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cardinal secrétaire d'État à Paris venait d'y être heureusement terminée par la conclusion d'un traité définitif. Je transcris ses propres expressions, qui méritent une attention particulière.

Le Pape a gardé jusqu'à ce moment le silence le plus absolu sur ce traité, qui doit être ratifié quarante jours après sa date, sans que l'on sache encore si ce sera par une bulle ou dans une forme purement diplomatique. Le cardinal Consalvi a écrit au cardinal-doyen qu'il venait de conclure un traité pour les affaires de religion; qu'il s'était conformé aux instructions du Pape le plus qu'il lui avait été possible; que Bonaparte aurait peut-être accordé des conditions plus avantageuses, mais qu'il n'était pas entièrement le maitre; et que, si ce traité était approuvé par le doyen du Sacré Collège, il le serait infailliblement par tous les cardinaux. En même temps, le chev. Azara, qu'on dit avoir eu grande part à la négociation, a écrit à Mgr Gardoqui, auditeur de rote espagnol, que les affaires étaient arrangées; que jamais on n'avait rien entendu de pareil; que les conditions étonneraient plus Paris que Rome; que les dévots se croiraient arrivés à la fin du monde; que Bonaparte aurait besoin de toute son énergie pour contenir les réfractaires dans le devoir, et qu'à son avis ce traité ne terminait rien.

Deux jours après l'arrivée du courrier, le Pape a envoyé dire par le cardinal Joseph Doria au cardinal-doyen que tout lui serait communiqué avant la conclusion définitive de l'affaire, mais qu'il le priait en attendant de s'abstenir des séances de la congrégation, et qu'il avait nommé le cardinal Carandini pour l'y remplacer. Ce respectable vieillard, dont on connait les principes et l'ascendant, a été vivement affecté d'une pareille exclusion, contre laquelle l'opinion publique s'est hautement prononcée. On a su alors que le cardinal Consalvi avait écrit de recommander au cardinal-doyen le secret le plus absolu, parce que tous ses discours sont répétés et mécontentaient souvent le gouvernement français. Le cardinal Doria, qu'on soupçonné d'avoir voulu brouiller le cardinal Albani avec le secrétaire d'État, pour attirer à celui-ci un ennemi puissant, et lui ôter ainsi la place qu'il occupe par interim, a imaginé que le moyen le plus simple de rendre le cardinal-doyen discret, était de l'éloigner des délibérations. Les autres membres de la congrégation

ont pris de l'humeur, et ont craint que le cardinal Carandini ne leur eût été donné pour surveillant. On a généralement attribué toute cette intrigue à l'instigation des Français. Le chargé d'affaires Artaud a écrit un billet très fort au secrétaire d'État, pour lui dire que la France ne se verrait certainement pas mêlée avec plaisir à toutes ces misérables intrigues de cour, auxquelles elle est et veut rester étrangère. Le Pape a fait prier le cardinaldoyen de reprendre sa place à la congrégation.

On tient pour certain que le cardinal Consalvi a dû partir de Paris le 24 du courant, et qu'il sera de retour à Rome du 6 au 10 du mois d'août. La publicité des faits que je rapporte me dispense de tout mystère en les écrivant. Voilà tout ce que nous savons jusqu'à présent sur cette grande affaire. Il paraît certain que, durant son séjour à Paris, le cardinal Consalvi n'a eu aucune espèce de communication avec les intrus et leur conciliabule, et on tire de ce fait des conséquences rassurantes.

Le prélat Caleppi vient d'être nommé nonce extraordinaire pour aller reconnaître et complimenter au nom du Pape le nouveau roi d'Étrurie...

On croit généralement que le cardinal Consalvi a obtenu des conditions avantageuses à Paris relativement à la nullité de la vente des biens nationaux dans les États du Pape. Les acquéreurs de ces domaines s'expliquent publiquement à Rome sur ce sujet avec la plus grande violence contre le Premier Consul Bonaparte...

(Pap. du card. Maury), 1

711. Doria à Azara.

Roma, 29 luglio 1801.

Devo rispondere a due sue pregiatissime lettere, la prima dei 3, ricevuta mercoledì scorso colla posta di Francia, la seconda dei 16 avuta dal corriere Bartolomeo, arrivato sabbato, due ore prima di mezzanotte. Nella prima, ha la bontà V. E. di riscontrarmi aver ricevuta la mia, ch'egli mandai per mezzo dell' Emo Consalvi; e sono ben persuaso, come anche lui più volte ha a me partecipato, di tutto l'attaccamento che gli ha dimostrato. Ve

Publié par Mgr Ricard (Corr. de Maury, t. II, p. 149).

dendo i sentimenti che ella nutre per il Santo Padre, io gli ho letto la sua lettera, e Sua Santità mi ha ordinato di assicurarla della sensibilità e gradimento che ha provato, in sentirla piena di desiderio di poter giovare alla buona riuscita della commissione che aveva il sig. cardinale, e che la salutassi da sua parte. Può immaginarsi quanto mi [istruis]cano le sue riflessioni sul tal modo come si ultimano gli affari, fondate su di una lunga esperimentata esperienza. Unitamente alla seconda ho ricevute le carte tutte, e la convenzione sottoscritta la precedente notte. Senza perdersi un momento, si sta ora lavorando per presentare il tutto al Santo Padre, affinchè ponderato attentamente, possa ratificarla, come vivamente desidero.

Stando ella sulla faccia del luogo, ed annunciandomi che si aspetti a molte mormorazioni, sì per una parte che per l'altra, può credere quanto io smaniassi che presto ritorni e arrivi il cardinale Consalvi, per potermi rimettere nella mia nicchia, che essendo tutta graziosa e senza responsabilità, potrà ristabilire la mia salute, che confesso da qualche maniera un poca difettata dal caldo della stagione.

Come ella mi annunziava colla sua dei 3, il ministro Vargas ministerialmente ha fatta l'istanza per la nomina di un nunzio straordinario, affinchè complimenti all'arrivo ai suoi confini il nuovo sovrano di Toscana; e Sua Santità ha nominato Mgor Caleppi, onde presenti un breve confidenziale facoltativo, secondo lo stile, e questa sera lo spedisco al detto prelato. Non ho tempo da dilungarmi, e solo con gran dispiacere posso dirle aver inteso il furto sofferto dalla principessa Santa Croce, che prego riverire da mia parte.

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Mi lusingo che le sarà pervenuta l'ultima mia lettera de' 25 luglio, nella quale in breve le accennai esser, poco dopo le 2 ore di notte di quel medesimo giorno, arrivato il corriere Bartolomeo,

1 Les diamants de la princesse avaient été dérobés à Paris le jour de la fête du 14 juillet. Les récits des journaux et un rapport de Fouché (Voir J. des Débats du 7 thermidor 26 juillet), donnaient une grande publicité à cé vol.

in ottima salute, senza essergli accaduta la minima disgrazia nè ritardo, ed avermi consegnato quanto gli fu dato nel giorno 16 del medesimo mese.

Con la maggior sollecitudine resi conto al Santo Padre di tutto, e con pari prontezza è stato posto mano ad esaminare ed attentamente maturare tutto l'operato, e fogli annessi, non tralasciandosi, sì da Sua Santità, che da quelli a cui ha commesso di studiare e preparare tutto l'occorrente. Questo cenno, che per ora le do, potrà convincere V. S. I. R. dell'attenzione che si porta a sì grande ed interessante affare.

Dicendomi il sig. cardinale Consalvi, che andava ad occuparsi della relazione della minuta della bolla, e che l'avrebbe sollecitamente mandata, onde aver tempo di esaminarla e poi porsi in regola per spedirsi, può credere quanto si brama che arrivi solle. citamente.

Avendomi l'Emo Consalvi scritto, che fra sette o otto giorni pensava di porsi in viaggio per Roma, a lei solo dirigo le lettere, sicuro che avrà aperto le altre che avevo dirette a S. Em.

Ieri, con la posta di Genova non ricevei sue lettere, nè dell'Emo Consalvi, che forse dovrebbe essere stata dei 9. Ciò le serva solo di notizia.

Della sua de' 16, che lessi con grande attenzione con il giornale annesso, ne ho fatto l'uso opportuno, e servirà per occuparsene in seguito 1.

Prevenni l' Emo Consalvi nell' ultima de' 25, che il giorno innanzi il sig. Vargas, ministro di S. M. Cattolica, mi diresse una memoria perchè il Santo Padre riconosca il re d' Etruria, e nominasse un nunzio straordinario onde lo complimentasse all'arrivo ne' suoi stati. Martedì gli risposi, e mercoledì mandai a Mgor Caleppi i tre soliti brevi facoltativi, cioè uno per il re, l'altro per la regina, e il terzo per il ministro, con la lettera mia di stile al medesimo, essendovi nella memoria nominato il governo francese, comme ella avrà rilevato dalla copia che unii alla mia de' 25. Ella, quando lo creda adattato, potrà far rilevare come il Santo Padre abbia in tale occasione aderito alle istanze fattegli da ambedue i governi.

(Cultes, Arch. de Caprara).

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1 Voir la pièce no 653. Le journal annexé parlait probablement du concile des constitutionnels.

713. Ghislieri à Colloredo.

Rome, 1er août 1801.

Le courrier que le Pape attendait depuis si longtemps de Paris est à la fin arrivé ici dans la nuit du 25 au 26, et a apporté la convention signée le 16 par le cardinal Consalvi, par le prélat Spina et par le P. Caselli de la part du Saint-Siège, et par Joseph Bonaparte, par le conseiller d'État Cretet et par le prêtre Bernier de la part du gouvernement français. On assure que cette convention ne regarde que les matières ecclésiastiques, et qu'on n'y fait aucune mention d'affaires temporelles; mais le secret qu'on garde sur son contenu, d'autant plus rigoureusement que les Français exigent eux-mêmes du Pape cette grande réserve, m'ôte tout moyen de donner à V. E. des plus grands détails de ladite convention, dont pourtant S. M. aura eu directement le rapport par son ministre, S. E. le comte de Cobenzl, qui, sur l'invitation des Français et à la plus grande satisfaction même des ministres du Pape, a pris quelque part aux négociations du Saint-Siège avec la France.

On avait d'abord ébruité ici que le gouvernement français, pour s'assurer toujours plus du plus grand secret dans cette affaire, avait exigé du cardinal Consalvi qu'on n'en aurait pas donné communication au cardinal doyen Albani, dont le grand âge, et la loquacité encore plus grande, lui rendent très fréquentes des indiscrétions. Et, en effet, quoique ledit cardinal, surtout dans sa qualité de doyen du S. Collège, ait été nommé comme un des membres de la congrégation destinée aux affaires ecclésiastiques en France dès la première institution de cette congrégation, on le lui fit pas voir d'abord aucun des papiers arrivés par le dernier courrier de Paris, et on avait même nommé le cardinal Carandini pour le suppléer dans cette congrégation. Mais, comme depuis avant-hier la secrétairerie d'État a repris vis-à-vis du cardinal doyen l'ancien système de lui communiquer, tout comme aux autres cardinaux de la congrégation ecclésiastique pour les affaires de France, tous les papiers y relatifs, on a lieu de croire que le silence de quelques jours qu'on a gardé avec le cardinal Albani sur l'état des négociations du Saint-Siège à Paris, n'a pas été exigé par les Français, mais n'a été que la suite

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