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tion, et si les formes et les expressions de l'acte leur conviennent. Je présume qu'ils en seront satisfaits.

Quant au bref relatif aux prêtres mariés, il a besoin d'être considérablement corrigé. Il est plein d'expressions offensantes, qui en rendraient la publicité impossible; et je pense que sur ce point, comme sur tous les autres, il ne faut rien adopter qui ne puisse être publié sans inconvénient. Du reste cet acte n'est pas essentiellement lié aux autres. Le passage de la bulle qui concerne cette classe d'ecclésiastiques, suffira au moment de la publication, et je ne fais nul doute que le bref ne soit définitivement rédigé comme le Premier Consul le voudra.

Il y a encore un autre bref, que M. l'archevèque Corinthe ne m'a pas communiqué : c'est celui adressé aux évêques de l'ancien clergé. Je n'ai pas besoin de dire au Premier Consul que ce bref doit être connu et agréé de lui, avant qu'il se détermine à donner sa ratification.

Sur le tout, il n'y a aucune nécessité, et il y aurait peu de convenance de ratifier la convention avant l'arrivée du cardinal Caprara. Comme le légat est porteur des originaux de la bulle et des brefs, l'officialité de ces pièces ne recevra son entier complément que de la présentation formelle qu'il en fera au gouvernement de la République, et ce moment sera celui où il conviendra sans doute au Premier Consul, de faire connaitre à la cour de Rome ses intentions.

(Aff. étr., Rome, vol. 931).

9. Le P. Consul à Chaptal.

Paris, 12 fructidor an IX (30 août 1801).

Le cardinal Caprara, cit. ministre, a été nommé légat du Pape à Paris. Faites connaître à l'administrateur de la 27 division', au cit. Pétiet et au général Murat qui sont dans la Cisalpine, ainsi qu'aux préfets des départements qu'il traversera, que mon intention est qu'on lui donne des escortes, et qu'il soit traité avec

1 Le général Jourdan, nommé ministre extraordinaire de la République française en Piémont par arrêté du 5 thermidor an VIII (24 juillet 1800), avait reçu, par arrêté du 12 germinal an IX (2 avril 1801) le titre d'administrateur général du Piémont.

les honneurs et distinctions que l'on accorde à un ambassadeur extraordinaire.

(Corr. de Nap. no 5722).

Le P. Consul au ministre des Finances.

Paris. 12 fructidor an IX (30 août 1801).

Le cardinal Caprara se rend à Paris en qualité de légat du Pape. Je désire que les Postes soient prévenues pour qu'elles prennent les mesures nécessaires, et que les Douanes le traitent comme un ambassadeur extraordinaire. Lui et toute sa suite pourront entrer sans être soumis à aucune espèce de visite.

(Arch. nat., AF iv 862).

780. Le P. Consul à Talleyrand.

Paris, 12 fructidor an IX (30 août 1801).

Faites connaitre, cit. ministre, au cit. Cacault que le ministre de la guerre envoie 300.000 fr. à Rome pour solder ce que les troupes françaises qui sont à Ancône pourraient avoir coûté dans les mois de thermidor et fructidor: que je suis parfaitement content de l'activité qu'a mise la cour de Rome dans cette circonstance; qu'il est indispensable qu'il envoie la liste des hommes auxquels il faudrait faire des présents; que les cardinaux Consalvi. Spina et Caselli auront les présents d'usage': que conformément à ce qui a lieu pour les grandes cours d'Europe, on enverra pour les bureaux 500 louis; que l'on fera volontiers tout ce qui

↑ Les présents diplomatiques, réglés d'une manière générale par l'arrêté du 7 thermidor an VIII (26 juillet 1800 ont, pour le concordat, fait l'objet des deux arrêtés particuliers qui suivent: 1o arrête du 7 vendim. an X 29 sept 1801) Il sera fait présent aux ministres plénipotentiaires de la cour de Rome.savoir · à M. le cardinal Consalvi, d'une boîte du prix de 15,000 fr. ; à M. Spina, d'une boite de 8.000 fr.; et a M. Caselli, d'une boite de 5.000 fr. »: 2 arrête du 25 brumaire an X 16 novembre 1801. Une somme de 12.000 fr. sera envoyée à Rome, à cecasion du traité conclu avec le Pape, pour être distribuée dans les bureaux de la secrétairerie d'Etat. Elle sera remise à cet effet à M. le cardinal Consalvi par le cit. Cacault, ministre de la Republique. »

sera convenable pour indiquera '.

(Corr., de Nap. no 5723).

reconnaitre le zèle de tous ceux qu'il nous

Le P. Consul au ministre de la Guerre.

Paris, 12 fructidor an IX (30 août 1801).

Je vous prie de faire passer 150,000 fr. pour la solde de thermidor et de fructidor de la garnison d'Ancône, et 150,000 fr. pour payer ce que les agents du Pape auront avancé pour la subsistance desdites troupes. Ces fonds seront envoyés en droite ligne à Rome. Vous préviendrez le cit. Cacault, ministre de la République à Rome, de ces dispositions. Vous chargerez le général Murat de réduire, s'il le juge sans inconvénient, à mille hommes la garnison d'Ancône, afin d'y mettre le plus d'économie possible.

(Arch. nat., AF iv, 862).

781-Benezech à Spina.

Paris, 12 fructidor an IX (30 août 1801).

Le cit. Benezech, conseiller d'Etat, chargé de l'administration intérieure du palais du gouvernement, a l'honneur de prévenir Mgr Spina que le Premier Consul le recevra demain 31, à la Malmaison, à dix heures du matin.

(Arch. du Vatican).

782. — Rapport de Talleyrand au P. Consul.

Paris, 16 fructidor an IX (3 septembre 1801).

La forme ordinaire des ratifications s'applique parfaitement à la convention ecclésiastique, sans la copie des pleins pouvoirs, qui, dans cette circonstance, ne peuvent être insérés avant le texte du traité, parce que les pleins pouvoirs donnés aux ministres plé

1 Ces ordres ont été transmis à Cacault par Talleyrand le 20 fructidor (7 septembre). Cf. pièce no 795,

nipotentiaires de Sa Sainteté renferment des réflexions qui ne sont pas de nature à être publiées. Du reste, la citation de ces pleins pouvoirs dans un acte aussi formel que celui-ci, suffit pour constater leur authenticité. Je propose en conséquence au Premier Consul de ne point s'écarter de la forme ordinaire, en donnant sa ratification à la convention du 26 messidor an IX. (Aff. étr., Rome, vol. 931).

783. - Cobenzl à l'Empereur.

Paris. 5 septembre 1801.

Au moment où j'expédiais le courrier porteur de mes très humbles relations du 27 août, la ratification de la convention faite avec le Pape était déjà arrivée, sans que j'en fusse informé. Talleyrand seul a été cause du retard de cette ratification, ayant demandé par Cacault, ambassadeur de France à Rome, et à l'insu des plénipotentiaires qui ont signé ici, quelques légers changements dans les expressions de la bulle, qui ont occasionné un délai de quelques jours. Ces changements ont été adoptés en partie, en sorte que le Premier Consul est très satisfait de la bulle telle qu'elle est arrivée, et qu'il attend avec impatience Caprara pour en faire la publication.

Ce cardinal ayant toujours été très bien avec Bonaparte, qui le regarde comme une bonne tête politique, Mgor Spina m'a conseillé de l'employer, quand il sera arrivé, pour obtenir du Premier Consul le maintien des trois électeurs ecclésiastiques, en ajoutant que Caprara, sachant qu'il avait eu le malheur de déplaire à V. M.', saisirait avec empressement cette occasion de regagner ses bonnes gràces. Votre ambassadeur. Sire, pourra peut-être, après mon départ, tirer quelque parti de cette idée. (Arch. de Vienne).

784. Cobenzl à l'Empereur.

Paris, 5 septembre 1891.

Ne voulant négliger aucun des moyens de ramener Bona

↑ On verra dans la pièce suivante que Caprara avait éte nonce à Vienne.

parte à des sentiments plus analogues aux intérêts de V. M., et sachant, ainsi que j'ai déjà eu l'honneur de lui en rendre très humblement compte, que le Premier Consul avait dit au cardinal Consalvi qu'il conserverait les trois électeurs ecclésiastiques si l'arrangement avec le Pape avait lieu, j'ai cru devoir employer le nonce Spina pour rappeler cette promesse, et profiter pour cela du moment où la ratification du Saint-Siège était arrivée, et où Bonaparte en témoignait la plus vive satisfaction.

Mgor Spina s'est acquitté avec zèle de ce dont je l'avais chargé à cet égard, lorsqu'il s'est rendu à la Malmaison chez Bonaparte. La première réponse du Consul fut que l'Empereur n'était que trop puissant en Allemagne, et que sa puissance se fondait sur les princes ecclésiastiques; qu'il fallait donc y mettre des bornes. Le nonce objecta que c'était précisément l'intérêt du Pape, l'intérêt de la religion catholique, et par conséquent celui du Premier Consul devenu catholique, que ceux de cette religion tinssent au chef de l'Empire; qu'il ne pouvait lui être avantageux de donner gain de cause aux protestants. Spina chercha à lui prouver que, surtout dans cette guerre-ci, la France s'était parfaitement bien trouvée d'avoir pour voisins des princes ecclésiastiques; qu'elle n'aurait pas occupé avec tant de facilité Cologne et surtout Mayence, si ces places avaient appartenu à des séculiers. Après que la chose eût été débattue, le Premier Consul finit par dire qu'il n'y avait encore rien de décidé; qu'il pourrait consentir au maintien des trois électeurs, si ce n'était pas un archiduc dont on fit choix pour le siège de Cologne: à quoi il s'obstina toujours, malgré tout ce qu'on put lui représenter, pour prouver que la monarchie autrichienne n'avait rien gagné à ce que cet électorat fùt occupé par l'archiduc Maximilien, qui, sans avoir jamais été d'aucun secours, avait au contraire, dans mainte occasion, été en opposition avec l'auguste chef de sa

maison.

J'ai cru de mon devoir de rendre un compte exact à V. M. de cet entretien de Spina avec le Premier Consul. J'ai engagé ce ministre du Saint-Siège à continuer de travailler dans le même sens toutes les fois qu'il en aura l'occasion, et le comte Philippe Cobenzl tâchera de tirer parti de ses anciennes relations avec le cardinal Caprara, qui datent encore de la nonciature de celui

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