Dunning

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Dréface.

L'Annuaire de la Manche a terminé l'une de ses phases: il commence sa seconde période décennale.

C'est ici le lieu de jeter un coup-d'œil en arrière, et de rappeler l'intention primitive de l'Editeur. La nomenclature des gens en place ne lui parut, dès l'abord, que d'une importance secondaire il saisit l'occasion de faire connaître le département au département lui-même; et, dans ce but, il se livra à quelques études sur ce qu'il avait été, sur ce qu'il était, sur ce qu'il pouvait être : il vit dans une publication, destinée surtout aux mairies de nos campagnes, un puissant moyen de combattre les préjugés et de propager les idées saines. Surpris en flagrant délit de propagande, il ne put obtenir l'entrée des bureaux de la préfecture pour le volume de 1830. La révolution de juillet les lui rouvrit, et les 2e et 3 années parurent en un seul tome, au commencement de 1831.

Depuis lors, cette publication n'a pas été interrompue; et, grâce au zèle des collaborateurs, d'importants matériaux ont élé · fournis à la statistique de notre beau département. MM. les comtes Du Moncel et De Sesmaisons ont donné des Mémoires remarquables sur leurs exploitations agricoles de Martinvast et de Flamanville. MM. les Sous-Préfets ont communiqué des renseignements précieux, source de nombreux articles sur l'industrie et le commerce

de nos arrondissements. Cinq de ces arrondissements ont été l'objet de statistiques spéciales, heureuses ébauches d'un plus grand travail que prépare M. Anselme Delaporte. Cet écrivain laborieux, que son éloignement de la Manche a interrompu dans ses recherches, couronnera son œuvre par l'arrondissement de Saint-Lo, qui paraîtra dans l'Annuaire de 1840.

Les documents administratifs abondent dans tous les volumes. MM. Gatlier et Mercier ont mis les cartons officiels à la disposition de l'Editeur : il n'a eu qu'à choisir. Peut-être l'attention publique ne s'est-elle pas assez fixée sur quelques-uns de ces documents, dont l'importance est trop souvent cachée sous l'aridité du chiffre ou la sécheresse du résumé.

L'histoire et les antiquités de notre pays, la biographie qui s'y rallache et qui aide plus particulièrement à dégager l'élément littéraire de chaque époque, ont été l'objet d'articles estimés, dont plusieurs font autorité. Ils sont dûs à MM. De Gerville, Couppey, Aug. Asselin, Ragonde, Le Tertre, Le Bois, Pierre Le Fillastre, Noel-Agnès, Papineau, Verusmor, V-Ev. Pillet, Le Monnier, Pluquet, Olivier, Ephrem Houël, De Caumont, etc. M. Couppey surtout a fourni chaque année son contingent avec une régularité dont le public sait lui tenir compte. On n'oubliera pas les engagements qu'il a pris au commencement du morceau historique imprimé dans le présent volume. C'est un gage de mérite et d'intérêt pour ceux qui le suivront.

L'Annuaire de 1839 ne se distingue pas seulement des précédents par l'agrandissement du format; on le remarquera aussi pour son ampleur et sa gravité. Il contient ce que nos vœux appelaient depuis plusieurs années, ce qu'une législation peureuse nous avait interdit jusqu'à ce jour : les rapports de M. le Préfet au Conseil général, et les procès-verbaux de la session de cette Assemblée. Ces rapports et ces procès-verbaux composent la première parlie de notre recueil, dont ils occupent les deux tiers.

Nous remercions MM. les Membres du Conseil général de la bienveillance qu'ils nous ont témoignée, en nous choisissant pour éditeur, en réunissant leur œuvre à la nôtre. La décision qu'ils ont prise est à nos yeux une éclatante manifestation d'estime, la noble récompense de dix années d'un zèle désintéressé. Nous espérons, toutefois, que, dans leur prochaine session, ils voteront une somme plus considérable pour les exemplaires destinés aux communes. Nous pouvons, nous, faire le sacrifice de notre temps et de notre travail; mais il ne serait pas juste que notre imprimeur fût en perte.

La place occupée par la première partie nous a forcé d'exclure de la seconde plusieurs articles étendus. Nos suppressions ont dû porter avant tout sur nos propres articles, comme nous avons dû insérer avant tout ceux de nos nouveaux collaborateurs, MM. Richomme et Boulatignier. Le morceau de ce dernier sur l'autorité administrative est un traité élémentaire d'un intérêt majeur pour quiconque veut se faire une idée netle des rouages de l'administration publique en France. M. Boulatignier, devenu parisien, appartient à la Manche. Né à Valognes, il est chef de bureau au ministère de l'Intérieur, et professe deux cours de droit administratif. Son vif attachement pour son pays natal nous est un sûr garant qu'il nous enverra d'autres morceaux. Il est impossible que ces morceaux ne soient pas le développement de la pensée qui nous sert annuellement d'épigraphe : Prodesse. Nous devrons donc les attendre comme une bonne fortune pour notre recueil et pour nos lecteurs.

Notre devise favorite: l'utilité, nous a' fait imprimer à la suite du calendrier de 1839, la loi du 4 juillet 1837, ainsi que le tableau des mesures légales. (Voir ci-après pages 13, 14, 15 et 16). L'année qui va commencer est la dernière où sera toléré l'usaze des instruments de pesage et de mesurage, confectionnés en exécution des articles 2 et 3 du décret du 12 février 1812. Il faut donc que, pendant cette année, les esprits les plus rebelles aux nouvelles