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» L'on ne peut contracter un second mariage » avant la dissolution du premier. » ( Art. 147. tit. v.)

Le saint Concile de Trente décrète au contraire ::

« Si quelqu'un dit que le lien du mariage » peut être dissous pour cause de cohabitation » pénible ou d'absence affectée de l'un des » conjoints, qu'il soit anathème. ss (Can. 5.)

« Si quelqu'un dit que l'Eglise errè, lors» qu'elle a enseigné et qu'elle enseigne, sui»vant la doctrine de l'Évangile et des apôtres, » que le lien du mariage ne peut être dissous » par l'adultère de l'une des parties; et que » l'une et l'autre partie, même celle qui est » innocente, et qui n'a point donné lieu à » l'adultère, ne peuvent, du vivant de l'autre, » contracter un autre mariage, de sorte que » l'époux, qui, après s'être séparé de son » épouse adultère, en prend une autre, de ss même que l'épouse qui, après s'être séparée » de son époux adultère, s’unit à un autre, sè » rendent coupables d'adultère; qu'il soit » anathême. » (Can.7.)

A la lecture de ces réglements, de ces lois napoléones, de ces principes corrupteurs de la morale évangélique, et destructeurs de vos droits et de ceux de l'Église de Jésus-Christ, à

la vue de cet horrible assemblage d'impiétés et d'hérésies, VOTRE MAJESTÉ demandera, sans doute: Est-ce que N. S. P. Pie VII y a donné son adhésion, son attache? Oui, SIRE; Sa Sainteté, déçue par l'excessive et pieuse ambition de rétablir en France le culte catholique, a signé le nouveau concordat; et, par cela même, disent nos évêques légitimes, « il » résulte que la religion catholique, aposto»lique et romaine, au lieu de retirer un avan» tage réel de ce qui a été fait, en éprouve au » contraire un grand dommage, et un énorme » préjudice. » Le Souverain-Pontife, éloigné de la France, n'a peut-être pas eu connaissance des lois hérétiques et schismatiques qu'on y proclamait: la charité filiale nous ordonne de le croire; mais les métropolitains et évêques qu'il y avait établis pour enseigner la doctrine pure, et veiller sur le dépôt de la foi, ne devaient-ils pas, pour leur propre salut, et celui des troupeaux qui leur étaient confiés, protester contre ces lois impies, et rétracter leur serment d'obéissance et de fidélité à ce gouvernement sacrilège qui leur imposait des hérésies sous la forme de lois? Ne devaient-ils pas dénoncer au Souverain-Pontife les scandaleux procédés du prétendu chef de l'état, qui, sous prétexte de rétablir la religion catholique,

en attaquait les dogmes, en détruisait la base fondamentale? Ne devaient-ils pas dénoncer à Sa Sainteté le cardinal Caprara, qui, muni des pleins pouvoirs du chef de l'Église, tournait contre l'Église même, cette arme sacrée, s'établissait, pour la détruire, le collaborateur de ses ennemis, et sous le nom de légat du SaintSiége près du souverain révolutionnaire de la France, n'était réellement que le ministre du gouvernement révolutionnaire contre le SaintSiége?

Convaincu de cette vérité, monseigneur l'évêque de Saint-Pol de Léon, du fond de son exil, et au nom de quatorze prélats, ses collègues dans l'épiscopat, écrivait à N. T. S. P. Pie VII: << qu'elles seront amères, très Saint-` » Père, les larmes que versera votre Sainteté, à » la vue du tableau fidèle des maux de notre

» Église ! Mais ne sera-t-il pas dérobé à vos re» gards par ceux que l'abus de votre confiance » a rendus responsables de tous ces maux! » Ne chercheront-ils pas à éviter les justes re» proches de Votre Sainteté, ayant tout lieu » de craindre qu'elle ne leur dise: Je vous » avais donné des pouvoirs sans bornes; quel » abus n'en avez-vous pas fait? Vous con» naissiez mes pieux desseins et mes véri» tables principes; ils sont consignés dans ma

» lettre encyclique: comment avez-vous pu » me mettre en contradiction avec moi» méme? Je voulais abolir le schisme, et vous » l'avez fait triompher. Pie VI avait noté et » flétri les schismatiques de ses censurès; ils » étaient connus des fidèles, et fuis comme

pro

séparés de la véritable Eglise; aujourd'hui, » vous les faites rentrer dans son sein ; et c'est » par vous et en mon nom qu'ils le corrom» pent et le déchirent. Je voulais que le culte » catholique fût rétabli sous le régime que son » divin auteur lui a donné; et vous avez remis » le régime de ce culte entre des mains fanes; vous l'avez soumis aux lois de la philosophie et de l'impiété. Avec mes pleins pouvoirs, je vous avais confié le dépôt de » ces très saintes lois de l'Église, qui, comme » je le disais dans ma lettre à tous les évêques » de la chrétienté, rendent l'épouse de J.-C. » terrible comme une armée rangée en ba» taille, et qui sont comme les fondements » jetés pour porter l'édifice de la foi; vous les » avez toutes violées; et, pour éloigner tout » obstacle à vos violations, vous avez fait » sortir du camp de l'Église les plus zélés » défenseurs de ces lois, ce corps de vétérans, » toujours fidèle, intrépide, expérimenté; et » vous ne vous êtes, en grande partie, entouré

s que de milices nouvelles et sans expérience: » vous avez introduit dans le corps de bataille » des chefs et des soldats qui combatient » contre moi. (Lacombe, Primat, le Coz, » Saurine.) Les évêques schismatiques, en » les supposant vraiment pénitents, ne de» vaient ambitionner aucune dignité, ils » devaient encore moins y étre élevés, étant » obstinés et impénitents:comment avez-vous »pu les placer scandaleusement sur les siéges » les plus distingués et les plus éminents, » vous qui aviez sous les yeux, dans l'acte de » leur démission, et dans les lettres qu'ils ont » eu l'audace de publier, les preuves les plus » authentiques de leur obstination et de leur » impénitence?... Ce que les sophismes des » philosophes, les efforts des impies, la rage » des persécuteurs n'avaient pu faire, une » tolérance politique, et une protection appa» rente l'ont opéré; mais, pour consommer » l'œuvre, il leur fallait mon nom; il a été » employé; il fallait mon attache, elle a été » donnée; de nouveaux siéges, de nouveaux » pasteurs, un nouveau régime, une nouvelle » morale: quelle révolution plus complète, » plus inouïe et plus fatale! dans quel abîme » m'a-t-on précipité!!!!

Du haut du ciel, où la justice et la miséri.

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