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télégraphiques s'étendent même au delà des frontières de l'empire. Il existe entre l'Autriche, d'un côté, et la Prusse, la Bavière et la Saxe, de l'autre, une convention relative au service des télégraphes. Le Wurtemberg, et, avec quelques modifications, la Belgique, ont accédé à cette convention. Des négociations dans le même but sont déjà entamées avec la France, l'Angleterre et les États italiens. L'organisation du service des télégraphes en Autriche date, en quelque sorte, de la création du ministère du commerce, où un bureau spécial est chargé de tout ce qui regarde les voies de communication.

Les caisses d'épargne de la monarchie autrichienne continuent à prospérer; celle de Vienne avait au 21 décembre 1849, 115,587 déposants. Le montant des dépôts évalué en monnaie de France s'élevait à. . 68,332,000 fr.

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Le surplus des versements sur les remboursements a été dans l'année 1850 de .

8,100,000

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76,432,000 fr.

Le montant des dépôts s'élevait donc au 21 décembre 1850 à

et le nombre des déposants à 125,500.

PRUSSE.

Depuis la révolution de 1848, la politique du gouvernement prussien flotte sans cesse entre des entraînements démocratiques d'une sincérité douteuse et des réactions autocratiques. En mars 1848, il céde aux exigences révolutionnaires, et, pendant huit mois, abandonne la capitale à l'anarchie. En novembre, un coup d'Etat met fin au désordre, et de ce coup d'Etat sort la charte radicale du 5 décembre. Mais cette charte est octroyée, et les réserves transparentes faites par la royauté préparent la dissolution violente de l'Assemblée, issue du suffrage universel, sous l'empire de cette Constitution. Depuis lors, la Constitution du 5 décembre reste une lettre morte, et la couronne gouverne avec l'état de siége.

Le parlement qui avait été ajourné au 4 janvier 1851, par suite de l'opposition faite à la politique qui l'emportait à Olmütz à la fin de l'année précédente, se rouvrit avec des dispositions sinon

hostiles, du moins assez froides. Des interpellations amenèrent M. de Manteuffel à s'expliquer : il le fit avec netteté. Si la Prusse n'avait pas voulu jouer le jeu de la guerre à propos des trois affaires de la reconstitution de l'Allemagne, de la Hesse-Electorale et du Holstein, c'est qu'elle eût trouvé contre elle dans la lutte tous les gouvernements conservateurs, pour elle un seul allié, la révolution. Or on voulait décidément rompre avec la révolution. Les interpellations furent accueillies dans les deux chambres par l'ordre du jour. Puis la session s'acheva, calme et peu animée. Elle n'eut pour résultats importants qu'une loi sur la presse qui adoucissait le régime restrictif de l'ordonnance du 5 juin 1850 et le vote d'un impôt de 1,750,000 thalers sur les classes et les

revenus.

Le 9 mai, la session fut close et la réaction continua plus vive dans le sens de l'autorité. Au lieu de faire répartir et encaisser l'impôt nouveau par des commissions locales émanées de la commune, du cercle et de la province, comme le demandaient les constitutionnels, le gouvernement, par des circulaires du ministère de l'intérieur, M. de Westphalen, se décida à faire convoquer les anciens États de cercle et de province. Bien que cette restauration des classes n'eût lieu qu'à titre provisoire, c'était là une condamnation implicite de la législation du 11 mars 1850, et un retour marqué aux institutions féodales.

Le 27 novembre s'ouvrit la troisième session des chambres prussiennes. Pendant la clôture était intervenue la conclusion du traité du 7 septembre qui attirait dans l'orbite du Zollverein les petites puissances du Steuerverein. Le gouvernement s'applaudit de ce succès qui apportait une consolation à l'orgueil national froissé par les concessions nombreuses arrachées à la Prusse, depuis la fin de l'année précédente.

Ainsi, la Prusse renonçait enfin hautement à sa politique de popularité dissolvante, à son libéralisme absolutiste pour imiter l'Autriche et s'unir à tous les gouvernements conservateurs, dans une ligue contre la révolution. Le roi avait oublié ses prétentions impériales; il semblait ne plus se flatter que toute l'Allemagne s'absorbât dans la Prusse. Il réprimait les écarts de la mauvaise presse; il rudoyait le conseil municipal de Cologne, entaché de

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doctrines révolutionnaires et menaçait de suppression cette Gazette de Cologne, dont les treize mille exemplaires attisaient journellement l'anarchie dans tous les pays rhénans; il'intimidait également les autres journaux démagogiques, la Gazette d'Elberfeld, la Gazette de Westphalie. Il rétablissait enfin les Diétines provinciales et leur soumettait les questions de l'organisation municipale. Le budget pour 1851 présente les résultats suivants : Recettes: Ministère des finances. Ministère du commerce, de l'industrie et des travaux publics. Ministère de la justice. . Ministère de l'intérieur.

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Ministère de l'agriculture. .

72,349,675 th.

13,321,081

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5,496,662

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601,573

1,217,522

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A la fin de 1849, on avait dépensé 148 millions de thalers pour les chemins de fer de Prusse, et, sur cette somme, 150,500,000 avaient été affectés aux lignes du territoire prussien.

Il y avait donc à lever, sur la somme totale, 41 millions de thalers desquels 39,500,000 sont nécessaires pour l'achèvement du réseau prussien.

Les compagnies sont entrées pour 141,085,500 thalers dans le capital total; de cette somme, 131,500,000 thalers sont encore dus.

En considérant le mille allemand comme l'équivalent de 7,408 mètres, la longueur des chemins de fer de Prusse est de 3,596 kilomètres environ, et, en prenant 1 thaler pour 3 fr.71 cent., la dépense est de 701,203,433 fr. 91 ou environ 195,000 fr. par kilomètre.

BAVIÈRE.

Ce pays est devenu un centre sérieux d'influence en Allemagne et il a conquis dans la lutte de rivalités soutenue entre les deux grandes puissances, une position importante qui pourrait, au besoin, fournir aux Etats secondaires un terrain de résistance et d'union.

SAXE-ROYALE.

La Saxe échappait enfin cette année à l'influence révolutionnaire. Le parlement nouveau, vota la suppression des droits fondamentaux, et, le 12 avril, la session des chambres fut close par un discours dans lequel S. M. se félicita hautement de l'étroite union cimentée entre la Saxe et l'Autriche.

HANOVRE.

S. M. le roi Ernest-Auguste mourut, le 18 novembre. Roi de Hanovre, prince Ernest-Auguste, duc de Cumberland et de Te

viotdale dans la Grande-Bretagne, comte d'Armagh en Irlande, il était le cinquième et dernier fils survivant du roi Georges III et le seul oncle survivant de S. M. la reine Victoria. Il était monté sur le trône de Hanovre à la mort du feu roi Guillaume IV d'Angleterre, le 20 juin 1837, la loi salique, qui règle la succession en Hanovre, ne permettant pas aux femmes de régner. Ce prince était né le 5 juin 1771; il était dans sa quatre-vingtième année d'âge et dans la quatorzième de son règne. Il avait épousé le 29 mai 1815, la princesse Frédérique-Caroline-SophieAlexandrine, troisième fille de Charles, dernier duc régnant de Mecklembourg-Strélitz. Il en avait eu le prince royal, devenu par sa mort roi de Hanovre, sous le nom de Georges V. Le nouveau roi est affligé d'une cécité complète.

Le roi Ernest-Auguste avait, avant sa mort, et pendant les derniers événements, exercé une sérieuse influence en Allemagne. Il avait servi la cause des Etats secondaires en favorisant habilement tour à tour celle des deux grandes puissances dont la domination pouvait paraître le moins redoutable. C'est ainsi qu'il venait de faire pencher la balance du côté de la Prusse, en signant l'accession du Steuerverein au Zollverein.

Les finances du Hanovre sont dans un état satisfaisant. Le budget de l'exercice finissant le 1er juillet 1852 fut ainsi arrêté :

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Mais les années précédentes avaient laissé des excédants capables de couvrir ce déficit.

A la fin de l'année fut conclu, entre les gouvernements de Prusse et de Hanovre, un traité relatif à la continuation du chemin de fer occidental hanovrien jusqu'à Münster, chemin qui sera prolongé dans la suite et qui s'embranchera sur le rail-way déjà existant de Cologne à Minden. Cette voie sera d'une importance immense pour la Frise orientale.

WURTEMBERG.

Replacé sous le régime de la Constitution de 1819, et gouverné

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