Il ne la quitta que pour revenir à Gray, dans son pays natal, où l'éclat de ses mérites l'avait depuis longtemps précédé. Nul doute que ses rares qualités ne l'eussent porté au grade supérieur si une insurmontable modestie ne l'avait, en quelque sorte, retenu de monter plus haut. Il se contenta de marquer qu'il en était digne et vécut sans regret d'une fin de carrière plus brillante, environné de l'estime publique et de l'affection de ses subordonnés dont le deuil et l'empressement disent assez ce que furent sa bonté et sa justice. Puisse le témoignage de ces sentiments d'unanime sympathie adoucir l'immense douleur de sa chère compagne et de son fils désolé. Au nom de l'Administration des Eaux et Forêts, mon cher Camarade, adieu. Correspondance. Nous recevons la lettre suivante, que nous croyons devoir faire connaître à nos lecteurs, sans entrer dans le fond du débat : Aurillac, le 8 décembre 1911. Monsieur le Directeur de la Revue des Eaux et Fôrêts. La «< Revue des Eaux et Forêts » étant une tribune ouverte aux questions forestières, je vous communique en conséquence le texte d'une réponse faite à une lettre de M.Rafn, grainier à Copenhague, qui a appelé mon attention sur deux gravures d'un catalogue écrit en allemand. « Celle de droite, dit-il, repré<< sente une culture faite avec de la graine française, il y a maintenant une << trentaine d'années. » Cela paraît absolument invraisemblable, puisque la création des sécheries françaises au point de vue commercial ne date que d'une quinzaine d'années environ. Cette graine ne provenait donc pas d'un établissement français s'occupant de l'extraction des graines de pin sylvestre, puisqu'il n'en existait pas à cette époque. D'où provenait donc cette graine, et quelle était sa valeur hypothétique? Mystère! On juge inutile de nous renseigner sur ce point. Et cependant les maisons allemandes et scandinaves ont pris prétexte de ces invraisemblances pour déprécier d'une façon générale la semence française de pin sylvestre. Les sécheurs allemands et scandinaves excluent systématiquement l'emploi dans leur pays de toutes semences de pin sylvestre, autres que la semence allemande pour l'Allemagne, et la semence scandinave pour le Danemark. Ces industriels veulent bien vendre leurs produits en France, mais ils ne voud raient pas que la France pùt vendre ses semences chez eux. C'est l'abolition du système de réciprocité, remplacé par la porte ouverte en France aux se mences forestières allemandes, et la porte fermée en Allemagne pour les semences françaises, et cela, sans aucun motif plausible 1. Voici ma lettre à M. Rafn. Monsieur, Je reçois aujourd'hui le prospectus allemand que vous me signaliez par votre lettre du 25 novembre. Je n'y ai jeté qu'un rapide coup d'œil, car je 1. — Là encore, la France joue le rôle d'éternelle dupe. Chez nous. en effet, les étrangers sont convoqués par l'Administration aux adjudications publiques; tandis que les gouvernements étrangers, pour ces mêmes adjudications, n'admettent pas les produits français susceptibles de concurrencer leurs produits indigenes. vois qu'il s'agit simplement de la campagne de concurrence qui a été organisée et conduite par quelques maisons, dans le but unique de faire échec à la création récente des sécheries françaises. Cette manœuvre prit naissance le jour où les sécheries allemandes comprirent qu'elles ne pourraient plus lutter pour la production des semences de pin sylvestre avec les sécheries françaises qui venaient d'être créées en plein centre de production. A partir de ce moment, le but des sécheries allemandes fut de faire échec au développement de ces sécheries françaises, en imaginant les racontars les plus invraisemblabies, les plus inexacts. Elles réussirent même à se faire seconder dans cette manœuvre par des professeurs réputés, qui inconsciemment, et sans preuves convaincantes, exposèrent à ce sujet des théories inexactes. Ces théories et les agissements des sécheurs allemands furent d'ailleurs spontanément combattus par la corporation des marchands grainiers allemands qui, dans plusieurs de leurs réunions à Berlin (les comptes rendus furent publiés par le « Saatmarkt »), démasquèrent le but unique des manœuvres des sécheurs allemands. La corporation des marchands grainiers allemands y voyait clair, elle avait compris le jeu des sécheurs allemands, et elle ne voulait pas être dupe. Personne, en effet, n'a démontré, preuves en mains, l'authenticité et l'origine certaine des semences dont on oppose les résultats comme comparaison. On a reproduit des clichés, choisis pour les besoins de la manœuvre, mais sans prouver la provenance précise des semences. On a fait état, pour incriminer d'une façon générale la semence française, de gravures représentant des peuplements provenant de semis opérés longtemps avant la création des sécheries françaises actuelles. La graine française que l'on incrimine ainsi proviendrait donc probablement de cônes de pin français, étuvés dans les sécheries allemandes. Or il est intéressant de signaler ce qui se passait avant la création des sécheries françaises, c'est-à-dire il y a environ une quinzaine d'années. A cette époque les sécheurs allemands avaient provoqué en France la récolte intensive et malheureusement prématurée des cônes de pin sylvestre, qu'ils achetaient par centaines de wagons. A partir de fin août et des 1ers jours de septembre (c'est-à-dire avant la maturité des cônes) toute la récolte était faite ; et les expéditions pour les sécheries allemandes commençaient en octobre. Ces cônes, trop tôt cueillis, fermentaient et commençaient à moisir en wagon pendant le transport qui durait plus d'un mois. Il est évident que les graines obtenues avec ces cônes ainsi avariés, c'est-à-dire trop tôt cueillis, n'étaient pas saines, par conséquent ne pouvaient pas produire des sujets vigoureux. Les ensemencements représentés par des clichés ou gravures proviennent sans doute de ces graines; ils ne peuvent donc pas être considérés comme des reboisements normaux avec des graines françaises, puisqu'il y a eu faute lourde des producteurs allemands qui ont traité et fourni les graines pour ces ensemencements. Il est donc absolument illogique et arbitraire de présenter et de considérer comme semences françaises ces graines provenant de cônes avariés, traités par des sécheries allemandes. Et cependant, c'est sur ce prétexte que se sont appuyés les sécheurs allemands pour mener campagne contre les semences françaises de pin sylvestre, et surtout pour faire échec au développement des sécheries françaises. Les sécheurs allemands tiennent le raisonnement suivant : « Nous avons « étuvé des cônes de pin français, et voici les résultats obtenus. >> Or nous leur répondons ceci : « Dans les cas que vous nous signalez, c'est <«< vous seuls qui avez compromis l'excellente qualité du produit, en faisant « récolter ces cônes beaucoup trop tôt, d'où échauffement et moisissure, et conséquemment une graine avariée obtenue. << Si certains ensemencements D'ont pas donné un résultat assez satisfai<< sant, c'est vous seuls qui en êtes responsables, puisque vous avez traité les «< cônes d'une façon défectueuse. » En la circonstance, le produit français reste indemne de toute critique; et c'est à tort qu'il est mis en cause dans les clichés et gravures en question, puisqu'il s'agit d'ensemencements faits avec des graines de qualité douteuse, fournies par des maisons allemandes. Depuis le fonctionnement des sécheries françaises, la méthode allemande de provoquer la récolte prématurée des cônes a été abandonnée; les sécheurs français traitent uniquement des cònes cueillis après maturité. La récolte maintenant commence à mi-novembre au lieu d'août et septembre. Pour présenter une expérience comparative, concluante et décisive, c'est sur ces graines traitées normalement qu'il faudrait opérer. Pas de doute alors que les résultats seraient absolument satisfaisants, car le pin sylvestre français est réputé, à juste titre, pour sa rusticité et sa haute faculté germinative. Les cônes étant récoltés dans des contrées élevées et froides, rien ne doit s'opposer à la parfaite réussite des graines du pin sylvestre français, dans tous les pays de l'Europe. Il convenait donc d'expliquer les agissements et le but de la manœuvre des sécheurs allemands, qui ont recherché, par simple esprit de concurrence, à déprécier un produit français. La mise au point de cette question a été le seul but de ma lettre. Je recevrais avec plaisir votre réponse sur ce même sujet. Signé VERSEPUY. Erratum. No 24, du 15 décembre 1911, la Forêt d'Allogny (suite et fin), page 737, ligne 24, au lieu de le pin maritime 10 hectares; lire le pin maritime 101 hectares. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Sur le pin d'Auvergne ; par A. d'Alverny. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1910. In-8, 16 p. avec fig. Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts du 1° septembre 1910. Le Débardage des longs bois en montagne, au moyen de câbles de retenue. Compte rendu d'expériences faites par l'Administration des Eaux et Forêts; par Ph. Bauby, inspecteur des Eaux et Forêts. Poitiers, impr. Blais et Roy. Paris, libr. Laveur. 1910. In-8, 47 p. avec 10 illustrations. Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts », des 15 septembre, 1er et 15 octobre 1910. - Tarif général de cubage des coupes de pins maritimes dans la région du Sud-Ouest; par P. Biquet, inspecteur des Eaux et Forêts. Poitiers, imprimerie Blais et Roy. 1910. In-8, 15 p. Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts » du 15 juin 1910. Estimations et Exploitabilités forestières; par P. Bizot de Fonteny. Poitiers. imprimerie Blais et Roy. 1911. In-8. 71 p. Extrait de la a Revue des Eaux et Forêts », mai, juin juillet 1911. Eléments de sylviculture; par A. Bouquet de La Grye, ancien conservateur des forêts, membre de la Société centrale d'agriculture de France. Avec 75 vignettes. 11 édition, revisée. Poitiers, impr. Blais et Roy. Paris, libr. L. Laveur. 1911. In-16, viш-316 p. Guide du forestier, 1r partie. - Les Forêts et Pâturages du mandement de Guillestre; par Pierre Buffault, inspecteur des Eaux et Forêts, membre de la Société de géographie commerciale de Bordeaux, Paris, Imprimerie nationale, 1911 (13 avril.) In-8, 31. p. Extrait du & Bulletin de géographie historique et descriptive », nos 1-2, 1910. La Forêt et l'Affouage. Manuel populaire et pratique d'administration forestière et affouagère; par G. 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Saint-Dizier, impr. J. Thévenot. Paris, libr. A. Rousseau. 1909. In-8, vu-235 p. Les Territoires de l'Association centrale pour l'aménagement des montagnes en 1911; par Paul Descombes, Directeur honoraire des manufactures de I'Etat. Pau, impr. J. Empérauger. Bordeaux, libr. Féret et fils. 1911. In-8, 16 p. avec fig. Le Reboisement et les Initiatives. Conférences données à Madrid, le 6 mai 1911; par Paul Descombes, directeur honoraire des manufactures de l'Etat, Bordeaux, impr. Pech et Cis; 142, rue de Pessac. 1911. Petit in-8, 32 p. avec 7 fig. Extrait de la Revue agricole, viticole et horticole illustrée. Le Devoir des botanistes en matière de géographie humaine; par le professeur Ch. Flahault (de Montpellier). Poitiers, impr. Blais et Roy. 1910. In-8, 11 P Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts » du 1er juillet 1910, pp. 394 à 403. Le Revenu imposable des forêts. Exposé succinct et critique comparée des dif férents modes de taxation par A. Violette, inspecteur des Eaux et Forêts. 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Tarifs métriques pour la réduction des bois en grume mesurés de 2 en 2 centimètres, approuvés par la Chambre du commerce des bois carrés, sciage et et charronnage de Paris; suivi d'un traité de la réduction des bois en grume et de la charpente, mesurés de 3 en 3 centimètres et d'un nouveau tarif pour la réduction des sapins selon l'usage de Paris; par L. E. Godard, marchand de bois à Saint-Dizier, et O. Périnet, ancien marchand de bois à Auteuil, 12° édition, Paris impr. Michels fils; Mile A. Fiévet, 116, boulevard de Grenelle. 1911. In-8 jésus, XII-161 p. 4 fr. 50. Une forêt en Morvan. La Forêt Chenu, comprenant les bois de Nolay et de la Bertoux par Gouget. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1911. Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts » du 1er février 1911. Champignons mortels et dangereux. Descriptions, figures et remèdes ; par Fernand Gueguen, docteur ès sciences. professeur agrégé l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, ancien président de la Société mycologique de France. Paris, impr. et libr. Larousse. (S. M.) (16 août.) In-16, 35 p. avec 7 planches hors texte en coul. 1 fr. 50. Bibliothèque Larousse. Les Dunes de Gascogne et le Décret du 14 décembre 1810; par Ch. Guyot. Poitiers, impr. Blais et Roy, 1910. In-8, 15 p. Questions de propriété. Les Dunes du littoral Atlantique; par Pierre Buffault. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1910. In-8, 15 p. Extrait de la Revue des Eaux et Forêts » du 14 juillet 1910. Description géométrique détaillée des Alpes françaises; par Paul Helbronner, ancien elève de l'Ecole polytechnique, lauréat de l'Institut. T. 1er Chaine méridienne de Savoie, Paris, impr. et libr. Gauthiers-Villars. 1910 (6 juin). Grand in-4, 512 p. avec fig. et planches. 75 fr. Laiterie, Beurrerie, Fromagerie ; par V. Houdet, ingénieur agronome, directeur de l'Ecole nationale des industries laitières de Mamirolle. 3e édition. Paris, impr. Lahure; libr. Hachette et C1o, 1911 (7 juin). In-16, x-143 p. avec fig. Cartonné, 1 fr. 25. Encyclopédie des connaissances agricoles. La Forêt. Son rôle dans la nature et les sociétés; par A.Jacquot, inspecteur des Eaux et Forêts. Préface de M. Marcel Prévost, de l'Académie française.Nancy, impr. Berger-Levrault. Paris, libr. de la même maison, 5-7, rue des Beaux-Arts 1911. In-8, xx-324 p. 3 fr. 50. Vade-mecum du botaniste dans la région parisienne. Tableaux synoptiques des familles, genres, espèces et variétés et 1634 fig. de toutes les espèces de plantes croissant dans la région parisienne; par H. E. Jeanpert, vice-président de la Société botanique de France. Avec une préface de M. H. Lecomte, professeur au Muséum. Paris, impr. J. Mersch; libr. L. Lhomme. 1911. (20 juin.) Petit in-8, XII-231 p. Les Ressources agricoles et forestières des colonies françaises; par Henri Jumelle, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. Marseille, impr. et libr. Barlatier. 1907. Grand in-8, vi-442 p. Les Monts, les Bois et les Eaux, par de Kirwan Extrait de la Revue des Questions scentifiques, janvier 1911. Imp. Ceuterick, Louvain, 29 p. Taux d'accroissement et Tarière de Pressler; par Ed. Martin inspecteur adjoint des Eaux et Forêts. Poitiers, impr. Blais et Roy, 1911. In-8, 8 p. Extrait de la Revue des Eaux et Forêts » du 15 janvier 1911. Observations glaciologiques en Savoie ; par P. Mougin. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1910. in-8, 12 p. Extrait de la « Revue des Eaux et Forêts» du 1er avril 1910. α Les Forêts de l'arrondissement d'Albertville; par Daniel Mourral. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1911. In-8, 20 p. Extrait de la «Revue des Eaux et Forêts» du 1er janvier 1914. - Le Blanc du chêne; par M. Mangin, inspecteur adjoint des Eaux et Forêts. Poitiers, impr. Blais et Roy. 1911 in-8, 17 p. Végétaux (les) utiles de l'Afrique tropicale française. Publication faite sous le patronage de MM. Edmond Perrier, de l'Institut et de l'Académie de médecine, directeur du Muséum d'histoire naturelle, W. Ponty, gouverneur général de l'Afrique occidentale française, E. Roume, gouverneur général honoraire, Merlin gouverneur général de l'Afrique équatoriale française. Dirigée par M. Aug. Chevalier, docteur ès sciences, chargé de missions. Fascicule 6 les Kolatiers et |