Page images
PDF
EPUB

les consolait quelquefois du malheur des accusations calomnieuses et des injustes condamnations?

L'Évangile est mon guide : malheur à qui foule aux pieds sa doctrine; malheur à qui maintient ce qu'il proscrit, et défend ce qu'il ordonne! Pour moi, j'y lis des préceptes, j'y vois des exemples, j'y trouve des modèles qu'il me faut imiter et suivre. Paul, accusé publiquement par les Athéniens, ne se défend point en secret, mais à haute voix et en présence de tous les membres de l'aréopage et du peuple qui l'écoutent: le même apôtre, devant le président Félix, reçoit la liberté de se défendre; et, parlant au milieu d'un nombreux auditoire,

il

repousse publiquement une accusation publique. Pierre, accusé d'innovations séditieuses dans Jérusalem, au tribunal de la synagogue, a pour témoin de sa défense toute la populace judaïque; et lorsqu'on lui ordonne de garder le silence sur la justification de sa doctrine,

jugez, dit-il, vous-mêmes, s'il faut obéir aux hommes plutôt qu'à Dieu, qui nous a dit: Annoncez publiquement ce que vous avez appris en secret, et songez qué tous ceux qui ne m'auront pas confessé devant les hommes, je ne les confesserai point moi-même devant mon père qui est dans les cieux.

C'est donc pour le confesser devant les hommes, ce divin rédempteur, c'est pour empêcher, autant qu'il est en moi, qu'une arbitraire et fausse interprétation de la Charte n'enlève à la cause de Dieu le privilége qu'elle accorde à la cause des assassins, c'est-à-dire le privilége d'être publiquement défendue, que je livre à l'impression cette requête, où se trouvent accumulés tous les moyens justificatifs de l'innocence qu'on accuse, et des vérités éternelles qu'on attaque: c'est aussi pour multiplier les rayons de lumière qui doivent éclairer la sagesse et la justice de ceux qui voudront l'être. Juges sur la terre, ils vont prononcer un

arrêt de peine ou d'absolution 'pour ou contre la doctrine et la morale du législateur qui doit un jour les juger euxmêmes dans le ciel; et c'est lui qui leur dit potentats, et vous qui jugez les hommes, ne vous abusez point, et sachez qu'au dernier jour vous serez jugés de la même manière que vous aurez vousmêmes jugé les autres. Et nunc reges intelligite erudimini qui judicatis terram (Ps.), in quo enim judicio judicaveritis judicabimini (Math.).

ASSIGNATION.

Tribunal de première instance du département de la Seine.- Police correctionnelle.

Assignation à prévenu. - Sixième chambre.

[ocr errors]

L'AN mil huit cent seize, le 3 août, à la requête de M. le procureur du Roi près le tribunal de première instance du département de la Seine, qui fait élection de domicile en son parquet, au Palais-de-Justice, à Paris, près ledit tribunal, j'ai Michel-Gilbert Bruet, huissier-audiencier audit tribunal, demeurant à Paris, rue de la Verrerie, no. quartier des Arcis, patenté soussigné, donné assignation à M. l'abbé Vinson, demeurant rue SaintDenis, no. 237, ancien passage du Grand-Cerf, où étant parlant à la demoiselle de M. Quincey, qui m'a déclaré que la demeure de M. l'abbé Vinson était à Paris, rue des Moulins, n°. 14, où je me suis transporté de suite où étant en son domicile, en parlant au dénommé en l'original. A comparoir et se trou

ver en personne le samedi, 10 août présent mois, neuf heures précises du matin, à l'audience du tribunal de première instance du département de la Seine, sixième chambre, jugeant en police correctionnelle, séant à Paris, au Palais de Justice; attendu qu'en 1816, le sieur Vinson a fait imprimer, vendre et distribuer un ouvrage dans lequel il développe les principes les plus dangereux et les plus susceptibles de faire naître de nouveaux troubles dans l'État, lequel ouvrage a pour titre : Le Concordat expliqué au Roi, suivant la doctrine de l'Église, et les réclamations canoniques des évêques légitimes de France, suivi du précis historique de l'enlèvement de N. T. S. P. le pape Pie VII, de ses souffrances, de son courage, et des principaux événements de sa captivité, par l'abbé Vinson, ayant pour épigraphe : « S'il existe dans l'Église catholi» que un évêque universel, il s'ensuit que vous» mêmes n'êtes plus évêques. Si nous ne » conservons point à chaque évêque sa propre » juridiction, que faisons-nous autre chose, » si ce n'est de confondre et bouleverser l'or» dre ecclésiastique, dont nous, souverains » pontifes, nous devons être les plus fidèles » gardiens.» (ST. GRÉGOIRE-LE-GRAND, pape.);

« PreviousContinue »