romain, de Burgovie, de Moravie, de la haute et basse Lusace, de Pont-àMousson et de Nomeny; comte de Habsbourg, de Flandres, d'Artois, de Tirol, de Hainaut, de Namur, de Ferette, de Kybourg, de Gorice et de Gradisca, de Provence, de Vaudemont, de Blamont, de Zutphen, de Saarwerden, de Salm et de Falckenstein; landgrave d'Alsace; seigneur de la Marche d'Esclavonie, du Port-Naon, de Salins et de Malines, etc. A tous ceux que ces présentes verront, salut. Reçu avons l'humble supplication de Jean-Baptiste Dumont, demandant qu'on daigne lui conférer la place de trésorier des chartres de Hainaut. Savoir faisons que, pour le bon rapport qui nous a été fait de la personne du dit Jean-Baptiste Dumont et de ses sens, discrétion et suffisance, nous avons icelui Jean-Baptiste Dumont, par avis de notre conseil roïal du gouvernement, commis, ordonné et établi, le commettons et établissons, par ces présentes, à l'état et office de trésorier et garde de nos chartres de Hainaut, donnant au dit Jean-Baptiste Dumont plein-pouvoir, autorité et mandement spécial d'exercer le dit état et office, comme aussi de vaquer et entendre soigneusement et diligemment à la garde de nos dites chartres, de même que des répertoires et inventaires qui sont et reposent en la chambre du dit lieu, sur le pied de sa soumission cijointe, attachée en copie authentique sous notre cachet secret, et de faire au surplus tout ce qu'un bon et loyal trésorier et garde des chartres susdit peut et doit faire et qu'au dit état compète et appartient, aux gages fixes de deux cents-trente florins argent courant de Brabant, moïennant quoi, viendra à cesser toute prestation en nature, et aux prééminences, prérogatives, libertés et franchises appartenants: le tout tant qu'il nous plaira. Sur quoi le dit Jean-Baptiste Dumont sera tenu de faire le serment dû et pertinent de se bien et duement acquitter en l'exercice du dit état et office, et, en outre, que pour l'obtenir il n'a offert, promis ni donné, ni fait offrir, promettre ni donner à qui que ce soit aucun argent ou autre chose quelconque, ni le donnera directement ou indirectement ou autrement en aucune manière, et cela en mains de notre très-cher et féal le comte d'Arberg de Valengin et du Saint-Empire Romain, notre chambellan actuel, lieutenant général et colonel propriétaire d'un régiment de dragons, grand bailli de notre païs et comté de Hainaut, et en son absence en mains du président de notre conseil d'Hainaut ou de celui qui en fait les fonctions, que nous commettons à ce, et lui mandons qu'après le dit serment fait par le dit Jean-Baptiste Dumont, il le mette et institue, de notre part, en possession et jouissance du dit état et office de trésorier et garde de nos chartres de Hainaut et des droits, honneurs, prééminences, libertés et franchises susdits, et qu'il et tous autres nos justiciers, officiers et sujets à qui ce regardera, l'en fassent, souffrent et laissent pleinement et paisiblement jouir et user de cette notre présente grâce, mercède et collation. Nous mandons, en outre, à notre receveur général de Hainaut on à autres nos receveurs présens et à venir qui sont accoutumés de païer les gages appartenans au dit office, qu'ils les paient, baillent et délivrent au dit JeanBaptiste Dumont ou à son command pour lui, sur le pied énoncé ci-dessus, en rapportant vidimus ou copie authentique avec quittance du dit JeanBaptiste Dumont, pour une et la première fois, et pour toutes les autres fois quittances y servant tant seulement. Et nous voulons que tout ce qui lui aura été païé, baillé et délivré en la cause dite, soit passé et alloué ès comptes et rabattu des deniers des recettes de nos dits receveurs présents et à venir qu'il appartiendra et qui l'auront païé par nos amés et féaux les directeur en chef et gens de notre chambre des comptes, auxquels nous mandons semblablement d'ainsi le faire sans aucune difficulté à charge d'exhiber ces présentes tant en notre conseil du gouvernement qu'à notre chambre des comptes, pour y être procédé à leur vérification, entérinement et enregistrement, car ainsi nous plaît-il. En témoin de ce, nous avons fait mettre notre grand scel à ces présentes. Donné en notre ville de Bruxelles, le dix-neuvième jour du mois de mai, l'an de grâce mil sept cent quatrevingt-huit, et de nos rêgnes de l'empire romain le vingt-cinquième, de Hongrie et de Bohême, le huitième. ://: Cr. v. Par l'empereur et roi, DE MALECK. Ces lettres patentes sont enregistrées selon leur forme et teneur, au regître des patentes et commissions du conseil roïal du gouvernement général des Pays-Bas, tome 1, fol. 100 et seq., le 7 juin 1788. (Signé :) G. Desloges, registrateur adjoint en absence du secrétaire Beaumont. Ces lettres patentes sont enregistrées à la chambre des comptes de S. M. l'empereur et roi, au regìtre des commissions des emploiés en général du gouvernement, tome 1er, fol. 72 vo et sequentibus, le 12 juin 1788. (Signé :) Loches, L. Picard, A. H. Brummel. Le sieur Jean-Baptiste Dumont a pretté en nos mains les sermens requis ainsi qu'ils sont textuèlement repris au blanc de cette. Mons, ce vingt juin dix sept cent quattre-vint-huit. (Signé :) A. Pepin. (Orig., sur parch., avec sceau de Majesté en cire vermeille, pendant à double queue de parch.) II. Pièces justificatives des comptes rendus au xive et au xve siècle par les officiers de justice et de finances des comtes de Hainaut. Ces pièces, annexées à la trésorerie des chartes, sont généralement sur parchemin et la plupart munies de sceaux. Il s'en trouve qui devront être considérées comme chartes, lorsqu'on s'occupera de leur classement. Beaucoup sont des lettres closes des comtes et comtesses de Hainaut des maisons de Bavière et de Bourgogne. Il y a aussi dans cette catégorie de documents, des comptes de la recette générale et des divers offices du comté de Hainaut. Toutes ces pièces sont actuellement réparties dans l'ordre établi, dès 1828, par M. Gachard ', de la manière suivante : Grand bailliage de Hainaut; Bailliage des bois de Hainaut; Recette générale de Hainaut; Recette des mortemains de Hainaut; Pêcherie et vénerie de Hainaut; Trésorerie du dauphin, époux de la duchesse Jacqueline de Bavière; Châtellenies d'Ath, de Bouchain, de Braine-le-Comte; Prévôtés de Bavai, de Beaumont, de Maubeuge, de Mons, du Quesnoy, de Valenciennes; Bailliages de Hal et de Lessines; Recettes des domaines d'Ath, de Beaumont, de Bouchain, de Braine-le-Comte, de Chièvres, de Crèvecœur, de Flobecq et Lessines, de Fumay et Revin, de Hal, de Maubeuge et Bavai, de Mons, des Neuf-villes lez Chimai, du Roulx, de la Salle à Valenciennes, des terres de Bavière en Hainaut. Parmi les documents qui appartiennent à la recette générale de Hainaut, nous citerons: 1 Rapport cité, pp. 45-46. 2 Le dépôt des archives départementales de Lille possède les comptes de la recette générale du comté de Hainaut, des années 1334, 1341, 1352 à 1. Compte en rouleau, sur parchemin, de l'année 1299-1300, intitulé: Rendages le recheveur de sen derrain conte. Il se termine ainsi : « A che conte faire furent mesires Jehans de Mau«bage, mestres Bauduins dou Caisnoit, canonnes, doyens de « Songnies, Jehans de Biaufort, et si fu li Roys li machons, << mestre Adans de Ewis et li clerc le recheveur, en le cambre « Medame à Valenchiènes, en le présence de li et monsigneur «Jakemon de Melin, sen capelain, et les autres devans dis, l'an <de grasce mil deus cens quatre-vins-dise-noef (1300, n. st.), << le venredi prochain devant Paskes flories. » 2. Chest li comptes ke Henris de Liedekerke fait à Monsigneur de Haynnau de tout chou qu'il a payet pour Monsigneur de Haynnau, depuis le jour dou sacrement l'an mil iij© et xxj jusques à le Pasque l'an mil iijc et xxx, que li penaut1 kéyrent à iiij deniers. On y trouve des mentions telles celles-ci : que L'an mil iije xxj. Payet adont pour vj fols visages accatés pour celi fieste. Payet pour aucun frait que li cheval Monsigneur fisent à le fieste à Pons sour Sambre, environ le Saint-Jehan. XV S. XV S. Payet, le jody après le Nostre-Dame en my-aoust, pour toille pour les tentes Monsigneur, fier, corde, bos et autres menues coses qu'il convint, etc. 1366, 1368, 1371 à 1381, 1384, 1386 à 1401, 1407 à 1435, 1444 à 1459, 1461 à 1464, 1468 à 1481, 1483 à 1500, 1502 à 1521, 1523 à 1541, 1543 à 1561, 1563 à 1581, 1583 à 1601, 1603 à 1620, 1622 à 1641, 1643 à 1645, 1647 à 1652. 1654 à 1657, 1659. — Au dépôt des archives générales du royaume, à Bruxelles, on conserve dix-huit de ces comptes, des années 1351-1352, 1381-1382, 1401-1402, 1423-1424, 1443, 1459-1460, 1481– 1482, 1500-1501, 1521-1522, 1541-1542, 1561-1562, 1581-1582, 16011602, 1620-1621, 1641-1642, 1657-1658, 1660-1673, 1679-1684. Inventaire des archives des chambres des comptes, par M. Gachard, t. 11, p. 46. — Rapport sur les archives de Lille, par le même, pp. 77 et suiv. Le Cercle archéologique de Mons a entrepris la publication d'extraits de ceux de ces comptes qui reposent à Lille. Cette publication ne peut manquer d'être accueillie favorablement par tous les amis des études historiques. 1 Penaul, sorte de mesure de grains. Pour j pallefroit que Jehans Hannekins accata à le fieste de Toussains à Mons, au commant Monsigneur de Haynnau, etc. Donnet de courtesie à aucuns garchons de marcans de chevaus à le fieste à Mons. viij s. Payet pour le fier Monsigneur raparillier, lequel on mena à Cambray au tournoy, à le saison de Toussains, etc. Payet pour le harnas Monsigneur ramener de ce tournoy de Cambray, etc. Délivret à j vallet Monsigneur de Vornes, liquel avoit amenet j cheval grant pour Monsigneur courir à Malbuege sus as joustes qui y furent environ le Noël. . . . . . lxiiij s. Délivret à Monsigneur de Haynnau meismes. pour mettre en se bourse, ou moustier Sainte-Waudrut de Mons, lendemain dou jour dou Noël: xvjlb. Pour les despens Henri, alant à Paris, au commant Monsigneur, avoech les chevaus et le harnas Monsigneur, à unes joustes qui y furent, et en revenant environ le S. Jehan l'an xxij iiij lb. xij s. L'an mil iije et xxij. Délivret à monsigneur Jehan de Leyde, le jour de le Magdelaine, que Messire se parti de Haynnau pour aller en Hollande 1 lb. Pour despens Poussekin, liquels en ala au commant Monsigneur, à tout ij grans chevaus à unes joustes à Brouselle, qui là furent quant li duchoise de Braibant fu relevée de sen premier fil, asquelles joustes Messires quida1 yestre si n'i fu.. . lxxiiij s. viij d. L'an mil iij et xxiij. viij s. Donnet, dou commant Monsigneur, à j garchon monsigneur dou Biels, as joustes à Cambray, lesquelles joustes furent devant le Béghinage Pour les despens Henri et Jehan de Biauwés alans à Saint-Quentin, pour chevaus accater quant on en quida aler à Ais, pour le mariage Medemiselle de Haynnau 2 ...iiij lb. x s. viij d. Payet pour le keritet de ij pallefrois que Henris accata pour aler à Ais, dont Messire donna l'un de ces pallefrois à j. chevalier qui vint avœch monsigneur Carle de Valois, quant il fu au tournoy à Cambray. xxix s. iiij d. Délivret à Jehan le Moinne, à le procession à Valenchiènes, pour cuyr et le harnas Monsigneur atourner. viij s. Jasnières pour Pour les frais ledit Henri et Alart le Four, alans à le foire de Troies....... s'accatèrent xix chevaus, si les ramenèrent à Sissonne, quant on y cuida lear au tournoy, et puis furent lidit cheval remenet viers Couloingne, quant Medemiselle de Haynnau se maria â l'empereur. Si despendirent en celi voie de Troies vij lb. xiij s. viij d. . 1 Quida, cuida: pensa, se proposa. 2 Il s'agit ici du mariage de Marguerite de Hainaut avec l'empereur Louis de Bavière. |