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Por esto Vuestro Beatitud conocerá que mis reclamaciones son justas, pues ellas estriban en la fuerza intrínseca de los motivos que hubo para la supresion de dicha Orden ó Compa ñia; en el respeto á la piadosa y agradable memoria de los soberanos que solicitaron dicha supresion; y en la veneracion debida á los decretos de un papa como Clemente XIV, que por sus virtudes forma época en la crónica de los Pontífices.

Desde la fundacion de la Iglesia el clero secular, y desde su institucion el clero regular, ambos cleros han ofrecido operarios celosos é infatigables en la conservacion y aumento de la misma Iglesia, firmando su fé con su sangre, y haciendo en defensa de la Iglesia el más generoso sacrificio de su propria vida. En uno ú otro, ó en los dos cleros, secular y regular, Vuestra Beatitud encontrará sujetos capaces de realizar las más vastas ideas religiosas, sin dejar de combinar armónicamente los derechos del Imperio con los derechos del Sacerdocio.

Me es sensible seguramente tenerme que explicar en términos tan amargos; pero yo no he podido menos de ceder á la impresion desagradable que esta noticia ha hecho en mi corazon, lleno, por otra parte, de amor, veneracion y respeto á la persona de Vuestra Beatitud, á quien pido tenga á bien dispensarnos á mí, y á toda mi real familia, su paternal apostólica benedicion, etc.1.

(Alcala, leg. 5747).

573. Note de Cevallos, remise à Lucien
Bonaparte.

Aranjuez, 23 mai 1801.

C'est par un effet du vif intérêt que le Roi prend à la pros

1 La Reine ayant reçu également une lettre du Saint-Père, lui a répondu le même jour et dans le même sens que le Roi : «... Al mismo tiempo que yo doy ȧ Vuestra Santidad estas seguridades de mi afecto y veneracion, yo no puedo menos de hacer presente à Vuestra Beatitud que he tomado parte en la extrañeza y disgusto que ha producido en el ánimo de mi esposo lo noticia, que Vuestra Beatitud le ha comunicado, de haber restablecido la extinguida Compañia de Jesús para el imperio de Rusia; porque nuestros sentimientos son unos mismos en este asunto, y nosotros debíamos esperar que Vuestra Santidad hubiera atendido nuestras instancias... >>

périté de la République française, à la consolidation de son gouvernement actuel et à la sûreté personnelle du Premier Consul, que je m'adresse aujourd'hui à V. E., pour lui communiquer les observations de Sa Majesté sur une affaire qu'elle regarde comme digne d'une attention particulière.

Différentes personnes ont fait remettre dans mes bureaux des copies d'une lettre encyclique et convocatoire, écrite par les évêques qui composent la commission intermédiaire du concile national de France, aux évêques des autres églises catholiques,' pour exciter leur zèle à assister au second concile national du même peuple, qui doit s'ouvrir à Paris le jour de la saint-Pierre de cette année. Les évêques composant la commission intermédiaire, se fondant sur la doctrine de l'unité de l'épiscopat dans l'Eglise, et de l'obligation qui en résulte pour chaque évêque en particulier, de contribuer au bien universel de la société chrétienne et à celui des différentes portions dans lesquelles elle se trouve divisée par l'ordre politique, et s'appuyant sur les divers exemples qu'ils produisent des secours réciproques que les églises et leurs pasteurs se sont fournis dans les temps difficiles, implorent dans cette lettre, au nom de l'église gallicane, l'assistance et les lumières des évêques et même des corps savants des autres nations, pour la décision des affaires importantes que l'on se propose de discuter dans cette assemblée. Censurer de nouveau toutes les erreurs contre le dogme et la morale qui, depuis le concile de Trente, ont cherché à souiller la pureté de la foi, ranimer la piété des chrétiens et le goût des études ecclésiastiques, déployer tous les moyens possibles pour s'assurer dans le ministère des successeurs dignes de transmettre aux fidèles les vérités du salut, et établir une discipline homogène vers laquelle se dirigent les différents diocèses par les efforts qu'ils ont déjà faits à cet égard, tels sont, disent-ils, en partie, les objets qui doivent entrer dans le plan du nouveau concile.

1 Pièce no 314. Mgr Casoni écrivait à ce sujet au card. Doria, le 15 juillet : «... Riguardo al celebre scritto, di cui si parla nel foglio in cifra dei 6 giugno ed intitolato Lettre des évêques réunis à Paris etc., altro non posso dire, se non che una tale circolare è stata diretta ancora ai metropolitani di Spagna perchè la comunichino ai loro suffraganei; ma finora non so che veruno di essi se ne sia dato per inteso ed abbia risposto. Generalmente si osserva qui silenzio su questo punto... » (Arch. du Vatican).

Mais ils ajoutent que l'objet le plus important de sa convocation. est de cicatriser les plaies de l'église gallicane, et de mettre fin à la division qui l'afflige depuis longtemps. Les pasteurs qui, dans les temps d'agitation, se sont chargés de la garde de la foi, se proposent de faire voir que leurs élections ont été canoniques, leurs missions légitimes, et que la succession épiscopale n'a point été interrompue par cux. C'est là la grande question qui doit principalement être agitée dans le concile; et c'est pour sa décision qu'on réclame surtout le concours des évêques des nations voisines, en les appelant à décider, comme seuls juges impartiaux, ce procès qui subsiste entre les anciens et nouveaux pasteurs de France. Et c'est précisément cela qui a fixé plus particulièrement l'attention de Sa Majesté, et lui a inspiré l'idée de faire soumettre aux réflexions de V. E. et à celles du premier magistrat de la République, celles que la lecture de cette circulaire a fait faire à Sa Majesté.

Le concile national qui va s'ouvrir incessamment doit former une assemblée nombreuse, quand même elle ne serait composée que des pasteurs du premier et du second ordre de l'église gallicane, sans le concours des évêques, des prêtres et des autres ecclésiastiques des autres pays catholiques, dont la réunion la rendrait beaucoup plus considérable. Et si, pour donner plus de publicité à ses sessions, on y donne un libre accès au peuple, comme on peut croire qu'on en a l'intention, la multitude qui se rassemblera devra être immense, et il sera bien difficile que cela ait lieu sans s'exposer à des troubles et à des agitations politiques. La France elle-même a des preuves multipliées des dangers auxquels des réunions trop nombreuses exposent la chose publique ; et c'est par cette considération qu'elle s'est vue forcée de réduire ses corps constitués à un nombre modéré de personnes choisies.

Dans le concile qui est convoqué vont se présenter deux partis, qui jusqu'à présent se sont abhorrés avec fureur. Les cœurs sont encore ulcérés ; et quand même on supposerait que les individus de l'un et de l'autre parti apporteraient à cette assemblée des intentions pacifiques, la discussion ne sera pas plus tôt commencée, que les haines mal éteintes renaitront, et prenant plus de force encore par la présence des adversaires, elles pour

ront convertir en tumulte ce qui se présente au premier coup d'œil comme une réunion de charité et de paix.

D'un autre côté, on peut craindre que les partis politiques, qui paraissent maintenant assoupis en France, ne profitent de la réunion excessivement nombreuse qui aura lieu dans cette occasion, pour se fourrer dans la mêlée, et provoquer de nouveaux troubles et des séditions qui finiront par ramener le désordre et l'anarchie. Il ne serait pas non plus étonnant que les ennemis implacables de la République ne regardassent ce moment comme favorable, pour mettre en jeu de nouveau leurs artifices, et tacher de replonger la France dans les divisions funestes qui lui ont fait tant de mal, et dont à peine elle se voit débarrassée par la vigilance continuelle de ses magistrats actuels.

Toute la terre est intéressée à ce que la France, tranquille dans son intérieur, s'occupe de rappeler la paix universelle. Mais celui qui y est plus intéressé que tous les autres, est son plus intime et son plus fidèle allié, le roi d'Espagne, qui a étroitement attaché la félicité et la prospérité de tous ses Etats au sort de la République ; et c'est cette sollicitude qui a fait naître dans son imagination les craintes que je viens d'exprimer. Comme premier des princes catholiques, le Roi désire ardemment de voir terminer les dissensions qui agitent les ministres de la religion en France, et de les voir réunis, dans la concorde et la communion la plus étroite, au chef visible de l'Eglise dont le centre et l'unité est celle de Rome. Mais Sa Majesté croit qu'on pourrait tâcher d'y parvenir par d'autres moyens, sans exposer l'Etat à de nouvelles convulsions, au milieu desquelles ce serait une chimère d'imaginer qu'on put obtenir la paix de l'Eglise. Ainsi, pour le bien même de l'Eglise, Sa Majesté désire que l'on réfléchisse beaucoup avant de permettre la tenue de l'assemblée qui est convoquée.

V. E. ne pourra voir dans cet exposé qu'une preuve frappante du zèle de Sa Majesté pour le bien du peuple et du gouvernement français, avec lesquels son désir est de maintenir toujours la fidèle union et alliance qu'elle a contractées, et dont elle accomplira les engagements en y employant toutes ses forces. En ayant l'honneur de transmettre à V. E. ces sentiments de Sa Majesté, j'ai aussi celui de lui réitérer les assurances de ma sin

gulière estime et considération, et de mon désir sincère de lui complaire.

(Note marginale du P. Consul)

Renvoyé au ministre des relations extérieures pour faire connaitre à l'ambassadeur de la République à Madrid, qu'il témoigne à S. M. Catholique que le gouvernement la remercie de ses conseils.

(Aff. étr., Espagne, vol. 661).

574.

Lucien Bonaparte au P. Consul.

Talaveira de la Reyna, entre Aranjuez et Badajoz, 6 prairial an IX (26 mai 1801).

Après avoir fait vingt-deux postes d'une traite, je me reposais ici, lorsqu'un courrier d'Aranjuez m'apporte votre dépêche du 26 floréal (16 mai)1: je me hâte de vous le réexpédier..

A mon retour à Aranjuez, j'agirai auprès de LL. MM. au sujet du rappel des Jésuites en Russie et de la conduite du nouveau Pape. En attendant, j'agirai auprès du prince de la Paix, et ce ne sera pas perdre mon temps...

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P. S. On s'occupe beaucoup ici d'un concile convoqué à Paris pour le jour de la saint-Pierre, et auquel le clergé espagnol est invité par une circulaire d'évêques français. S. M. m'a fait adresser à ce sujet des observations, que je vous transmets en original.

(Arch. nat. AF iv 1679).

575.

Circulaire aux Nonces.

Roma, 6 giugno 1801.

I vescovi costituzionali francesi, con uno scritto intitolato «Lettre des évêques réunis à Paris, composant la commission intermédiaire du concile national de France, aux évêques des autres églises catholiques », annunziano il preteso sinodo nazionale, ch'essi intendono di tenere a Parigi per la prossima festa

1 Pièce no 471.

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