Mémoires de Mademoiselle Avrillion: première femme de chambre de l'impératrice, sur la vie privée de Joséphine, sa famille et sa cour; ornès d'un très-beau portrait de l'impératrice et de fac-simile de lettres de l'empereur ...

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Page 389 - ... l'Impératrice, nous étions sur le point de partir pour Bordeaux. Après beaucoup d'hésitations, comme si un secret démon nous poussait toujours à faire ce qui doit nous causer des regrets, Sa Majesté s'était décidée à l'emmener; elle lui donna en même temps le titre de lectrice, emploi très facile à remplir auprès de Sa Majesté, car je ne sache pas que personne à la Cour ait jamais lu une seule page en présence de l'Impératrice. On a fort mal parlé de cette jeune personne;...
Page 204 - ... l'Impératrice était incommodée, il passait auprès d'elle tout le temps qu'il lui était possible de dérober aux affaires. Il venait toujours dans sa chambre avant de se coucher, et fort souvent, lorsqu'il se réveillait pendant la nuit, il envoyait son Mamelouk savoir des nouvelles de Sa Majesté, ou il venait lui-même. Il avait pour elle la plus tendre amitié, et il est vrai de dire qu'elle le payait bien de retour; de l'amour qu'elle avait eu pour lui, de l'admiration qu'il lui inspirait,...
Page 126 - ... sur ce que Sa Majesté désirait mettre. Lorsqu'elle n'était pas décidée, on lui présentait plusieurs objets à choisir, et lorsque ce choix était fait, ce qui souvent n'avait lieu qu'après de longues incertitudes, on reportait le reste aux atours, et c'était le moment où le médecin faisait sa visite. Corvisart venait de temps en temps en sortant de chez l'Empereur : Sa Majesté avait la plus grande confiance en lui et l'aimait beaucoup. Une des manies de l'Impératrice était de se...
Page 203 - L'Empereur était en effet un des meilleurs maris que j'aie jamais connus; lorsque l'Impératrice était incommodée, il passait auprès d'elle tout le temps qu'il lui était possible de dérober aux affaires. Il venait toujours dans sa chambre avant de se coucher, et fort souvent, lorsqu'il se réveillait pendant la nuit, il envoyait son Mamelouk savoir des nouvelles de Sa Majesté, ou il venait lui-même. Il avait pour elle la plus tendre amitié, et il est vrai de dire qu'elle le payait bien de...
Page 293 - ... du bon mais sévère général Bellavesne. La protection de l'Empereur lui fit faire par la suite un beau et riche mariage; il épousa la fille de la princesse de la Leyen, nièce et héritière du Prince Primat. Ce fut sa malheureuse mère qui, dans l'incendie du bal que le prince de Schwarzenberg donna à l'occasion du mariage de l'Empereur avec Marie-Louise, périt victime de son amour maternel. On sait que, lorsque l'incendie eut éclaté, étant séparée de sa fille, elle la chercha partout,...
Page 141 - Talma pour qu'elle y consentit ; mais chaque fois qu'on l'en pressait, elle répondait avec émotion : « Le nom que je porte me « coûte assez cher pour que je veuille le con« server. » Elle céda pourtant à la fin , et madame Petit devint madame Talma. La première femme de Talma, avant sa liaison avec lui, avait eu trois fils; elle les perdit tous les trois successivement, mais seulement plusieurs années après son divorce; le chagrin qu'elle avait éprouvé de cette séparation était calmé,...
Page 339 - Borghèse au rang de grand-dignitaire de l'empire, et le nomma gouverneur-général des départemens au-delà des Alpes. La princesse n'avait point passé l'hiver à Paris : elle s'était rendue à Nice, après avoir pris les eaux de Gréoulx en Provence. L'empereur voulut que le prince allât chercher sa femme à Nice, et qu'ils prissent ensemble possession...
Page 354 - Le général suivit de point en point les instructions du masque, il prit le paquet et ne vit que trop, le malheureux! Le premier éclat de sa jalousie fut, dit-on, terrible; mais force lui fut de calmer sa fureur : on lui fit observer que, dans une aventure de ce genre, il fallait savoir maîtriser son mécontentement. Le fait que je viens de citer est connu de tant de personnes, que je crois pouvoir me dispenser de nommer ceux qui y jouèrent un rôle 1.
Page 98 - ... un fils, qui était alors une vraie caricature : il n'y avait rien de plaisant comme de voir ce jeune prince, aussi fluet qu'il soit possible de se l'imaginer, ayant la poitrine presque entièrement recouverte d'ordres et de décorations; ses jambes surtout étaient réellement miraculeuses par leur exiguïté : je me rappelle avoir vu l'Impératrice en rire de bon cœur, et une fois, l'Empereur se mettre de la partie, bien qu'il ne fût pas moqueur; mais le prince Pic était si plaisant qu'il...
Page 98 - L'Empereur venait quelquefois à la toilette de l'Impératrice, et c'était une chose extraordinaire pour nous, de voir un homme dont la tête était remplie de si grandes choses, entrer dans les détails les plus minutieux, et désigner les robes et les bijoux qu'il voulait que l'Impératrice portât en telle ou telle circonstance : il lui arriva un jour de tacher une de ces robes avec de l'encre, parce que cette robe lui déplaisait et afin de forcer l'Impératrice à en mettre une autre; quand...

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