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l'indépendance pleine et entière de leur gouvernement. Ensuite vient un autre résumé chronologique des lois et constitutions qui régissaient autrefois la partie française de cette colonie. Puis (à la fin de ce volume) se trouve l'analyse du rapport fait au Roi par une commission chargée du travail préparatoire qui a dû servir de base au projet de loi relatif à la répartition des 150 millions, analyse qui est précédée, 1.° de l'exposé des motifs de ce projet de loi, lors de sa présentation à l'une et à l'autre Chambre; 2.o de l'avis des commissaires nommés par chacune d'elles; 3.° de la discussion dans les deux Chambres; 4.° enfin, de la loi telle qu'elle existe, et des ordonnances royales rendues pour son exécution.

(N.° 9.) INSTRUCTION sur les procédés à suivre
pour la fabrication des Balles de fusil.

Paris, le 3 Novembre 1826.

Fonte du plomb.

AFIN d'empêcher, autant que possible, la formation des crasses, on doit observer les précautions suivantes pendant la coulée des balles :

1. La surface du bain doit être constamment recouverte d'une couche de charbon pilé de o"025 [un pouce d'épaisseur.

2.o Le couleur doit avoir soin que le plomb contenu dans la cuiller soit également recouvert d'une couche de charbon.

3. Toutes les fois qu'il en puise de nouveau, il doit enfoncer la cuiller dans le bain avant de la renverser, afin que le plomb et les crasses qu'elle contient se mêlent à la masse du plomb fondu, et se trouvent au-dessous de la couche de charbon.

En opérant de cette manière, on est parvenu, à l'école,

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centrale de pyrotechnie, à n'avoir qu'un déchet d'un pour o/o, en employant du plomb neuf, et de 2 à 3 pour o/o en employant de vieux plombs.

Coulée des balles.

Avant de couler les balles, il est indispensable de s'assurer de l'exactitude des moules. A cet effet, on échauffera les moules en les plaçant d'abord près du feu, et en faisant ensuite quelques coulées que l'on rejettera. Lorsqu'ils seront convenablement échauffés, ce que l'on reconnaîtra à la netteté et au poli de la surface des balles, on en vérifiera quelques-unes en les passant dans une lunette du calibre exact de la balle; on répétera cette dernière opération plusieurs fois pendant les coulées, pour s'assurer que les moules n'éprouvent pas de détérioration.

S'il arrive que les moules s'étament en certains endroits, ce qui est nuisible à la fabrication, il faudra les nettoyer avec précaution, en évitant de se servir d'instrumens qui pourraient les altérer.

Coupe des jets.

Les jets doivent être coupés avec le plus grand soin et de manière à conserver aux balles leur forme sphérique autant que possible. On continuera à se servir du découpoir à charnière pour cette opération.

Réception des balles.

Quelles que soient l'exactitude des moules et les précautions prises pendant la coulée, il est indispensable de calibrer les balles avant de les employer; sans cette précaution, quelques jets mal coupés, ou quelques bavures, pourraient occasionner dans le service de graves inconvéniens. On fera passer les balles à travers un crible dont les ouvertures devront être du calibre exact de la balle, sans tolérance en-dessus.

Traitement des crasses.

Les crasses qui résultent de la fonte du plomb sont presque entièrement composées de litharge ou oxyde de plomb. Elles contiennent souvent, en outre, un peu de cendre et de terre, qui, dans aucun cas, ne s'opposent à leur réduction. Pour l'opérer, il suffit de les mettre en contact, à une chaleur rouge, avec des corps combustibles, tels que les graisses, les résines, le charbon. Ce dernier, étant le moins cher, sera employé de préférence.

Si la quantité des crasses à réduire était considérable, on pourrait employer le fourneau dont le dessin est joint à la présente instruction. Il est d'une construction simple, peu dispendieuse, et d'un service facile. Cependant il exige dans son usage quelques précautions qu'il est nécessaire de connaître.

Il n'est pas possible de se servir de charbon de terre ordinaire, parce qu'il s'agglutinerait, et qu'il contient ordinairement des substances qui nuiraient à la revivification du plomb: on pourrait l'employer à l'état du coak, en le mêlant avec du charbon de bois; mais cette dernière substance doit être préférée. On emploiera du charbon de choix, que l'on aura soin de bien tasser, afin de ne pas laisser de trop grands vides dans l'intérieur. Les couches du fond, destinées à compléter la revivification du plomb, doivent être faites avec soin.

Après avoir formé ainsi les trois premières couches, on place par-dessus de gros charbons allumés, et l'on continue à mettre du charbon jusqu'à la partie supérieure du massif du fourneau; on excite le tirage à l'aide du tuyau servant de cheminée; enfin, lorsque le feu a bien pris et que les charbons sont rouges, on charge le fourneau de quatre à cinq livres de litharge, et l'on répète cette opération toutes les fois qu'en ôtant le tuyau on voit que cette matière a presque entièrement disparu. On ajoute de temps à autre du charbon pour maintenir toujours la charge à la même hauteur.

Il faut avoir soin, en outre,

De ne pas laisser trop d'intervalle entre les charges, pour ne pas consommer inutilement le charbon;

De passer souvent le tisonnier dans les soupiraux, pour ne pas les laisser engorger;

De charger toujours sur le derrière plutôt que sur le devant, afin que la litharge ne tombe pas, avant d'être réduite, dans le crible en tôle destiné à arrêter les charbons entraînés par le plomb en fusion;

De jeter en masse la fitharge à l'endroit où la chaleur est la plus forte, de manière cependant que le courant d'air ne soit pas intercepté;

De retirer les cendres et les scories du fond du fourneau, lorsqu'elles l'obstruent;

De ménager les parois près des soupiraux en tisonnant; D'humecter la litharge lorsque le feu est vif et au commencement de l'opération;

Enfin, lorsque la réduction est terminée, de boucher tous les soupiraux et l'ouverture supérieure, pour éviter que le fourneau ne se refroidisse trop promptement.

A l'aide d'un pareil fourneau, on a reconnu que les crasses rendent les quatre cinquièmes de leur poids en plomb.

Dans le cas où la quantité des crasses à réduire serait moins considérable, on peut employer le procédé suivant, qui n'exige point la construction d'un fourneau particulier, et qui a été mis en usage à l'école de pyrotechnie.

Après avoir mêlé les crasses avec la dixième partie de leur poids de charbon réduit en poussier, on met vingt kilogrammes de ce mélange dans la chaudière qui a servi à fondre le plomb, et on la ferme avec un couvercle. Quand la chaudière est rouge, on ôte le couvercle et on remue le mélange avec un bâton, pour mettre successivement toutes les parties en contact avec les parois de la chaudière, et les amener à la température rouge. En continuant à remuer le mélange, on entretient le charbon à

cette température, et l'on détermine l'agglomération des globules de plomb revivifié en petites masses qui se rassemblent au fond de la chaudière.

Lorsque les crasses deviennent jaunes, c'est une preuve qu'il n'y a plus assez de charbon pour opérer la réduction; il faut alors en ajouter de nouveau et continuer à remuer.

Dès que le plomb réduit recouvre le fond de la chaudière, on l'enlève avec la cuiller en fer; et, comme on prend en même temps du plomb et des crasses, on secoue la cuiller pour faire rassembler au fond tout le plomb qui y est contenu; puis on le coule sur une feuille de tôle, et l'on renverse dans la chaudière les crasses qui restent dans la cuiller.

On continue ainsi et sans cesser de remuer les crasses, jusqu'à ce qu'on ait obtenu en plomb les deux tiers environ de leur poids; ce qui a ordinairement lieu quand on a employé du poussier de charbon en quantité égale à la sixième partie du poids des crasses.

Les portions de crasses qui restent alors, étant mêlées de beaucoup de cendre, seraient très-difficiles à réduire par ce procédé, et ne valent pas la dépense qu'on serait obligé de faire. Cependant, si l'on voulait continuer à en extraire le plomb, on y parviendrait de la manière suivante.

On enlève ces crasses avec la cuiller, et on les projette, dans un cuvier rempli d'eau, où les petits globules de plomb se figent et se déposent à l'état métallique avec les cendres et les crasses non réduites.

On agite le mélange déposé, et l'on décante; on le lave ensuite par petites portions dans des gamelles, afin de séparer les cendres et le charbon de la grenaille et des crasses. Pour faire cette opération, on met quatre ou cinq poignées du mélange dans une gamelle qu'on remplit d'eau au tiers environ; on remue à la main la grenaille; puis on décante en imprimant à l'eau un mouvement de rotation, afin d'entraîner le charbon et les cendres qu'elle tient en sus

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