que tout Particulier abandonné à lui même, ou n'agiffant que pour lui, prejudicie au bien public.

XVII

Se faire une loi de ne point mollir en faveur de l'intrigue, ou par crainte, ni agir fans prevoyance, ou precaution, dans une matiere fi importante.

Mais la bâfe de tout eft le verita

L'amour de l'Etat

ble amour de l'Etat, qui comporte & l'envie avec foi l'attention & le defir d'être d'être ininftruit; deux principes qui reme- ftruit, redient à deux grands maux, la pré- Miniftre gles d'un vention & la diffipation. L'exemple par raport des petits Etats fait voir que ces deux au compoints ne font jamais hors de vue; & c'est le moyen pour lequel ils proportionnent fi fagement leur depenfe & leur pouvoir, fans jamais détourner, ni affoiblir la fource de la richeffe de leur peuple.

merce.

de la Fran

Et d'ailleurs ils prennent fi bien Conduite leurs mefures avec l'Etranger, qu'ils ce compane fouffrent jamais de fon commerce, rée à celle

gers.

des Etran- au lieu qu'en France, quand on vient à s'apercevoir de la fuite de l'or & de l'argent, qui eft inévitable, quand l'Etranger donne plus de fes marchandises qu'il n'en reçoit, on fe jette d'abord fur le terme d'un Traité ; ce qui fait crier le foufrant à la mauvaife foi, fans convenir par lui que dans le fonds il a tort, parce qu'il a trop exigé. Ainfi rendre defertes des villes & des provinces, ne fera pas un fi grand tort & fi réel à l'Etat, que la negligence & l'inattention fur le commerce.

'Avantages que les

François

peuvent

I'Ifle de
Bourbon.

L'Auteur s'étend enfuite à faire voir que la France peut tirer de l'Ile de Bourbon, à present abandonnée retirer de le poivre, le girofle, la muscade, la canelle, le caffé, le cacao & toutes les epiceries, defquelles la Hollande tirannise le refte de l'Europe. Mais en paffant il fe plaint amerement du peu de fecours & de protection que l'on a donné à la Compagnie des Indes, après l'avoir livrée à des fangfues qui ont tiré fa fubftance, avec une improbité digne de brigand, & il fait

voir

voir que cette Compagnie menagée comme il convenoit, auroit épargné 6000000 de livres par an à la nation , par le feul commerce de l'épicerie, fans compter les autres avantages refultans des voyages de long

cours.

PAIX

de fouhai

On defire la paix avec empreffe- Raifons ment, la continuité des deux guer- ter la paix res étrangement fanglantes & ruineu- en France. fes, & les malheurs d'une cruelle fa

mine en 1709, aïant pour ainfi dire, épuifé toutes les reffources particulieres. Les Partisans même la desirent, parce qu'ils ne gagnent plus affez, ni affez generalement. Mais en Et d'en efdemandant la paix, on en demande les perer les fruits, c'eft-à-dire la ceffation des fruits. duretés que produit la guerre, une tranquilité honnêre, & la jouiffance de fon bien.

L'Auteur s'étend à 'ce fujet fur Reflexions fur quell'impoffibilité effective qu'il y a que ques males Efpagnols & les François unis puif- tieres de fent partager le commerce de l'Ame- commerce Tome II.

V

te,

rique. Il dit qu'une des grandes fautes de politique que nous ayons faieft d'avoir permis à quelques Particuliers le commerce de la mer du Sud: ce qui a excité la jaloufie des autres nations maritimes; & enfin il fait voir qu'il n'y a que du mal-entendu à refufer aux Anglois & aux Hollandois le commerce par Cadix comme il s'eft toujours fait dans les fiecles precedens. Il termine fon Ouvrage par la confideration que pour avoir la paix, & la rendre folide, il faut faire juftice à toutes les Parties; mais que s'il s'y en rencontre de fi mal-intentionnées & de fi feroces, que la raifon ne puiffe rien faire fur elles, pour ne pas faire une paix honteufe, il eft des reffources dans l'Etat bien gouverné pour l'avenir, & pour les befoins neceffaires, dans les bourfes des Financiers.

FIN

DU II, VOLUME,

DES

MEMOIRES.
Tome I.

I. MEMOIRE, fur la convocation d'une Affemblée d'Etats Generaux.

pag. 1. II. MEMOIRE, pour rendre l'Etat puiffant & invincible, & tous les Sujets de ce même Etat heureux & riches. III. MEMOIRE, touchant la Taille réelle & proportionnelle.

15

75

IV. MEMOIRE, touchant l'affaire de Mrs les Princes du fang. 115 Tome II.

V. MEMOIRE > concernant les moyens d'établir le droit d'amortiffement desGabelles & la converfion du revenu des Aides en droit de Bouchon, avec les avantages que le Roi & les Sujets en peuvent

tirer.

pag. 5

VI. MEMOIRE, au fujet des Domaines du Roi,

93.