lité de ce geniffes, & qui ne fache compenfer la nouriture des uns & des autres; deux geniffes contre une vache, & cent vaches contre foixante bœufs. Ainfi rien n'eft fi aifé que de proportionner l'impôt au produit de la terre, quelque espece de bétail que l'on y veuille faire pâturer. Impoffibi- D'ailleurs cela eft-il croyable, qu'il détail, & ait pu tomber dans l'efprit de ceux injuftices qui font chargés de l'exécution d'un qu'il occa- fi grand projet, de faire marquer les fionneroit. beftiaux par les Adjudicataires, com me s'ils leur apartenoient en propre? N'eft-ce pas leur donner occafion de les reclamer dans les marchés, comme propriétaires, & par-là favorifer toutes les vexations qu'ils voudront faire? Il étoit encore une fois plus court, plus fimple & plus naturel, d'examiner ce qu'une pâture peut porter effectivement de bœufs, ou de vaches, & d'en impofer la taxe à celui qui la fait valoir, fans l'embaraffer du détail, à ces changemens de beftiaux qui s'y doivent faire néceffairement, fi l'on veut fouffrir que la pâture raporte son revenu au Fermier, ou au Propriétaire. conveni De plus, le projet, tel qu'il eft Autres inpropofé & exécuté au Pont-l'Evêque, ens de ce fupofe un impoffible, capable de ré- fiftême. duire les peuples au defefpoir, parce qu'il leur fera payer le triple de la Taille arbitraire: ce qui eft facile à demontrer. Toute vache de graiffe y eft taxée à trente-fix fols, pour pâture nouvelle de vaches au moins trois fois par an, & de bœufs à proportion. Si donc une pâture porte cent vaches à la fois, elle fera te-. nue de payer pour trois cent, fans compter les moutons, que l'on y jette après la Sainte Catherine. Or une pâture de cent vaches raporte communément au propriétaire 600 livres. Mais fuivant l'impofition nouvelle, elle en payera 540, pour les feules vaches ce qui excède toute proportion. Il eft difficile de marquer tous les inconveniens du fiftême du Marquis de Silly; parce qu'il n'y a point d'article qui n'en prefente une quantité, Reflexions fur l'impo firion pra dont les conféquences paroiffent exorbitantes. Mais comme ce Memoire ne tend qu'à abreger matiere, voici quelques reflexions fur l'impofition pratiquée à l'égard des terres à bled, dans un payis mêlé comme l'est le Pont l'Evêque, ou comme celles de Neufchâtel. 500 Etant donnée une ferme de livres, qui paye communément, à tiquée à raifon de 3 fols par livre de femage, 75 liv. de la Taille, Fegard des terres à bled dans un payis mêlé. L'exploitation de cette Ferme ra porte, Foins 1500 à 100 l. le millier. Le 12me est estimé - 121. 10 Bleds 1444-à 40 le cent. 12me eft eftimé 48 22- ΙΟ S 6 Le Fermier a de plus 6 Chevaux taxés Moutons, 80 taxés à Grands porcs, 2 taxés à Petits Porcs, 6 taxés à 2 Grands valets & un petit qui eft auffi enfant du Fermier 2 Servantes, filles du Fermier, grande & petite 1 Bidet pour porter le Fermier 20 I 5. 31 I 174 - 8 Confé On voit d'abord que ce Fermier quence du payera cent livres au deffus de fa Tailcalcul pre-le ufitée. Mais de plus il faut confi cedent. 5 derer que la nature de fes terres exi◄ ge fix chevaux & trois valets, pour recueillir trois milliers de grains, bleds & mars, tandis qu'à un autre pour pareille recolte, il ne faut que deux chevaux & un valet, que le foin & les mars font la nourirure de fes vaches & chevaux en hiver; que les cidres font fa boiffon, qu'il ne fait argent que du bled & du commerce de fes vaches & moutons ; qu'il eft chargé de la nourriture de fes valets & fervantes, comme s'ils étoient étrangers, & des frais du charroi, du maréchal & autres, qu'il vit lui-même fur la ferme, qu'il en paye la dixme au Curé ; le prix ou loyer de cinq cent livres au propriétaire; la Taille de 75 livres, & le fel de 40 livres aux Collecteurs & Receveurs propofés. Si le reglement augmente donc un tel Fermier de cent livres de Taille, il faut que la ferme foit reduite |