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CLOVIS.

Coquillage bivalve, d'une couleur verdâtre, qui se prend dans les rochers de la Méditerranée et se mange

cru.

J'en ai trouvé de blancs dans l'Océan; mais, outre qu'ils sont très-petits, ils s'emplissent, à la marée basse, de sable, dont il est difficile de les débarrasser entièrement.

COLIN.

Gadus colinus.

Le colin est commun au nord de l'Angleterre et assez rare sur nos côtes. - Le colin ressemble au lieu par ses yeux, qui sont grands, par la forme de sa tête, par le nombre et la position des ailerons et des nageoires, par sa mâchoire inférieure, qui est plus longue que la supėricure, par l'aileron de la queue, qui est un peu fourchu, parce qu'il n'a point de barbillon au menton, par la position de l'anus. Tous ces caractères et plusieurs autres que je supprime conviennent autant au lieu qu'au colin. Voici ceux qui établissent quelque différence entre ces

deux poissons. Aux lieux, les raies latérales font une grande courbure vers l'anus pour se rendre derrière les ouïes. Au colin, cette raie, qui est blanche et assez large, est presque droite, ce qui peut dépendre de ce qu'il a le ventre moins gros. La couleur du colin n'est pas claire comme celle du lieu; elle est, surtout au dos et à la tête, d'un jaune obscur tirant sur le noir, ce qui le fait nommer cole ou colin, terme qui, suivant l'idiome anglais, veut dire charbonné; mais la chair du colin est moins estimée que celle du lieu, qui ne l'est déjà pas beaucoup. On prend au Nord beaucoup de grands lieux et de colins; quand la morue donne abondamment, on n'en fait aucun cas; mais, quand on trouve peu de morues, on sale les lieux et les colins, et alors il faut être connaisseur pour les distinguer des morues franches. Néanmoins, à leur vente en France, les trieurs ne s'y trompent pas; il les mettent avec le rebut, et on les vend moitié moins que les vraies morues.

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CONGRE.

Anguille de mer. - Filet, auprès des côtes mé

ridionales de France.

Conger eel, en Angleterre.

dans plusieurs contrées de l'Italie.

Bronco,

Au collège, dans les tables d'hôte et chez les restaurants de troisième ordre, on fait avec le congre des filets

de sole, des vol-au-vent de merlan, et au besoin de turbot.

Le congre a beaucoup de rapports avec l'anguille; mais il en diffère par les proportions de ses diverses parties, par la plus grande longueur des petits appendices placés sur le museau, et que l'on a nommés barbillons; par le diamètre de ses yeux, qui sont beaucoup plus gros; par la nuance noire que présente presque toujours le bord supérieur de sa nageoire dorsale ; par la place de cette nageoire, ordinairement plus rapprochée de la tête; par la manière dont se montre aux yeux la ligne latérale, composée d'une longue série de points blancs; par sa couleur, qui sur sa partie supė– rieure est grise, ou cendrée, ou noire, suivant les plages qu'il fréquente, qui sur sa partie inférieure est blanche; par ses dimensions, supérieures à celles de l'anguille, puisqu'il n'est pas très-rare de lui voir un mètre et demi de longueur, avec une circonférence de près de cinq décimètres; et enfin par la nature de son habitation, qu'il choisit presque toujours au milieu des eaux salées. On le trouve dans toutes les grandes mers de l'ancien et du nouveau continent; il est très-répandu surtout dans l'Océan d'Europe, sur les côtes d'Angleterre et de France, dans la Méditerranée, où il a été très-recherché des anciens. Ses œufs sont enveloppés d'une matière graisseuse très-abondante. Il est très-vorace; et, comme il est grand et fort, il peut se procurer aisément l'aliment qui lui est nécessaire.

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La recherche à laquelle le besoin et la faim le réduisent est, d'ailleurs, d'autant moins pénible, qu'il vit presque toujours auprès de l'embouchure des grands fleuves, où il se tient comme en embuscade pour faire sa proie et des poissons qui descendent des rivières dans la mer, et de ceux qui remontent de la mer dans les rivières. Il est dangereux pour un grand nombre d'habitants de la mer; il est exposé à beaucoup d'ennemis l'homme le poursuit avec ardeur dans les pays où sa chair est estimée; les très-grands poissons le dévo

rent.

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On prend les congres par le moyen de plusieurs lignes longues chacune de cent trente ou cent quarante mètres, chargées, à une de leurs extrémités, d'un plomb assez pesant pour n'être pas soulevé par l'action de l'eau sur la ligne, et garnies de vingt-cinq ou trente piles ou cordes, au bout de chacune desquelles sont un haim et un appåt. Lorsqu'on veut faire sécher des congres pour les envoyer à des distances assez grandes des rivages sur lesquels on les pêche, on les ouvre par dessous, depuis la tête jusque vers l'extrémité de la queue; on fait des entailles dans les chairs trop épaisses; on les tient ouverts par le moyen d'un bâton qui va d'une extrémité à l'autre de l'animal; on les suspend à l'air; et, lorsqu'ils sont bien secs, on les rassemble ordinairement par paquets.

CORDES.

Pêcher aux cordes, c'est pêcher avec une longue corde à laquelle on attache, de distance en distance, des lignes ou empiles garnies d'haims; c'est ce que, dans la Méditerranée, on appelle palangre. Lorsqu'elles sont chargées de plomb ou de cailloux, on dit cordes par le fond; quand elles sont soutenues par des flottes de liège, on dit cordes flottantes; la principale corde s'appelle maîtresse corde ou bauffe dans l'Océan, dans la Méditerranée, maître de palangre. La pêche aux grosses cordes diffère de celle de la ligne, parce que les cordes sont plus grosses, et ordinairement plus longues.

On tanne les cordes comme les filets avec de l'écorce de chêne ou de cachou, ou bien on les teint en vert (voir à l'article FILET); cette précaution leur donne de la durée,

CRAPAUD DE MER

QU'ON PREND SUR LES CÔTES DE LA HAUTE NORMANDIE.

Ce poisson, dont on ne fait aucun cas, se prend dans les parcs ou entre les rochers, au bord de la mer; il a

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