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difes du crû du Royaume, à la fortie, ainfi qu'y étant aportées par les vaiffeaux François, en reffortant après, pour être diftribuées & débitées aux Etrangers; car il faut que le François puiffe vendre fes marchandifes à plus bas prix que tous les autres, fans quoi elles n'auront pas la préference,

IIL

Faciliter l'entrée des marchandifes néceffaires à l'aliment des manufactu res du Royaume, qui peuvent concourir avec celles dès Etrangers; c'eft à dire que les droits d'entrée fur les matieres, doivent être les plus foibles qu'il fe pourra, fur-tout quand elles viendront par les mains & les vaisfeaux des François mêmes.

I V.

Rendre libre dans le Royaume îa communication de tous les ouvrages, denrées & marchandises du crû & de la fabrique du Royaume, portant les

droits d'entrée & de fortie aux extremités, en mefurant ces droits fur l'utilité commune.

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Balancer fans difcontinuer la vá Jeur de tout ce qui vient de l'Etran ger, avec la valeur de ce qui fort du Royaume pour l'Etranger; en forte que cette balance foit un livre ouvert de credit & de debit, qui decouvre le fonds de la caiffe generale de FEtat,

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Punir feverement ceux qui frauderont les droits, particulierement ceux d'entrée, de quelque nature que foient ces fraudes, ou par qui qu'elles foient commifes.

VII.

La nation ayant le genie de l'ambition des entreprises, eft en garde contre les propofitio ns de tranfite &

d'entrepôt dans le Royaume, pour les denrées, ouvrages & marchan difes de crû & fabrique étrangere.

VIII.

Ne point accorder ni fouffrir de privileges, ni de compagnies exclufives pour le commerce du dehors,

ni

pour les arts dans le dedans, fi la liberté publique fuffit aux befoins de l'Etat; mais fi cette même liberté ne fuffit pas, pour foutenir les privileges & les compagnies exclufives pour le tems neceffaire. Mais ne jamais regarder ceux qui fe chargent de l'execution de ces privileges comme defintereffés, & au contraire les veiller d'auffi près qu'il fe pourra, comme rempliffant une partie de la regie du commerce de l'Etat.

I X.

Ne recevoir aucun avis qu'après les avoir conferés avec l'utilité réelle & publique,

entrer,

X.

Etre convaincu que l'or & l'argent étant le mobile de l'Etat, & de tous les Particuliers, & ne pouvant ni fortir du Royaume que pour le commerce avec l'Etranger, il faut veiller que s'il n'y en entre gueres, du moins il n'en forte point du tout par ce moyen.

X.I.

Ne meprifer ni les marchands, mi les artifans, quoique leur conduite intereffée les rende fouvent dignes de l'être; mais les regarder comme les ferviteurs domeftiques de l'Etat qu'il faut conduire & mener pour la fin de leur condition.

XIL

Penfer que les metaux precieux étant la clef du Gouvernement, il faut une attention perpetuelle à tout

ce qui fert à l'amaffer & à le repandre; mais de maniere ou d'autre, il faut ufer d'une parfaite économie.

XIII.

Qu'il eft abfolument neceffaire d'examiner ferieufement & foncierement les principes du commerce, & les fuites de ces principes.

XIV.

Ne jamais tolerer la variation de ces principes, que par un raport ef fectif au bien general.

X V.

Ne jamais arrêter, ni bleffer les tâ Jens naturels des Particuliers.

X V I.

Se faire un devoir d'entrer dans le detail de l'emploi des Sujets de L'Etat, autant qu'il fe peut, parce

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