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La réunion, en 1788, de la trésorerie des chartes des comtes de Hainaut et des archives des anciens états de la province forma, sans contredit, un dépôt d'archives déjà très-respectable par la richesse des documents de ces deux collections.

Celles-ci reposaient dans des salles situées aux étages de plusieurs bâtiments contigus à l'hôtel-de-ville de Mons. Les états, toujours attentifs à la conservation des titres du pays, avaient doté ces locaux d'un superbe mobilier en bois de chène sculpté.

Comme spécimen de l'ancienne décoration des archives du Hainaut, nous publions en tête de cette notice le dessin du fronton de la première salle du dépôt. Ce fronton est

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Adrien-François-Antoine Dumont, nommé archiviste de l'État, en 1819, mourut le 6 avril 1833.

Henri-Florent Delmotte, notaire à Mons, fut appelé aux fonctions d'archiviste de l'État, en 1832. Il mourut le 7 mars 1836.

Augustin-François Lacroix, nommé archiviste de l'État par arrêté royal du 30 avril 1837, a été pensionné le 15 mars 1869. Ses travaux lui ont valu la décoration de l'Ordre de Léopold, le 19 juillet 1856. M. Lacroix continue à remplir les fonctions d'archiviste de la ville de Mons, qu'il exerce depuis 1833.

Pierre-Philippe-Léopold Devillers, conservateur-adjoint depuis le 30 septembre 1858, a été nommé conservateur par arrêté royal du 15 mars 1869. Un arrêté royal du 21 avril 1869 a conféré à M. Gustave Gondry le grade de conservateur-adjoint *.

1 Nos recherches dans les comptes d'administration des états de Hainaut ne nous ont pas fait découvrir d'une manière certaine le nom de l'auteur de cette charmante sculpture. Mais tout nous porte à croire qu'elle est l'œuvre d'Alexandre Ghienne. Cet artiste est, en effet, renseigné dans plusieurs de ces documents comme ayant sculpté la décoration des cheminées des salles du elergé, de la noblesse, etc., en 1777, 1780 et 1781.

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Quant aux boiseries des salles des archives, elles furent confectionnées et

M. Émile Prud'homme a été nommé employé par arrêté ministériel du 11 mai 1869.

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orné d'un médaillon contenant le caducée, la houlette, la règle et l'encrier avec des plumes, qui sont les attributs du commerce, de l'agriculture, des arts et des lettres; on y voit aussi la branche d'olivier et des guirlandes de fleurs, ainsi que la couronne de chène et la corne d'abondance, qui sont les emblèmes de la paix, du bonheur, du succès et de la richesse publics. Ces sujets allégoriques sont groupés autour du livre de mémoire. Sous l'encadrement, un phylactère porte l'inscription: SCRIPTA MANENT', qui rend par deux mots très-significatifs la pensée du sculpteur. Les écrits demeurent, en effet, grâce à l'institution de nos dépôts de titres ils y perpétuent le souvenir des actions généreuses, stigmatisent le crime, et exaltent les bienfaits de la paix, tout en honorant les lauriers de la victoire, surtout quand on a combattu pour la défense du sol et des institutions du pays et que la paix a fait renaitre les arts, l'industrie et le commerce. Les écrits excitent les générations futures, toujours perfectibles, à tirer du passé d'utiles enseignements; ils les portent à retremper leur foi dans l'avenir, en s'inspirant aux annales de la patrie. Les écrits, en un mot, ravivent les vertus civiques. Ils restent pour la consécration des droits publics et privés. Ajoutons que le savant et l'artiste peuvent puiser dans nos archives des notions fécondes.

livrées par Nicolas Gallemart, maître menuisier, en 1775, et par N. François, aussi maître menuisier, de 1780 à 1784. Denis Ansiau, maitre serrurier *, fournit les ouvrages de son art, et Martin Malherbe, ceux de peinture.

1 Verha volant, scripta manent. D'où vient le proverbe « les paroles sont des femelles, les écrits sont des males. »

C'est Denis Ansiau qui, en 1777, plaça le balcon de l'hôtel-de-ville de Mons, œuvre sortie de ses ateliers et pour laquelle Alexandre Ghienne avait modelé des

ornements.

En 1833, le dépôt de Mons fut transféré au rez-dechaussée de l'ancien séminaire des Jésuites, en la rue des Gades.

Ce nouvel emplacement sembla répondre, d'abord, aux besoins de l'établissement.

A diverses époques, le conseil provincial dont la sollicitude envers les archives ne s'est jamais démentie, s'imposa des dépenses pour l'amélioration matérielle des cinq grandes salles qui leur avaient été affectées, pour l'appropriation des anciens meubles et la construction de nouveaux.

Mais, quoi que l'on ait pu faire, les salles dont il s'agit,malgré leur belle apparence et en dépit de l'or qui brille sur leurs frises et sur leurs moulures, — n'ont pu être mises à l'abri de l'humidité.

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Outre cet immense inconvénient, elles présentent celui non moins grave d'ètre devenues insuffisantes, par suite des nombreux accroissements du dépôt,

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Ces accroissements peuvent être ainsi caractérisés: A. Apports, en 1842, en 1859 et en 1862, des documents historiques et administratifs provenant du triage des anciennes archives judiciaires du Hainaut, en vertu de l'arrêté royal du 15 octobre 1832; - B. idem, de ceux laissés à l'hôtel du gouvernement provincial par la commission départementale instituée pour le triage des titres et papiers, en exécution de la loi du brumaire an v; C. Dépôts par la fabrique de l'église de Sainte-Waudru, à Mons, et par l'administration des archives générales du Royaume, en 1843 et en 1861, des archives des chapitres supprimés de Sainte-Waudru et de Saint-Germain; D. idem, par feu M. Chasselet, ancien échevin de la ville de Mons, en 1851, des archives

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des commanderies belges de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte; - E. idem, par la ville de Mons, en 1862, des greffes du chef-lieu et du siége échevinal de cette ville; F. Réunion décrétée par arrêté royal du 20 mars 1865, des immenses archives du conseil souverain et de l'office fiscal de Hainaut; - G. idem, en 1868, des greffes scabinaux de l'arrondissement judiciaire de Mons; Envois nombreux de documents par l'administration des archives générales du Royaume, et par les dépôts de Namur, de Liége, etc., en échange d'archives étrangères au Hainaut; -I. Acquisitions et dons divers.

H.

Le défaut de local a rendu impossible la réunion de tous ces fonds d'archives, et l'on a le regret de les voir divisés en deux sections sur des points de la ville assez éloignés : la seconde remplissant de longues galeries du palais de justice.

Cette situation va bientôt cesser, à la faveur d'un arrêté royal du 3 février 1870, qui a décrété l'affectation des bâtiments de l'ancien couvent des Filles de Sainte-Marie, à Mons, au dépôt des archives publiques existant en cette ville.

Nos archives se trouveront enfin rassemblées dans un vaste édifice qui, après les travaux de restauration et d'appropriation dont l'exécution est décidée, présentera toutes les conditions de sûreté et de commodité réclamées pour une institution de ce genre.

Ainsi sera définitivement réalisé un projet qui, à une autre époque, avait reçu un commencement d'exécution 1.

Sous la domination française, un dépôt départemental de titres avait été établi dans les bâtiments du couvent supprimé des Filles de NotreDame. On y avait placé les archives rassemblées par la commission du triage. Mais lors de l'installation du dépôt de mendicité dans ces vastes locaux, en 1809, il fallut de nouveau disperser toutes les archives qui s'y trouvaient.

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Les lignes qui précèdent n'ont pas pour objet de retracer complètement l'historique de la formation du dépôt de Mons. MM. Gachard et Lacroix se sont acquittés de cette tâche, depuis longtemps déjà, et les notions qui précèdent ne font que résumer leurs travaux, en y ajoutant quelques détails sur les faits récents.

Mais il nous a paru que, pour répondre à un besoin du public et à un vœu exprimé par le Cercle archéologique de Mons, il était utile de faire connaître sommairement la composition actuelle du dépôt confié à notre garde.

Chaque jour, on a recours aux archives pour des recherches de tous genres. Les uns y poursuivent des investigations sur des sujets de l'histoire nationale, sur la biographie des hommes politiques, des artistes, des chroniqueurs, etc.; d'autres viennent y recueillir des données authentiques sur la statistique, sur la philologie, sur la généalogie des familles, sur des affaires litigieuses, d'intérêt privé, etc., etc. Tous ont également besoin d'être guidés par un manuel méthodique de nos collections.

C'est là le but de la description qui va suivre.

• Rapports présentés à M. le Ministre de l'Intérieur sur les dépôts des archives de l'Etat, dans les provinces.

• Inventaire des archives du clergé, de la noblesse et du tiers état de Hainaut, introduction.

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