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l'an 1661 jufqu'en 1665, où la forme bien menagée dans la defenfe, l'a emporté fur le fond de la demande, toute jufte qu'elle étoit.

Sur l'article des Receveurs & Reflexions Payeurs des deniers publics, l'Au- fur les Reteur dit que cette claffe de Finan- ceveurs & ciers établit son savoir-faire à preffer des dePayeurs la recette, & à reculer les payemens, niers pu afin de faire valoir l'argent pendant blics. l'intervale. C'eft pour cela qu'ils retardent la reddition de leurs comptes, & que dans l'état fommaire qui s'eft fourni au Confeil, on évite de donner aux quitances leurs veritables dates; ce qui leur donne pretexte de feindre des avances dont ils favent fe faire accorder des interêts, pour des fommes qui n'ont jamais été payées dans le tems fupofé. Et fi l'on apercevoit quelque jour les mifteres de ce negoce, on verroit clairement par quels moyens ceux qui poffedent ces emplois, fe font fitôt élevés & rendus riches; on verroit des payemens reculés, faits par lambeaux, des remifes forcées des

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Tort que

nage a fait

billets de monnoie, ou autres effets de nulle valeur, ou de debit difficile, donné pour argent comptant. Cependant les Treforiers ont des remifes au delà des gages attribués à leurs Offices; le Treforier de l'Extraordinaire des guerres à trois deniers, ce qui produit roooooo de livres de profit fur 80000000 de li vres; celui de la Marine a 6 deniers qui donnent 550000 l. fur 2 2000000 de livres. Il y a quarante Offices de même nature, fur quoi l'on peut juger de quelle utilité il feroit d'apor ter quelque ordre & quelque écono mie en cette matiere. On avoit érigé des charges de Controleurs, pour veiller à la conduite des Treforiers; mais ceux-ci, qui en ont connu l'importance, les ont reunies à leurs Offices, & ils ont par ce moyen, évité les inconveniens.

Mais le plus grand de tous les a◄ le billon- bus, & le plus prejudiciable au Roi au Roi & & au Public, a été le billonage praau Public. tiqué par tous les Treforiers & Receveurs ; car I, ils ont publiquement

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& de notorieté connue, acheté des billets de monnoie à 20, 30, 40 s 50 & 55 de benefice, & les ont don nés pour leur valeur totale,

I I.

Ils ont acru dans les payemens qu'ils ont faits, l'interêt des billets de monnoie au capital. Ce font là les moyens communs, employés par les grands & les petits Partisans Receveurs, Payeurs, Treforiers &c.

III

Le billonage ne s'eft pas pratiqué moins publiquement fur les affignations, qui en ont eu un decher reglé par le decrit que ceux même fur qui elles font données, leur procurent,

COMMERCE.

La liaison qui fe rencontre entre le commerce, ou les finances, ou les revenus des Etats, donne occasion à

l'Auteur de dire un mot du premier, excluant d'abord le commerce interieur qui, quelque bifare & infru&tueux qu'il foit, ne peut faire de tort à l'Etat, parce que l'or & l'argent ne fortent pas ; mais le commerce avec l'Etranger demande une connoiffance précife de fes principes ; c'est à dire de fes convenances avec l'avantage public, & fur-tout une extrême attention à empêcher que l'on ne l'écarte. La liberté Or le commerce de l'Etranger fe fou& la pro- tient par deux voies; la liberté, & la foutiens' protection. La liberté ne fignifie pas du com- ici la tolerance des abus, ou de l'enmerceavec trée des marchandifes onereufes à les Etran- F'Etat ; car rien ne feroit plus pernicieux. La protection doit s'étendre au dehors contre les infultes, & au dedans lever les embaras, & faciliter la communication; & dans cette acception, la liberté eft comprise fous le nom de la protection.

tection

gers.

La fcien

ce du com

merce ne

Au refte, la fcience du commerce n'eft fondée ni fur les idées métaphifipeut être ques, ni fur les exemples de l'Hifondée que ftoire. En effet, on ne fait prefque

rien

rien du commerce du XIV. fiecle; à fur l'expe plus forte raifon comment fauroit-on tience. ce qui a été pratiqué par les Romains, ou par les Grecs? Mais elle fe doit établir fur l'experience de ce qui fe pratique actuellement dans toute l'Europe, par les plus fages & les plus attentifs au bien public. Et dans ce compte on doit auffi faire entrer les experiences fâcheufes, tant de fois réiterées en France, pour profiter, s'il eft poffible, des fautes paffées ; & de tout cela l'Auteur tire les conclufions fuivantes.

I.

faire fleurir le com

Charger de droits fuffifans les Moyen de marchandises étrangeres, en entrant dans le Royaume, quand elles peu- merce d'uvent nuire au débit de celles de même ne nation. nature qui fe fabriquent, ou fe recueillent en France, ou qui y font aportées par les Navigateurs François.

IL

Décharger des droits les marchan

Tome II.

T

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