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nous ayons voulu les détruire ou les diminuer, nous lui en avons accordé de nouveaux qui ne se sont point trouvés en opposition avec notre conscience, ainsi que tout le monde catholique en est instruit. Que pouvait-on faire de plus, et vouloir encore de nous? Il fut décidé de mettre notre constance à l'épreuve, et d'anéantir notre autorité (comme vous aviez anéanti celle des évêques légitimes de France). O gouvernement! ô peuple! en te mettant contu te mets contre toi-même!!!

tre nous,

1o. Le gouvernement français demande aujourd'hui un patriarche indépendant de nous; il le nomme (Fesch), le reconnaît, nous le propose, revêtu de notre autorité, et nous somme de vouloir le reconnaître. Nous avons protesté, et nous protestons non seulement que nous ne le reconnaissons pas dans cette qualité, mais nous le déclarons intrus, et rejeté à jamais du sein de l'Église catholique, apostolique et romaine.

2o. On veut que le code (Napoléon) soit publié et mis dorénavant en activité dans nos états. Mais ce code étant contraire à notre autorité souveraine, opposé aux saints ca nons et aux saints conciles, nous avons manifesté notre refus. (Pourquoi vos évêques con

cordataires de France n'ont-ils donc pas également refusé de se soumettre à des lois contraires aux saints canons et aux saints conciles?)

3o. On entend que tous les cultes soient libres, et publiquement exercés. Mais nous avons rejeté cet article, comme contraire aux canons et aux conciles, à la religion catholique, à la tranquillité de la vie, et au bonheur de l'état, par les funestes conséquences qui en dériveraient.

4o. On desire la réforme des évêchés, et que les évêques soient indépendants de nous.

Mais cela étant opposé aux intentions de notre législateur et Seigneur J.-C., qui a ordonné qu'il existât entre S. Pierre et les apôtres une union représentée aujourd'hui par celle des évêques avec nous, lorsqu'il lui dit qu'il était Pierre, et qu'il serait comme la pierre fondamentale sur laquelle il bâtirait son Eglise; ajoutant de plus au même Pierre qu'il devait maintenir l'union de ses frères avec lui, et les confirmer dans la foi: Et tu conversus, confirma fratres tuos, en conséquence, nous protestons vouloir conserver, pour nous et pour nos successeurs, la plénitude de notre primauté, et la dépendance des évêques envers

notre siége, ainsi que la chose est ordonnée par les bulles pontificales, les sacrés canons et les conciles.

5o. On demande que les bulles pontificales qui regardent la collation des évêchés et des paroisses de notre juridiction soient et demeurent abolies. - Comme cet article serait un sujet de désordre et d'indépendance, ainsi qu'une déclaration puissante contre notre autorité et le Saint-Siége, nous le rejetons avec une égale fermeté.

6o. On insiste pour que nous décrétions l'abolition générale des ordres ecclésiastiques de l'un et l'autre sexe. Mais nous n'avons aucun motif pour l'effectuer: au contraire, nous croyons qu'il est de notre devoir de les conserver et de les encourager.

7°. On demande l'abolition du célibat à l'avenir, et que les personnes consacrées au culte de la religion, même celles qui sont engagées par un voeu solennel, puissent se marier.-Ce n'est qu'un article opposé à la sainteté et à la pureté de cette même religion, et contradictoire avec les promesses que les personnes religieuses ont faites à Dieu, en faisant, pour un plus grand bien, le sacrifice volontaire de leur liberté.

8. Enfin, le gouvernement français nous

signifie de couronner et sacrer roi de Naples, Joseph Buonaparte. Mais comment pourrions-nous le faire sans délit ? (Comment avez-vous donc pu, sans délit, couronner et sacrer Napoleon Buonaparte empereur et roi des Français?) Ferdinand Bourbon, souverain légitime de ce pays, est plein de vie: (Et Louis Bourbon, legitime héritier de la couronne de S. Louis et de Charlemagne, qui a si magnifiquement doté le Saint-Siége, 'n'était-il pas plein de vie? N'aviez-vous pas, dans sa personne, reconnu le titre et la majesté sacrée de Roi, lorsqu'après votre élection à la chaire pontificale, votre Sainteté écrivit, le 14 mars 1800, une lettre ainsi adressée : CARISSIMO IN CHRISTO FILIO NOSTRO, LUDOVICO XVIII, REGI CHRISTIANISSIMO; A notre très cher fils en J.-C., Louis XVIII, Roi très chrétien; et ce cher fils, vous l'avez sacrifié à un sujet rebelle, à un odieux usurpateur? Certes, disiez-vous dans cette lettre à ce malheureux prince abusé, nous chercherons avec empressement les occasions de pouvoir montrer, à VOTRE MAJESTÉ, quelle est notre estime et notre amour pour elle? Et certes, votre Sainteté lui a bien religieusement tenu sa promesse, et lui a témoigné beaucoup d'estime et d'amour, puisqu'elle a, quelque temps

après, délié ses sujets et son clergé du serment d'obéissance et de fidélité qu'ils lui doivent, en vertu de la loi de Dieu, et qu'elle a placé sur son trône un apostat, un impie, au mépris des réclamations et des droits de ce Roi très chrétien.) Nous n'avons pas connaissance qu'il ait fait cession de ses états; et même nous somines pleinement assurés des prétentions qu'il y a. ( Mais n'aviez-vous pas également connaissance que Louis XVIII n'avait point fait cession de ses états, et même n'étiezvous pas instruit et assuré des prétentions qu'il y avait? Ne saviez-vous pas que, semblable à Joas, caché dans le temple aux recherches et aux fureurs d'une marâtre usurpatrice, Louis XVIII se tenait dans l'exil, à couvert des persécutions et des poignards de l'usurpateur? Ne saviez-vous pas que, de là, ses paternelles et sages proclamations protestaient contre tous les actes du tyran, et l'oppression de son peuple, et l'usurpation de son trône? Et si, Pontife souverain du TrèsHaut dans les murs de Jérusalem, vous eussiez su que le fils d'Okosias, héritier légitime du royaume de Juda, existait dans le temple, en attendant la chute d'Athalie, et l'occasion favorable de monter sur le trône de son père, comme vous saviez en effet que le frère Concordat.

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