dont le cratère, d'un kilomètre 500 de diamètre, menaçant le ciel, se dresse altier à environ 4.000 mètres d'altitude. De hautes colonnes de fumées, tantôt noires, tantôt rousses, tantôt blanches, s'en échappent par intermittence.

A Colima, le visiteur voit de longs palmiers se balancer fièrement au-dessus des riches vergers où sont amassés pêle-mêle tous les végétaux alimentaires des tropiques. De Colima à Manzavillo, on croise la lagune de Cuyutlan, bourgade avec plage fréquentée par la société mondaine de la République à la saison des bains de mer.

L'importante rade de Manzavillo avec ses alentours, formés de montagnes arides et de lagunes, servent depuis longtemps de champs d'études aux naturalistes. Le chercheur y rencontre de curieux spécimens. de toutes les classes des règnes animal et végétal, dont l'un des plus répandus est sans contredit une mouche infime appelée «jejeu »,redoutée pour ses piqûres et trop connue, hélas ! de ceux qui ont à vivre dans ces régions.

On quitte Manzavillo pour entreprendre le voyage sur mer. En cours de route, on regarde le singulier défilé des plissements de la côte, on souffre de la forte houle du cap Corrientes, où se heurtent de formidables courants sous-marins. On aperçoit tout à coup le dos d'une baleine prête à lancer son jet d'eau, plus exactement jet d'air saturé de vapeur d'eau, ou des bandes de requins à l'affût d'une proie, ou des tortues dont la tête seule émerge des eaux, ou de noires mantarrayas, à l'aspect de pèlerines étendues munies de pointes au pourtour, comme en a l'aile d'une chauve-souris. Vers le soir, les couchers de soleil captivent l'attention tout