De ces quarante-trois cardinaux, quatorze sont français, neuf austro-hongrois, quatre espagnols, deux portugais, trois prussiens, quatre angloirlandais, trois américains, un ottoman, un russe (polonais), un belge, un suisse. Les cardinaux décédés pendant le pontificat de Léon XIII jusqu'à ce jour, sont quatre-vingt-treize, dont cinquante-quatre italiens et trente-neuf d'autres nations. Des quatre-vingt-treize morts, quatre avaient été nommés par Grégoire XVI, qnarante-neuf par Pie IX, et les autres quarante par Léon XIII lui-même. Les cardinaux vivants sont à l'heure présente soixante-deux, dont trente-trois italiens et vingtneuf d'autres nations. De ces soixante-deux cardinaux, cinquante-deux ont été créés par le pape actuel, les autres dix par Pie IX. Suivent les noms des trente-trois italiens: Teodolfo Mertel, d'Allumiere Raffaele Monaco La Valletta, de Chieti Luigi Oreglia di Santo Stefano, de Bene Vagienna Luigi Serafini, de Magliano Sabina Lucido Maria Parocchi, de Mantoue Angelo Bianchi, de Rome Luciano Bonaparte, de Rome Luigi di Canossa, de Vérone Francesco Ricci-Paracciani, de Rome Gaetano Aloisi Masella, de Pontecorvo Giuseppe Benedetto Dusmet, de Palerme Gaetano de Ruggero, de Naples Luigi Ruffo-Scilla, de Palerme Giuseppe Maria Granniello, de Naples Douze de ces cardinaux n'ont pas leur résidence dans la Curie, étant revêtus de la dignité d'évêque. Les cardinaux italiens demeurant à Rome sont donc vingt-deux. Voici les noms des vingt-neuf cardinaux étrangers vivants: Gustave-Adolphe d'Hohenlohe, prussien Julien-Florian Desprez, français Améric Ferreira dos Santos Silva, portugais Antonin Monescillo y Viso, espagnol Jacques Gibbons, américain Benoît-Marie Langénieux, français François-Marie-Benjamin Richard, français Pierre-Lambert Goossens, belge François de Paule Schönborn, autrichien Benoît Sanz y Fores, espagnol Guillaume-René-Meignan, français De ces vingt-neuf, les cardinaux Hohenlohe, Ledochowski et Melchers ont leur résidence à Rome. Ils sont ainsi répartis par nationalité : sept français, quatre espagnols, deux portugais, cinq prussiens, cinq austro-hongrois, deux anglais, un belge, trois américains. Suivant l'usage habituel, un chapeau cardinalice manque à la France et un à la Hongrie. Le pape ne peut pas tarder à pourvoir à ces vacances. Le nombre, par conséquent, des cardinaux italiens et des autres nations vient à se contre-balancer; ce qui ne s'était jamais vérifié jusqu'à présent. Presque tous les cardinaux ont la conviction que le pape futur sera italien et ils désirent qu'il en soit ainsi. Mais tout le monde s'aperçoit qu'en faisant l'élection du pape dans les conditions actuelles, le futur pontife italien ne sera que l'exé cuteur de la volonté des cardinaux non italiens. Le pape sera italien, même si les cardinaux italiens étaient réduits à une faible minorité, exigeant ainsi l'intérêt de la papauté. Aucun gouvernement ne veut pas de pape qui lui appartienne, encore moins le veut-il chez soi, mais il ne veut pas non plus un pape non italien. Tous les gouvernements s'intéressent à la question, aujourd'hui plus que jamais. Le Conclave prochain donnera occasion à un débat entre les différentes tendances qu'on peut s'expliquer par les rapports qui se sont dessinés peu à peu entre le Saint-Siège et les puissances, ce dont je vais m'occuper. II. Le Conclave futur. Quoique dans la composition du Sacré Collège on rencontre une majorité de cardinaux italiens faisant supposer que le pape futur sera italien, on peut cependant établir avec certitude que les cardinaux étrangers, à cause de leur nombre, se préparent à imposer leur volonté sur le choix des concurrents au pontificat. Le futur Conclave va prendre une importance exceptionnelle, et la question: si le pape doit être italien, se présentera dans toute sa signification. Il n'y aura pas de lutte sur un futur |