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VI

qui lui furent chères, ne m'ait acquis les bienveillantes faveurs de celui qu'il a obtenu pour successeur sur un siége illustré par son sang; et ici, Monseigneur, mes congratulations personnelles se confondent heureusement avec les félicitations que j'adresse à l'Eglise de Paris.

Heureuse Eglise, Monseigneur, qu'un savant époux, tout occupé de sa parure, mais n'ayant encore, pour ainsi dire, que des études et des projets, n'abandonna pour cueillir la palme immortelle, qu'en la confiant à un sage et prudent Réformateur qui a fait ses preuves, et mérité, avec l'amour de son troupeau, la haute approbation et les tout-puissants encouragements du Prince des Pasteurs. Heureux moi-même, Monseigneur, d'avoir obtenu, sans aucun mérite de ma part, et sans avoir l'honneur d'être personnellement connu de Votre Grandeur, une approbation qui sera pour ma faiblesse un si puissant encouragement à continuer et à perfectionner des travaux auxquels vous avez la bonté de me dire que vous êtes heureux de voir les ecclésiastiques se livrer. Aussi, Monseigneur, je ferai tous mes efforts pour rendre moins indigne du haut patronage du savant auteur des Institutions diocésaines un livre auquel vous voulez bien particulièrement vous intéresser, et auquel, daignezvous ajouter, vous aurez fréquemment recours dans votre administration. A cet égard, mon bonheur sera doublé, lorsqu'à ses encouragements Votre Grandeur daignera joindre ses conseils ; et le succès, comme le mérite de ce livre, sera entièrement dû à la faveur trop honorable que vous daignez m'accorder en me permettant d'y attacher votre nom.

Daignez agréer, Monseigneur, avec ma juste reconnaissance, l'expression des sentiments de la profonde vénération et du religieux dévouement avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

Monseigneur,

de Votre Grandeur,

le très-humble et très-obéissant serviteur,

L'abbé ANDRÉ, chanoine honoraire.

DE

SON ÉMINENCE MONSEIGNEUR MORLOT,

Cardinal-Archevêque de Paris.

Cher Monsieur l'abbé,

Je ne sais plus comment vous remercier de la lettre si excellente que vous avez bien voulu m'écrire, et du présent si magnifique que vous y avez joint. Tout ce que je puis vous dire, c'est que mon cœur en est touché et reconnaissant autant qu'il peut l'être; que, dans les graves et solennelles circonstances dont je suis tout accablė, de tels témoignages font du bien, et que j'apprécie comme je le dois, ce que votre bon cœur vous a inspiré pour moi.

Vous savez, sans que j'aie besoin de vous le dire, le service que vous avez rendu à notre Eglise de France et à vos confrères par vos publications. Je ne doute pas qu'elles ne soient destinées à faire de plus en plus de bien, car elles sont répandues et connues autant, je crois, qu'on pouvait le désirer, en attendant qu'elles prennent encore plus d'extension et de développement pour mettre à la portée de tous des connaissances trop négligées dans des temps antérieurs.

Quant à moi, c'est de grand cœur que je seconderais, s'il le fallait, autant qu'il serait en moi, vos pensées et vos vues dans les travaux auxquels vous vous êtes livré et dont je suis personnellement trèsreconnaissant.

Recevez, cher Monsieur l'abbé, l'assurance de mes respectueux et dévoués sentiments,

+FRANÇOIS-NICOLAS,

Cardinal-Archevêque de Paris.

A l'approbation si gracieuse de notre Eminent Ordinaire, nous pourrions ajouter plusieurs lettres épiscopales, toutes beaucoup trop élogieuses. Nous nous contenterons de citer l'extrait suivant d'une longue lettre qu'a daigné nous adresser Mgr Guibert, alors évêque de Viviers, aujourd'hui archevêque de Tours, et une autre d'un homme des plus compétents sur le Droit civil ecclésiastique, M. Dessauret, ancien directeur du ministère des cultes et procureur général.

VIII

Monsieur l'abbé,

..... Votre ouvrage jouit d'une grande faveur dans mon diccèse, je le trouve, pendant mes visites, dans presque tous les presbytères. Je l'ai recommandé moi-même à mon clergé, les prêtres s'en servent avec avantage pour la solution des questions de Droit qui font partie du programme pour l'examen des jeunes prêtres. Je n'ai pas lu votre ouvrage tout entier, parce qu'on lit les articles d'un dictionnaire selon que le besoin ou l'occasion se présentent ; mais tout ce que j'en ai vu jusqu'à présent, m'a parfaitement satisfait; c'est par suite de cette bonne impression que m'a laissée la lecture de votre livre, que j'ai donné aux prêtres de mon diocèse le conseil de se le procurer,

etc.

Recevez, Monsieur l'abbé, avec l'expression de ma gratitude, l'assurance de mes sentiments les plus distingués et les plus affectueux. + J. HIPPOLYTE, évêque de Viviers.

Monsieur l'abbé,

Je vous félicite du succès de votre œuvre à laquelle vous avez donné les plus utiles développements, et dont vous avez fait une trèsremarquable publication. Elle est un de ces ouvrages qui restent et qui assurent à leur auteur la plus légitime illustration. J'ai pris connaissance avec une vive satisfaction, des volumes que vous avez bien voulu m'adresser. Je les ai communiqués à quelques ecclésiastiques de Montpellier, et je m'étonne que le clergé tout entier n'y souscrive pas. J'ai lu plusieurs articles, et il m'a été facile de juger du mérite de tous les autres. Voilà véritablement un grand ouvrage et un ouvrage bien fait. Je vous en fais mes plus sincères compliments. Votre œuvre ne peut que grandir à mesure qu'elle sera plus connue. Elle est de celles qui restent comme tous les documents de l'intelligence. Vos labeurs ne sont pas seulement utiles, ils sont glorieux, et, si votre modestie n'égalait pas votre mérite, vous vous en enorgueilliriez avec raison. Pour mon compte, je jouis avec bonheur de votre succès, parce que mon affection pour vous a pour base la plus haute estime que vous m'avez, dès longtemps, inspirée.

Veuillez agréer, etc.

DESSAURET, procureur général.

AVERTISSEMENT

DE CETTE NOUVELLE ÉDITION.

La connaissance de l'Ecriture sainte, de la théologie et du droit canon est indispensable au prêtre ; tout le monde en convient. Mais il est une autre connaissance, un peu moins appréciée du clergé peut-être, parce qu'au fond elle est inférieure à la première, mais qui n'en a pas moins une haute importance, car elle contribue, plus qu'on ne pense, à conserver et à augmenter la religion, et même nous ne craindrons pas de le dire, elle contribue aussi au salut des âmes, suivant la belle pensée de Mgr Affre, de glorieuse mémoire. Nous voulons parler de la science qu'on est convenu d'appeler Droit civil ecclésiastique, parce que ce droit émane de la puissance civile seule pour régir civilement et légalement les choses ecclésiastiques ou mixtes dans l'ordre temporel. Sous ce point de vue, elle est, pour ainsi dire, un corollaire et un appendice nécessaire au Droit canon qui émane, lui, au contraire, de la puissance ecclésiastique seule. Ces deux sciences ou ces deux droits peuvent se prêter un mutuel concours, surtout en France, où, par suite des temps et des circonstances, l'un modifie quelquefois l'autre d'une manière fâcheuse, principalement dans la pratique, tandis que l'autre peut le modifier dans un sens plus favorable. C'est ce motif qui nous a fait étudier sérieusement, pendant près d'un demi siècle, et le Droit canon et le Droit civil ecclésiastique, et qui nous a déterminé à publier nos deux Cours qui ne font pour ainsi dire qu'un seul et même ouvrage, bien qu'ils soient néanmoins fort distincts l'un de l'autre. Nous avons cherché à les mettre en rapport, autant qu'il a été possible, et à montrer quel usage, dans la pratique, on peut faire de telles ou telles lois plus ou moins favorables ou plus ou moins hostiles à la religion. Nous croyons qu'avec une connaissance approfondie du Droit civil ecclésiastique, on peut, en général, avec de la sagesse, de la prudence, quelquefois aussi avec de l'énergie et de la persévérance, tirer un parti fort utile de ces lois si nombreuses qui le composent,

Il nous a semblé que, par la connaissance de ces deux sciences, il serait facile d'arriver à la concorde si précieuse du sacerdoce et de l'empire que certains esprits faux et malintentionnés cherchent à rompre par tous les moyens possibles et avec une ardeur incroyable, comme si cette union et cette concorde si désirable n'étaient pas dans l'ordre établi de Dieu. Nous sommes convaincu que, par ce moyen, on maintiendrait, entre l'ordre spirituel et l'ordre temporel, ces liens fraternels d'où résulte cette harmonie d'ensemble qui fait la force des sociétés et constitue leur unité. Nous appelons de tous nos vœux cette précieuse harmonie, plus encore dans l'intérêt de notre patrie qui nous est chère, que dans celui de l'Eglise qui, quoiqu'il arrive, sera toujours soutenue par la main puissante de son fondateur.

Nous savons bien, hélas ! que l'autorité séculière est de sa nature envahissante et dominatrice, et que les lois qu'elle publie, pour l'administration des choses ecclésiastiques, ne sont pas toujours irréprochables. Nous l'avons dit assez hautement. Il en est plus d'une qui contristent et désolent l'Eglise et le clergé catholique. Mais il n'en est pas moins vrai, à notre avis, que, par la connaissance de ces lois, et en en faisant un usage prudent et sage, on se conciliera la puissance civile, qu'au moins on ne la froissera pas mal à propos, et qu'on évitera une foule de conflits qui tournent trop souvent au détriment de la religion et presque toujours aussi à celui de l'Etat.

La plupart de nos évêques comprennent l'utilité du droit civil ecclésiastique; ils le font étudier dans leurs séminaires, ou ils donnent à discuter dans les conférences ecclésiastiques, à l'égal des questions d'Ecriture sainte, de théologie et de droit canon, des questions de droit civil ecclésiastique pratiques, et recommandent en conséquence aux membres de leur clergé les ouvrages spéciaux qui traitent de ces matières. Nous avons eu plusieurs fois l'honneur de ces hautes recommandations, et nous sommes heureux de pouvoir en témoigner ici notre vive reconnaissance. Il ne nous appartient pas de rappeler les éloges qu'on a daigné faire de notre travail. Nous nous contenterons de dire que nous n'avons rien négligé pour les mériter, en donnant, autant qu'il a été en nous, des solutions claires, solides et pratiques. Nous avons la conscience d'avoir été utile à un très

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