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Our future expectations from such a prince were not the most flattering; but he might have been considered as a gift from heaven, when compared with his brother.

Nature has been less rigorous with the Duc de Berri, who is more clever, and possesses more information and aptitude than the Duc d'Angoulême. He is not deficient in certain exalted ideas, and has some warmth of mind that might have proved producible. The Duc de Berri would have done honour to an adroit and prudent master; but entering the field while young, and abandoned a long time to himself, he gave way, particularly during his residence in England, to incredible excesses, and he has acquired the manners and customs of the most depraved society. He is what they call. in France a lost man.

The hope of emerging from that humiliation into which he was plunged, the honour of re-attaining that rank to which his birth called him; the ascendancy which politeness, and an intercourse with the French, naturally exercise over a prince who appears to have a wish to please, at one time had the appearance of elevating the soul of the Duc de Berri, and of operating a happy change in his conduct. His friends, even his uncle, were upon the point of entertaining hopes concerning him which had long been lost. But a disposition once spoiled is incapable of reform. Bad habits do not disappear in one day, when they have taken such a deep root in the mind and heart of a man, of a sufficiently elevated rank to procure flatterers; and of a fortune that will supply the means of gratifying the passions. Rude, harsh, despotic, neither respecting himself nor others, the Duc de Berri has alienated every heart. He has filled the army with indignation, and drawn upon himself the contempt of the people: in short he has been the ruin of his family and his king, and has made them pay dearly the imprudence of confiding their destiny to a heedless man, with whose excesses and folly they were already acquainted. The Duc de Berri is a soldier of corrupted morals, who when on the throne would dictate absolute laws, and govern France in the midst of orgies. Let us add this last truth, which can convey but little consolation even to those most prepossessed in his favour ;-the Duc de Berri, with his violent and hasty temper, is marked with the seal peculiar to his family; he is weak and inconsistent, and a slight opposition is sufficient to make him retract orders given in the harshest tones of anger and command.

These reflections are severe; but if they be strictly true, if they be such that even those persons attached to this family cannot refute, if their most zealous partisans have

been more than once obliged to acknowledge in those princes the faults we have pointed out, where is the judicious many who would embrace their cause? Where is the man so poor a friend to his country that he would wish to reinstate, as guardians of our laws, princes born enemies to liberty, or who are incapable of defending it, should they consent to sacrifice their inveterate prejudices? It is wickedness in those princes, it is unpardonable blindness in their partisans, to wish to bring war into their country for a cause which is not that of the nation. To say nothing of duty, virtue, patriotism; setting aside the obligations and respect which those appeals impose upon generous minds, let us speak to the Bourbons and their adherents, of their own private interest; that source of all human actions. I will suppose that which is impossible, the overthrow of the French: with what aspect would that people regard princes ascending a throne covered with their blood shed by foreigners? Would that people be inclined joyfully to submit, or to bend under a yoke imposed by force? No, certainly. It would become necessary to implore the aid of foreign troops, and support. them for a continuance at the expense of the nation which they would maintain in dependence. This humiliation could not long be brooked, and if once the French should rise against their oppressors, how dreadful would be their vengeance! Should they on the other hand determine to dismiss these troops, what rampart, what barrier could prevent the explosion of national anger? Those weak hands that were incapable, at a period when the nation seemed to be appeased by the hope of repose, of supporting their falling authority, could they control this burst of general indignation? The result would be a new revolution, necessary, unavoidable, and tremendous. The sceptre of the Bourbons would be again broken, their family expelled, and their followers exposed to inevitable ruin. May Heaven and France herself avert such dreadful evils! May the Bourbons be wise enough to allay these new storms, by renouncing the mad design of recovering their dominion

over us.

No. II.

First Account of the Disembarkation of Napoleon, in the Moniteur of the 8th of March.

Nous avons retardé jusqu'à ce jour à donner des nouvelles du débarquement de Bonaparte sur les côtes de la Provence,

parce que les dépêches télégraphiques qui l'ont d'abord fait connaître, ne donnaient encore aucuns details.

Bonaparte est sorti de Porto-Ferrajo le 26 février, à neuf heures du soir, par un tems extrêmement calme, et qui s'est soutenu jusqu'au 1 mars. Il montait un brick, et était suivi de quatre autres bâtimens, tels que pinques et felouques, portant de 1000 à 1100 hommes au plus, composés d'une petite partie de français, le reste de polonais, corses, napolitains, et d'hommes de l'Isle-d'Elbe.

Les bâtimens sont venus mouiller dans la rade du golfe de Juan, près Cannes, le 1 mars; les troupes mirent pied à terre. Cinquante hommes se portèrent le même jour à Cannes, où ils pressèrent le maire d'aller prendre les ordres de celui qu'ils nommaient le géneral en chef, au golfe de Juan. Mais le maire s'y refusa absolument; il reçut de suite l'ordre de préparer trois mille rations pour le soir même.

Le même jour, 15 hommes de l'expedition s'étaient présentés devant Antibes, demandant à y entrer comme déserteurs de l'Isle d'Elbe. Le général baron Corsin, militaire distingué et couvert d'honorables blessures, qui commande cette place, les reçut en les faisant désarmer. Peu de tems après un officer vint sommer la place, au nom de Bonaparte; il fut arrêté et mis en prison. Enfin un troisième émissaire se présenta au commandant pour réclamer les 15 hommes retenus, et l'inviter, au nom du general Drouet, à se rendre au golfe de Juan avec les autorités civiles; cet émissaire pour toute reponse a été arrêté.

Le lendemain, les hommes débarqués se mirent en route pour Grasse; mais ils évitèrent de passer par la ville, et ils suivirent la route de Digne, où l'on assure que leur troupe a bivouaqué le 4.

Le 2, le général Morangier, qui commande dans le département du Var, avait réuni à Frejus la garnison de Draguignan, et les gardes nationales des communes environnantes. Toutes les routes qui auraient pu permettre aux hommes débarqués des communications avec la mer, ou la possibilité de retourner sur leurs pas, sont bien gardées, et entièrement interceptées.

Une dépêche du maréchal prince d'Essling, annonce qu'il a dirigé sur Aix un corps sous les ordres du général Miollis, pour couper la route que l'expédition a suivie.

Le général Marchand a reuni à Grenoble des forces imposantes avec lesquelles il pourra agir suivant les cir

constances.

Les premières nouvelles de ces événemens sont arrivées à Paris dans la journée du 5, et MONSIEUR est parti la nuit suivante pour Lyon, où S. A. R. doit arriver ce soir.

B.

PROCLAMATION.

Au Golf-Juan du ler mars, 1815.

Napoleon, par la Grâce de Dieu et les Constitutions de l'Empire, Empereur des Français, &c. &c. &c.

Soldats!

A' L'ARME'E.

Nous n'avons pas été vaincus-Deux hommes sortis de nos rangs ont trahi nos lauriers, leur pays, leur Prince, leur bienfaiteur.

Ceux qui nous avons vu pendant vingt-cinq ans parcourir toute l'Europe pour nous susciter des ennemis, qui ont passé leur vie à combattre contre nous dans les rangs des armées étrangères en maudissant notre belle France; prétendraient ils commander et enchaîner nos aigles, eux qui n'ont jamais pu en soutenir les regards? Souffrirons nous qu'ils héritent du fruit de nos glorieux travaux? qu'ils s'emparent de nos honneurs, de nos biens, qu'ils calomnient notre gloire? Si leur règne durait, tout serait perdu, même le souvenir de ces immortelles journées.

Avec quelle acharnement ils les dénaturent? ils cherchent à empoisonner ce que le monde admire, et s'il reste encore des défenseurs de notre gloire, c'est parmi ces mêmes ennemis que nous avons combattus sur le champ de bataille.

Soldats! dans mon exil j'ai entendu votre voix, je suis arrivé à travers tous les obstacles et tous les périls.

Votre général, appelé au trône par le choix du peuple, et élevé sur vos pavois, vous est rendu : venez le joindre.

Arrachez ces couleurs que la nation a proscrites, et qui, pendant vingt-cinq ans, servirent de ralliément à tous les ennemis de la France. Arborez cette cocarde tricolore ; vous la portiez dans nos grandes journées !

Nous devons oublier que nous avons été les maîtres des nations, mais nous ne devons pas souffrir qu'aucune se mêle de nos affaires. Qui prétendrait être maître chez nous? Qui en aurait le pouvoir? Reprenez ces aigles que vous aviez à Ulm, à Austerlitz, à Jena, à Eylau, à Friedland, à Tudella, à Eckmülh, à Essling, à Wagram, à Smolensk, à la Moscowa, à Lutzen, à Vurtchen, à Montmirail. Pensez vous que cette poignée de Français, aujourd'hui si arrogans, puissent en soutenir la vue? Ils retourneront d'où ils viennent, et là, s'ils le veulent, ils régneront comme ils prétendent avoir regné depuis dix-neuf ans.

VOL. 11.-App.

C

Vos biens, vos rangs, votre gloire, les biens, les rangs, et la gloire de vos enfans, n'ont pas de plus grands ennemis qui ces princes qui les étrangers nous ont imposés; ils sont les ennemis de notre gloire, puisque le récit de tant d'actions héroïques qui ont illustré le peuple françois combattant contre eux pour se soustraire à leur joug, est leur condamnation.

Les vétérans des armées de Sambre et Meuse, du Rhin, d'Italie, d'Egypte, de l'Ouest, de la Grande Armée, sont humiliés; leurs honorables cicatrices sont flétries, leurs succès seraient des crimes, ces braves seraient des rebelles, si, comme le prétendent les ennemis du peuple, des souverains légitimes, étaient au milieu des armées étrangères. Les honneurs, les récompenses, les affections sont pour ceux qui les ont servis, contre la patrie et nous.

Soldats! venez vous ranger sous les drapeaux de votre chef. Son existence ne se compose que de la vôtre, ses droits ne sont que ceux du peuple et les vôtres; son interêt, son honneur, sa gloire, ne sont autres que votre intérêt, votre honneur, et votre gloire. La victoire marchera au pas de charge, l'aigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher, jusqu'aux tours de Notre-Dame: alors vous pourrez montrer avec honneur vos cicatrices: alors vous pourrez vous vanter de ce que vous aurez fait; vous serez les liberateurs de la patrie.

Dans votre vieillesse, entourés et considérés de vos concitoyens, ils vous entendront avec respect raconter vos hauts faits, vous pourrez dire avec orgueil: "Et moi aussi, je faisais partie de cette Grande Armée, qui est entrée deux fois dans les murs de Vienne, dans ceux de Rome, de Berlin, de Moscow, qui a délivré Paris de la souillure que la trahison et la présence de l'ennemi y ont empreinte." Honneur à ces braves soldats, la gloire de la patrie, et honte éternelle au Français criminels, dans quelque rang que la fortune les aît fait naître, qui combattirent vingt-cinq ans avec l'étranger pour déchirer le sein de la patrie.

Par l'Empereur,

(Signé)

NAPOLEON.

Le Grand-Maréchal faisant fonctions de Major-Général de

la Grande Armée.

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