Page images
PDF
EPUB

le commencement de son règne par le rétablissement de la religion catholique en France, (messeigneurs les évêques concordataires, qui connaissez sans doute les articles organiques, vous ne croyez donc pas, comme Pie VII, que ces articles détruisent la pureté et la liberté du culte catholique, au lieu de l'établir; et qu'ils violent et attaquent de front la foi, les saints canons et l'Evangile?) et qui craint de la voir s'éteindre, si l'on ne prend pas des mesures pour donner des premiers pasteurs aux églises vacantes.

» Dans l'état actuel des choses, il ne suffisait pas de pourvoir aux besoins du moment : les circonstances demandaient impérieusement qu'il fût pris une mesure propre à assurer, à l'avenir, la perpétuité de l'épiscopat dans nos églises, et à prévenir le retour de ces vacances indéterminées qui, nous pouvons le dire, parce que nous en sommes témoins, sont très funestes à la discipline ecclésiastique. ( Et par conséquent nous voulons la rétablir cette discipline, sans avoir besoin de vous, ni recours à vous: c'est, ne vous en déplaise, vénérables pères du concile concordataire, c'est exactement la doctrine des vénérables pères de l'église constitutionnelle de 1790. Le levain de cette doctrine, qui s'est introduit au milieu

de vous, n'a pas mal fermenté.) Mais, eu délibérant sur les moyens d'atteindre à ce but, nous n'avons jamais perdu de vue ce que nous devions à la chaire de St. Pierre, au centre de l'unité, au père commun des fidèles, au chef des évêques. (Les intrus constitutionnels ont toujours tenu le même langage.)

» Héritiers de la doctrine, et des sentiments qui ont toujours caractérisé nos églises, nous chérissons tous, les liens qui nous attachent au siége apostolique, et nous espérons que Votre Sainteté en verra une nouvelle preuve dans le décret que nous avons porté; (et auquel il faut que vous vous soumettiez, sous peine d'être mis à l'écart, comme un chef inutile, dont nos seigneurs concordatistes sauront bien se passer). Il est fondé sur les dispositions que Votre Sainteté a montrées aux évêques qui ont eu l'honneur de se rendre auprès d'elle, il y a trois mois, et qui sont consignées dans un écrit rédigé sous ses yeux, dont elle a permis qu'il lui restât une copie. ( O mensonge calomnieux bien digne de ses auteurs! Non, jamais Pie VII ne s'est montré disposé à consentir que l'institution canonique des évêques fût enlevée au Saint Siege et laissée aux métropolitains, ou aux plus anciens prélats des provinces ecclésiastiques.)

Sa Majesté impériale a daigné permettre que neuf évêques se rendissent de nouveau auprès de Votre Sainteté, pour présenter à son approbation le décret du concile en la lui demandant respectueusement, nous prenons la liberté de recommander à Votre Sainteté les respectables et vertueux prélats qui composent cette seconde députation; ( faites-en, très saint Père, des archevêques, des cardinaux vos conseillers intimes). Ils méritent à tous égards vos bontés et votre confiance. C'est le concile tout entier qui vous parlera par leur bouche, lorsqu'ils vous exposeront les maux de nos églises, et la nécessité d'y apporter un prompt remède. Vous ne résisterez pas, très saint Père, à nos humbles prières; et l'espérance de nos églises, de cette portion si notable, si intéressante du troupeau de J. C., nous pourrions dire de la catholicité toute entière, ne sera pas trompée. Les vertus qui caractérisent Sa Sainteté, ses lumières, cette tendre et paternelle sollicitude dont nos églises, aujourd'hui si désolées, ont plus d'une fois ressenti les effets, tout nous inspire la confiance qu'elle ne refusera pas de confirmer authentiquement un décret, qui ne contient que les mesures qu'elle avait approuvées elle-même, et qui, dans les circonstances actuelles, sont le seul remède

à nos maux (serviles adulateurs du plus impérieux des tyrans, ou ministres aveugles de l'impiété, vos mesures remédieront à vos maux! remédieront-elles au divorce, au mélange de tous les cultes, à l'usurpation de la puissance ecclésiastique par le pouvoir séculier, aux hérésies du catéchisme concordataire, aux réglements, aux réglements, enfin, et aux dispositions sacriléges des articles organiques? mais, que dis-je? c'est que vous ne comptez rien de tout cela au nombre de vos maux): comme elles sont le seul moyen de maintenir et de transmettre intacte; à ses successeurs, une prérogative non moins utile pour le Saint Siége, qu'elle est précieuse aux yeux de nos églises. (Quelle insultante ironie! est-ce que le 4eme, article de votre décret, messieurs les Pères du concile, TRANSMETTRA INTACTE, aux successeurs de Pie VII, LA PRÉROGATIVE de donner l'institution canonique aux évéques de France? )

cœurs;

» A ces motifs, déjà si puissants, s'en joint un autre qui émeut vivement nos c'est l'espoir qu'une libre communication avec Votre Sainteté nous étant ouverte, (pourquoi marchez vous? pliez-vous, rampez-vous lâchement sous un usurpateur qui tient en captivité votre chef et le père commun des fidèles?

pourquoi n'avez-vous pas rompu toute communication avec cet impie, du moment qu'il vous a privé de toute communication avec le Pontife suprême de l'Église de J.-C. )? Nous jouirons avec elle des fruits d'une paix à laquelle elle aura si heureusement concouru, et que désormais nous pourrons partager ses consolations, comme nous avons partagé ses peines. (Quelles preuves en avez-vous don-. nées? où sont consignées, où ont été publiées vos doléances, vos réclamations, vos protestations contre l'attentat commis sur la personne sacrée du Vicaire de J.-C. sur la terre? Vous avez eu peur de partager le sort. de votre auguste chef, l'EXIL et la CAPTIVITÉ.)

» Prosternés aux pieds de Votre Sainteté, nous la supplions de nous accorder, ainsi qu'aux fidèles qui nous sont confiés, sa bénédiction apostolique, et d'agréer l'hommage du très profond respect avec lequel nous sommes, T. S. P., de Votre Sainteté, les très humbles, et très obéissants et dévoués fils et serviteurs. »s

Les cardinaux, archevêques et évéques assemblés à Paris, au concile national.

[blocks in formation]
« PreviousContinue »