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Princes du fang de France contre fes entreprises & fes ufurpations, rendit une Ordonnance qui leur donna rang au deffus de tous les Pairs, des grands Officiers, des Princes étrangers, & de toutes les efpeces de dignités. Le rang eft une grace, une faveur des Rois, une distinction nouvelle, à laquelle les Comtes de Vendofme n'avoient aparemment jamais prétendu. Comment peut-on donc aujourd'hui soutenir, qu'elle eft incommunicable par les loix fondamentales de la Monarchie?

Louis XI. en avoit fait prefque autant à la Maison de Montfort, heritiere de la Comté de Laval. Les Maifons d'Armagnac & de Foix, étoient en poffeffion de la preféance, même fur la famille de Vendofine & à plus forte raifon fur les puinés.

Il ne fe peut certainement trouver de preuve plus complete, à tous égards. Joignons néanmoins à tout ce qui a été dit quelques confiderations particulieres.

Tome I.

gent ne

Preuves I. Sur l'idée & la maxime commune, que le Ré. que les Rois font toujours cenfés midoit rien neurs, c'eft-à-dire qu'ils ne peuvent changer rien faire de préjudiciable à la Coule ronne, que leurs fucceffeurs ne foient rang des en droit de révoquer. On tire, à la gitimés, verité, de cette maxime la conféquen

Princes le

ce que le Roi Louis XV. peut dans un lit de Juftice annuller l'Edit donné en faveur des Princes legitimés; & fans contredit, fi cet Edit étoit contraire aux interêts de la Couronne, ou de l'autorité Royale, il eft indubitable qu'il le pourroit abfolument. Mais au contraire, ceux qui s'en plaignent, alleguent que c'eft une entreprise que le feu Roi a faite au-deffus des loix; un nouveau degré d'autorité qu'il a ajouté & pris par furcroît de celle que fes prédéceffeurs lui avoient tranfmife. La queftion fe réduit donc à l'ufage d'un légitime pouvoir. Mais comment, fur la fimple allégation de M. le Duc, denuée de toutes preuves, Regent du Royaume, dépofitaire de l'autorité du Roi, pourra-t'il permettre qu'elle reçoive entre fes mains une

le

diminution telle qu'on la propofe, fi contraire à fa gloire, fi le feu Roi a eu raifon, & fi contraire à fon interêt, s'il faut qu'à la fin de la Regence, il

la remette entiere au Roi Majeur, ou fi la Couronne paffe à lui-même heritier préfomptif?

Suites

II. Sur les conféquences néceffaires de la révocation d'un Edit de la na- qu'auroit la révocature de celui-ci, accepté par tous les tion des Parlemens, executé par toutes les par- Edits de ties. Si les Princes legitimés avoient Louis XIV. le malheur de fuccomber dans une pa- des Prinen faveur reille inftance, & de voir anéantir la ces légiti jufte poffeffion où ils font du bienfait més. d'un grand Roi, qui s'eft avoué leur -pere, pouroient-ils s'empêcher d'en interjerter appel au Roi même, féant en fon lit de Juftice, à la tête des Etats- du Royaume, feul tribunal de la voix publique, compétent pour décider une pareille conteftation, où il feroit d'autant moins facile de leur refufer la fatisfaction de ces affemblées, que leurs parties, agitant, comme elles: font, la queftion de l'autorité légiti

me du Roi, voudroient la même af femblée pour la faire limiter dans les termes où l'on défire de la voir reftrainte? Quel cahos! Quel abîme! Il s'agira donc de déterminer la puiffance Royale. Eft-ce là le terme du zele dont on anime M. le Duc, & des confeils qu'on lui a donnés ? Jamais le plus ardent Parlementaire d'Angleterre a t'il conçu un plus funefte projes? De plus qui pourroit répondre que des Erats affemblés pour une pareille décifion, n'entrepriffent pas de raifonner à fonds fur la fucceffion à la Couronne, fur la validité, des renonciations, & fur une infinité d'autres chofes toutes contraires à l'autorité du Roi, à la gloire & à l'interêt du Royaume, & au repos public..

III. Sur la gloire & l'éclat du dernier regne, dont les difgraces mêmes font voir évidemment que les Etats font moius puiffans par l'étendue de leur domination, ou par la force de leurs Frontieres, que par la forme de leur Gouvernement. Le

defpotifme a certainement fes incommodités dans les mains d'un Prince qui croit, & qui veut que tous les biens des Sujets lui appartiennent. Avanta Mais il a d'ailleurs l'avantage de ges du defprevenir toujours & de n'être jamais potifme. prevenu. Les ennemis deliberent, pendant qu'un Monarque abfolu attaque & execute ; ce que nos yeux ont vu, & que l'Europe n'a pu foutenir fans effroi. Elle s'eft liguée toute entiere contre Louis XIV. & n'a pu l'entamer qu'en lui donnant occafion de s'étendre au delà de fes propres Etats; d'où il s'eft enfuivi la diffipation des forces. Mais quand tant de Puiffances laffées d'une guerre qui les ruinoit elles-mêmes, en defolant la France, ont voulu faire la paix, elles ne l'ont point envifagée, fans porter leur vue jufqu'à procurer le changement de Gouvernement du Royaume, en retabliffant les affemblées d'Etats. Mais fi elles n'ont à la fin ofé infifter fur une telle demande n'eft-il point à craindre que quelques ennemis cachés n'ayent penfé à y re

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