Mémoires du baron de Besenval, Volume 1

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Baudouin frères, 1821 - France - 395 pages

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Page 135 - Les maris , réduits à souffrir ce qu'ils n'auraient pu empêcher sans se couvrir du plus grand des ridicules , avaient pris le parti sage de ne poin-t vivre avec leurs femmes. Logeant ensemble, jamais ils ne se voyaient; jamais on ne les rencontrait dans la même voiture ; jamais on ne les trouvait dans la même maison, a plus forte raison réunis dans un lieu public.
Page 423 - ... avantageux et des emprunts forcés à meilleur marché que ses prédécesseurs ; mais je n'ai point encore vu de lui de ces spéculations ingénieuses, telles qu'on en a vu faire à M. Colbert, qui, en relevant l'éclat du maître , soient avantageuses au fisc. J'ai peur que ses résultats ne sentent plus le banquier que l'homme d'Etat.
Page 155 - Sa sœur s'étant mise dans l'irilrigue, l'y entraîna aussi. Il vivait avec la femme de M. de Montbarey, depuis prince et ministre de la guerre. On sent que la fortune de M. de Montbarey lui facilita bien des moyens. Je n'ai encore parlé que de ce que M. de Pezay montrait dans la société. L'ambition développa en lui beaucoup de fausseté , d'audace et d'insolence. La façon dont il gagna la confiance de Louis XVI le prouve. A son...
Page 134 - Quand Boufflers parut à la cour, On crut voir la mère d'amour : Chacun s'empressait à lui plaire , Et chacun l'avait à son tour ; Mais l'amour n'est plus dans ses bras.
Page 237 - II faut convenir que c'était bien pour l'intérêt seul de la France que l'Espagne avait pris part à la guerre, qui ne devait jamais la toucher en rien ; et l'y engager est un de ces miracles que le duc de Choiseul pouvait seul opérer, par l'ascendant de son génie et le crédit prodigieux qu'il avait acquis dans le cabinet de Madrid.
Page 232 - ... perdait, on ne perdrait pas grand'chose. Le roi, qui l'avait écouté sans l'interrompre, lui répondit, en souriant et en haussant les épaules : « Mais il faut que vous soyez fou ! J'ai entendu tenir le même propos à tous les ministres de la marine , sans qu'aucun ait jamais pu parvenir à en rien faire. Croyez-moi, renoncez à vous flatter d'en venir à bout. » Les gens qui connaissent le roi trouveront que ce propos est bien de lui : mais il doit paraître bien étrange à ceux qui ,...
Page 226 - M. de Choiseul ; le pape est actuellement occupé à la dicter à son secrétaire, et je remonte dans un moment pour la prendre et la faire partir. » Ah! mon Dieu! s'écria Valenti en frappant sur sa table ; il va écrire une hérésie! Les anecdotes suivantes ne sont pas non plus sans intérêt, et peignent tour à tour et le talent et le bonheur de M. de Cboiseul.
Page 141 - Elle y réussit d'autant plus aisément , qu'à l'habitude qu'ont les femmes de prendre l'empire , se joignait la supériorité qu'elle avait sur lui. Elle se forma une société de madame de Luxembourg, femme de son amant , de la duchesse de la Vallière , et de tous les hommes de bon air de ce tempslà. On soupait cinq ou six fois la semaine dans la rue Cadet, à la petite maison de M. de Luxembourg , où tout ce que la bonne chère peut avoir de plus recherché se joignait à la licence la plus...
Page 128 - Modène, je crois , où ]V1. le duc de Chartres lui avait donné la main pour la mener à son carrosse. En rentrant dans son couvent , elle dit qu'elle n'en épouserait jamais d'autre , et elle n'a cessé depuis ce temps de tenir le même langage , quoique dans ce temps-là il y eût peu d'apparence à l'accomplissement de ses désirs. Instruite que les espérances d'un mariage tant souhaité étaient évanouies , et qu'on songeait à lui faire épouser M. le comte d'Artois , elle déclara à M....
Page xiv - Necker n'hésita point.' voyer des ordres à trente lieues de la capitale , sous les yeux d'une Assemblée souveraine. Une contradiction non moins étrange, c'est que la décision qu'attaquait un district , était émanée des représentans de la Commune , revêtus des pouvoirs de tous les districts. L'arrêté des représentans était juste ; mais un acte de justice était une faute qu'il fallait réparer.