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J. BROSSARD.

- Description historique de l'ancienne ville de Bourg. 9e article. P. 97. 10e article. P. 184. -11° article. P. 322.

12e article. P. 439.

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F. DAGALLIER. Le coup d'état dans l'Ain (fin). P. 72. Note statistique sur la division administrative et judiciaire du département de l'Ain pendant la Révolution. P. 177.

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DÉMOCRITE. Ambroise Lehalleur. P. 39. Mme Le Sorbier de
Léal. P. 457.- Sous le dernier régime. P. 255. - Tante Lyte.
P. 402.

-

JARRIN.
Bourg et Belley pendant la Révolution. Sur nos dis-
tricts. P. 1. Id. La Révolution à Lagnieu. Procès de Marin
Rey. Le dernier des Montrevel. P. 113. · Id. Brillat-Savarin.
Gauthier des Orcières. P. 225. — Id. Goujon. Royer. P. 341.
Le Fareinisme. 1re Partie. P. 199. Id. 2e Partie. P. 310.
Id. 3 Partie. P. 428. - Bibliographie. PP. 218, 336, 446.

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C. PERROUD. Chien et Chat, fable. P. 37. Le Pauvre. Le
Chardonneret. P. 154. - Le Torchon mouillé. Repentir de
Lucy. P. 253. -Les Bibliothèques communales. P. 299.-
Lettre à un ami sur la réforme de l'enseignement de l'histoire
dans les Lycées. P. 334. Petit-Jean. P. 426.

BOURG ET BELLEY PENDANT LA RÉVOLUTION.

SUR NOS DISTRICTS.

Que Paris ait conduit la Révolution, je n'ai garde de le méconnaître, j'en ai donné quelques preuves nouvelles dans la petite enquête que je termine.

Paris toutefois n'avait pas alors plus du quarantième de la population de la France. Il y aurait déjà, de ce chef, quelque intérêt à chercher ce que la Révolution conduite par lui est devenue en dehors de son enceinte.

Nous suivions Paris dans les départements, mais chacun à son pas et selon son tempérament particulier. Les uns voulaient le devancer, d'autres s'attardaient.

On l'a vu, la terreur a fini chez nous deux mois avant Thermidor. Et elle n'a pas été à Bourg ce qu'elle a été à Mâcon, à Grenoble, à Lons-le-Saunier.

Que si nous poursuivons notre examen plus avant et arrivons aux tout petits centres de nos Districts et de nos Cantons, n'obtiendrons-nous pas des résultats analogues? C'est vraisemblable en soi ; mais il ne faut pas se contenter de la vraisemblance là où on peut atteindre la réalité.

Retournons donc aux deux cents in-folios dont les neuf Districts de l'Ain ont enrichi nos archives.

Les faits que ce second dépouillement nous livrera se

1880. 1re livraison.

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ront nécessairement minces. Mais la conclusion qu'ils permettront sera peut-être assez grosse. Cette conclusion c'est que les histoires générales ne donnent pas toujours une idée très exacte des faits. Ce qu'elles racontent avec une complaisance et insistance naturelles, je suis tenté de le dire, c'est l'exception.

Et les théories générales, de quelle part qu'elles viennent, sont peu de mise ici. Ce qui pèse sur le District, le Canton aux trois quarts rural, clos souvent, vivant de sa vie propre, c'est :

1° L'état politique antérieur-l'histoire d'hier.

2o Les conditions économiques.

3o Les influences personnelles.

Examinons dans la mesure où nous le pouvons ces trois

moteurs.

1o.

Dans les pays possédés au moyen-âge, encore dominés en 1789 par l'Eglise, la Révolution a été dirigée contre l'Eglise. Dans les deux principautés monastiques de Nantua et de Saint-Rambert, elle a été anti-chrétienne ouvertement on l'a vu déjà.

A Belley, petit évêché jadis souverain, où la main de l'Evêque pèse d'autant plus sur les clercs que ceux-ci sont moins nombreux, le clergé s'est fait presque entier constitutionnel, puis Gouly nous le montre abjurant tout entier. L'expression re doit pas être prise au pied de la lettre. Il y a eu des réfractaires peu nombreux; et ils ont été poursuivis partout où on a pu les atteindre.

M. Depery donne (dans son Histoire hagiologique de Belley) la liste des prêtres de l'Ain qui ont péri dans la Révolution. Il en compte treize. Le seul exécuté dans

l'Ain est Marin Rey; il a été poursuivi par le District de Belley. Un aurait été victime d'un guet-apens à Champfromier.

Des douze autres, six ont été frappés à Lyon, deux à Paris, deux à Oneille, un à Grenoble. Ceux qui savent un peu les choses de ce temps admettront sans hésiter que c'est sur des dénonciations partant de chez eux qu'ils ont été recherchés. Le fait qui importe ici, c'est que sur treize huit sont du Bugey.

La Réaction elle-même reste à Nantua anti-chrétienne. Dans le Bas-Bugey (Lagnieu) elle reste schismatique.

La Bresse nous offre la contre-partie ce pays est féodal surtout. La dotation et l'attitude du clergé y sont relativement modestes, la conséquence c'est que les idées religieuses y ont gardé plus d'ascendant. C'est que la réaction, dès le premier jour, aura le caractère d'une réaction religieuse. Et Méaulle après Gouly appréhendera là une Vendée possible.

Même chose en Dombes. Le catholicisme, là, païen plus qu'à demi et naïf, n'était nullement dépopularisé. Albitte n'y peut guères. Fareins, on le verra, se fera jacobin pour rester janséniste, c'est-à-dire chrétien.

La Révolution, anti-ecclésiastique dans le Bugey, est anti-féodale de ce côté de l'Ain.

Notre département est un de ceux où on a le moins émigré. Le chiffre total de l'émigration étant d'environ 60,000 personnes, la moyenne par département serait de 700. L'Ain n'en a que 165 (dont seize femmes).

Les familles nobles, représentées comme telles à l'assemblée de l'Ordre le 23 mars 1789, étaient dans nos provinces au nombre de 317, réparties très inégalement entre les deux moitiés du pays.

Sur notre rive droite de l'Ain, en Bresse et Dombes, il y avait 212 familles nobles.

Il y en avait dans le Bugey et le pays de Gex seulement 105.

En multipliant le chiffre de 317 par 4 on aura 1268 personnes nobles dans les deux moitiés de notre département, dont 848 dans la moitié occidentale, et 420 dans l'autre.

J'ai dans les mains la liste générale, par ordre alphabétique, des émigrés de toute la République. J'y relève les noms qui ont figuré aux assemblées de la noblesse de notre pays. Ces noms désignent de une à sept personnes émigrées. Ces personnes sont au nombre total de 82 ; Savoir en Bresse et Dombes, 56;

En Bugey et Pays-de-Gex, 26.

La proportion est sensiblement la même, et l'on peut conclure, d'abord, qu'elle est dans les deux contrées en rapport exact avec le nombre des personnes nobles.

Mais la répartition des émigrés gentilshommes, non plus entre les deux rives de l'Ain, mais entre les quatre anciennes petites provinces, donne des résultats différents.

En Bugey, je trouve qu'il y a un émigré sur vingt personnes nobles. Dans l'ancienne Dombes (ne pas confondre avec l'arrondissement actuel de Trévoux), la proportion est la même.

En Bresse, il y a un émigré sur treize nobles.

A Gex, il y en a un sur onze.

Que si enfin on considère non plus seulement l'émigration dans la caste nobiliaire, mais dans son ensemble, en y comprenant les personnes non nobles, en nombre presque égal, liées soit d'affection, soit d'intérêt à la cause de l'aristocratie, le chiffre total qu'il faut comparer dès lors à celui de la population totale est de 165 émigrants.

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