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mais aucun de ceux qui auront été baptisez ou rebaptifez hors de l'église, ne pourra jamais être admis au miniftere ecclefiaftique. Aucun évêque ou prêtre ne recevra dans sa ville le penitent d'un autre évêque fans fon attestation par écrit. S'il arrive quelque cas imprevûr, on confultera le faint siege. Cette lettre, qui eft le decret du concile de Rome, n'est datée que d'un an aprés : favoir, du quinziéme de Mars, fous le confulat de Dynamius & de Siphidius, c'est-à-dire 488. On y traite la rebaptifation comme l'apoftafie: parce que perfonne ne peut fe faire baptifer, qu'il ne fe reconnoisse

payen.

a

AN. 488..

Ap. Baron.

La même année le pape avoit écrit à S. Cefaire d'Arles, contre les ordinations precipitées des évê- Sin. 488. ques : : recommandant de s'attacher inviolablement à la regle, de ne les ordonner qu'aprés de longues épreuves, afin qu'ils foient fermes dans leur devoir. Car on fe plaignoit, que quelques évêques aprés leur ordination avoient paffé à la vie feculiere. Ce mal pouvoit venir du commerce avec les barbares, & des hoftilitez univerfelles : qui étoient cause que les bons évêques étoient obligez d'avoir des châteaux fortifiez, pour leur fervir de retraites. On le voit en ce même-tems, par l'exemple d'Honorat évêque de Novarre. La lettre du pape à S. Cefaire, est du troifiéme de Février 488.

Ennod, epig. 110. ibiSirm.

XXI. Mort d'Acace de C. P.

La même année qui étoit la feconde aprés le confulat de Longin, mourut Pierre le Foulon faux patriarche d'Antioche, tant de fois condamné. Son fucceffeur fut Pallade, heretique comme lui. Acace mourut l'année fuivante 489. fous le confulat de vag. I. 6. Tome VII.

F

chir.

2;4

Victor Tun.

AN. 488.

Liber brev, c.

Fel. epift. 13.6.

108.9. D. F.

Probin & d'Eusebe, aprés avoir tenu dix-fept ans le fiege de C. P. Il étoit ambitieux, & se vouloit afsujettir toutes les églises; mais il en prenoit grand foin. On attribua à vanité fes images, que l'on vit tout d'un coup peintes dans toutes les églifes. En celle qui étoit prés de l'arfenal Gennade fon prede-ceffeur avoit fait faire une peinture de mofaïque, qui étoit toute achevée. On y peignit Acace à l'endroit le plus apparent, & le Sauveur qui difoit à Gennade: Abbattez ce temple, & je le releverai fous vôtre successeur. Cet ufage eft remarquable, de peindre les évêques dans les églises.

A la place d'Acace, Flavita ou Fravita prêtre de 28 p. 761. A. fainte Thecle fut ordonné patriarche de C. P. il ne Evagr. III.c.19. voulut Theophan. an. pas entrer dans ce fiege, fans la participation 15. Zen. 14. du pape Felix, & lui envoya une lettre fynodale, mais il en envoya auffi à Pierre Monge, faux patriarche d'Alexandrie. La lettre de Flavita fut portée à Rome avec une lettre de l'empereur Zenon par des moines catholiques ; & le pape voulant les recevoir à fa communion, leur demanda, fi eux & Flavita, qui les avoit envoyez, ne promettoient pas de rejetter les noms de Pierre d'Alexandrie & d'Acace de C. P. Les députez de C. P. dirent qu'ils n'avoient point cet ordre : de quoi le pape étant furpris, differa de les admettre à fa communion; & écrivit à Flavita & à l'empereur, pour rendre raison de fa conduite. Il écrivit auffi à un évêque nommé Vetranion, le conjurant de profiter de la confiance que l'empereur avoit en lui, pour procurer la paix de l'églife; & à Thalaffius abbé d'un monaftere de C. P. pour l'exhorter à tenir ferme,

Ep. 12. 13.
Ep. 15.

Epift. 14.

& à ne point communiquer avec leur évêque, qu'il ne foit en communion avec le pape; quand même on auroit ôté des dyptiques les noms de Pierre & d'Acace. Cette lettre eft du premier de Mai fous le confulat de Fauste, c'est-à-dire, en 490. Cependant quelques gens de bien apporterent à Rome copie de la lettre que Flavita avoit écrite à Pierre Monge; ainfi le pape voyant fa mauvaise foi, chasfa honteufement les députez.

AN. 990.

Theop. p. 115.

Pierre Monge fit réponse à la lettre fynodale de Flavita: mais avant qu'elle fût arrivée à C. P. Flavita Evag III c.23 mourut subitement, n'ayant tenu le siege que quatre mois. On élut à fa place Euphemius prêtre catholique trés-favant & trés-vertueux. Il reçut la lettre de Pierre Monge à Flavita, où voyant qu'il anathematifoit le concile de Calcedoine, il en fut fort irrité, & fe fepara de la communion de Pierre. La chofe auroit été plus loin, & ils auroient assemblé des conciles l'un contre l'autre, fi Pierre Monge eût vêcu; mais il mourut la même année 490. & eut pour fucceffeur un nommé Athanafe, heretique comme lui, & furnommé Celetes, parce qu'il étoit incommodé d'une defcente. Donc Euphemius de C. P. dés le commencement de fon pontificat effaça de fa main le nom de Pierre Monge des facrez dyptiques, & y mit celui du pape Felix: à qui il envoya auffitôt des lettres fynodales, fuivant la coûtume. Le pape les reçut, mais il n'accorda pas à Euphemius la communion, parce qu'il n'avoit pas effacé des dyptiques les noms d'Acace & de Flavita. Le patriarche Euphemius affifta à la mort de faint Daniel ftilite qui mourut fur fa colomne, aprés avoir

Martyr. R.11. celebré les faints myfteres, âgé de 80. ans; l'églife Vita ap. Sur.I honore fa memoire l'onzième de Decembre.

Dec.

Decem.

Mort de Z:

empereur.

116.

Evagr. c.

Cedr. p. 357. 1. 558.

L'empereur Zenon mourut l'année suivante 491. AN. 991. fous le confulat d'Olybrius, le fixiéme d'Avril, âgé XXII. de foixante & cinq ans, aprés en avoir regné dixnon. Anaftale fept. Son fucceffeur fut Anastase, furnommé DicoChr. p. 328. rus de Dyrrachium en Epire, auparavant filentiaire. Theoph. p.: Il avoit déja plus de foixante ans, & toutefois il en Marcell, chr. regna vingt-sept. Il avoit accoûtumé d'aller à l'éVictor. chr. glife avant le jour, & d'y demeurer en priere jusques à la fin de l'office : jeûnant fouvent, & donnant beaucoup aux pauvres. Toutefois il paffoir pour heretique, & les Manichéens, & les Ariens fe réjouirent de fon élection : car fa mere étoit Manichéene, & avoit un frere nommé Clearque qui étoit Arien. Anastase lui-même tint quelque tems des affemblées à part, & en fut repris par le patriarche Suid. in Phatr. Euphemius. Auffi s'oppofa-t-il à fon élection, difant qu'il étoit heretique & indigne de commander à des chrétiens. Mais l'imperatrice Ariane, fille de Leon & veuve de Zenon, vouloit l'élection d'Anastase, qui l'époufa enfuite: ainfi elle & le fenat prefferent tellement le patriarche, qu'il promit de le couronner; mais à condition qu'il donneroit fa confeffion de foi par écrit, portant qu'il recevoit la definition du concile de Calcedoine, & qu'il n'innoveroit rien dans la religion. Anastase donna cer écrit à Euphemius, qui le couronna empereur, le jeudi faint onzième d'Avril 491. & la même année Euphemius affembla un concile des évêques qui fe trouverent à C. P. où il confirma le concile de Calcedoine. L'empereur Anastase chaffa de C. P. les

Ced. p. 157.

delateurs; & à la priere des moines de Palestine, il abolit un tribut trés-odieux, nommé chryfargire, & en fit brûler publiquement les regiftres. Comme il faisoit profeffion d'aimer la paix, & de haïr les nouveautez, principalement dans la religion: il laiffa toutes les églifes en l'état où il les trouya: chaque évêque en ufoit comme il vouloit à l'égard du concile de Calcedoine : les uns le recevoient, d'autres l'anathematifoient, d'autres ne fe declaroient point. Ce qui loin de procurer la paix, remplit l'église de division : car les orientaux ne communiquoient point avec les occidentaux, & étoient divifez eux-mêmes.

AN. 991.

bas.

XXIII. Commence

P. 2:1.

13. 4.

La premiere année du regne d'Anastase, Saluste patriarche de Jerufalem ordonna prêtre S. Sabas, ment de S. Saqui fut le plus ferme appui de la foi catholique en vita. Cotel. Palestine. Mais pour mieux entendre le fujet de Mon. Gr. to. 30 fon ordination, il faut reprendre le commencement de fa vie. Il nâquit l'an 439. fous le dix-feptiéme confulat de Theodofe le jeune : fa patrie étoit Mutalafque, bourgade obfcure du territoire de Cefarée en Capadoce. Dés l'âge de huit ans il entra dans un monaftere voifin, où il furpaffa en humilité & en obéïssance tous les moines qui étoient plus. 6. p. 8266 de foixante-dix. Dix ans aprés il lui vint en pensée d'aller à Jerufalem, & de fe retirer dans le defert voifin. Il en obtint la permiffion de fon abbé, & y vint du tems du patriarche Juvenal, & fur la fin du regne de Marcien, l'an 457. Il paffa l'hiver dans le monaftere de faint Paffarion, alors gouverné par l'abbé Elpide. Enfuite attiré par la reputation de faint Euthymius, il l'alla trouver & fe mit fous fa

s.

n. 7.

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