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res pour l'entretien de cette administration forestière, ainsi que sur le mode d'après lequel les sommes qui seraient délivrées pour faire face à ces frais, pourraient être restituées par la suite à chaque couvent respectif sur le fond qui sera créé par le produit de l'exploitation régulière des forêts. »

LETTRE adressée au prince régent de Valachie par le général Iswin, commandant les troupes russes d'occupation.

« Par ordre de S. M. l'empereur de Russie, les troupes placées sous mon commandement se sont mises en marche pour retourner en Russie. Les troupes turques ont également reçu l'ordre du sultan d'évacuer la Valachie et de tra verser le Danube.

» La tranquillité intérieure qui règne dans les deux principautés et le rétablissement d'un ordre régulier dans les diverses branches de l'administration, permettent aux deux cours de n'écouter que la voix de leur sollicitude pour ces deux principautés et d'alléger le fardeau d'une occupation militaire qui n'avait été commandée que d'une manière exceptionnelle par des circonstances gentes.

ur

» A partir de ce moment, Votre Excellence, et le divan qui partage avec elle les, devoirs et la responsabilité du gouvernement, devront veiller à la tranquillité publique et à la sûreté des habitants de toutes les classes. L'armée de la puissance protectrice ne s'éloigne que pour établir ses quartiers au delà du Pruth, et si, ce dont Dieu nous préserve, des troubles sérieux éclataient dans votre pays, elle saura exécuter promptement, et conformément aux traités existants, les ordres de son sou

verain.

>> Veuillez, mon prince, faire connaître, autant du moins que vous le jugerez à propos, cette communication, pour calmer les esprits que l'on cherche à soulever dans la ville et dans la campagne, comme je le sais très-bien.

» 23 avril.

>> ISWIN. >>

GRÈCE.

ADRESSE de la Chambre des députés en réponse au discours royal d'ouverture de la session.

<< Majesté!

>> Réunis autour de Votre Majesté, les représentants de la nation adressent des vœux au Tout-Puissant pour qu'il continue à protéger la Grèce. Dévouée sincèrement au trône royal, la nation grecque, en entourant Votre Majesté, a rempli les vœux que le roi a exprimés lors de son départ. Conduite par l'histoire de la grande vie politique, elle a respecté et elle respectera toujours le roi comme le soutien du trône et le gage de son avenir.

>> Le désir que tous les Grecs éprouvent pour l'heureux retour du roi au sein de la patrie est inexprimable. Aussi, tout en félicitant Votre Majesté pour la sagesse avec laquelle elle remplit les hautes attributions qui ont été confiées à ses soins, ils adressent tous des vœux pour le roi et pour sa prochaine arrivée.

» Les représentants de la nation ont appris avec satisfaction que les relations du gouvernement avec les puissances étrangères se trouvent sur un pied amical.

>> Au début de ses travaux, la chambre voit avec satisfaction que ses désirs se trouvent en harmonie avec ceux de Votre Majesté; elle avancera donc dans l'accomplissement de sa mission avec un entier dévouement.

» La prospérité et l'avancement de l'État, l'affermissement et le respect du trône seront les seuls guides de la chambre, et en même temps elle aidera avec zèle Votre Majesté en tout ce qui sera entrepris sur cette base.

» Que Dieu par sa main puissante protége la patrie et le trône royal! »

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» Le Président de la République a appris avec un vif regret le conflit qui s'est élevé dernièrement entre le gouvernement britannique et celui de la Grèce. Désireux d'en arrêter le plus promptement possible les suites fâcheuses, de prévenir de nouvelles complications et de contribuer, autant qu'il est en lui, à ramener le bon accord entre deux puissances alliées, il m'a autorisé à proposer au cabinet britannique, pour atteindre plus facilement ce but, les bons offices du gouvernement français.

>> Les rapports d'amitié qui lient la France et l'Angleterre, l'intérêt que ces deux puissances prennent également à la prospérité de la Grèce, la haute impartialité que la France est en position d'apporter dans l'examen des questions en litige, paraissent au gouvernement français autant de titres à la confiance des deux parties; et il espère que telle sera aussi l'opinion du gouvernement

de S. M. la reine de la Grande-Bretagne.

»Je saisis avec empressement, Milord, cette nouvelle occasion de vous offrir l'assurance de la haute considération avec laquelle je suis, etc.

« DROUYN DE LHUYS. >>

No 42.

Le ministre des affaires étrangères à M. Drouyn de Lhuys.

« Paris, le 6 mai 1850.

>> Monsieur,

>> J'ai reçu les dépêches que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire jusqu'au numéro 232 inclusivement; lord Palmerston vous a exprimé l'espoir que le projet de convention dernièrement envoyé à Athènes de Paris et de Londres mettrait un terme à la négociation suivie entre M. Gros et M. Wyse. Il est permis de craindre que, par suite des inqualifiables procédés de M. Wyse, ce projet ne soit arrivé trop tard, que l'œuvre de la médiation n'ait été abandonnée, que les mesures coercitives n'aient été eprises, et qu'enfin la querelle n'ait abouti à une solution déplorable, contre laquelle il nous serait impossible de ne pas protester. Vous en jugerez par la copie ci-jointe de deux lettres particulières de M. Gros, en date du 23 avril, qui me sont parvenues avant-hier et aujourd'hui par la voie de Trieste. Evidemment M. Wyse était décidé à ne souscrire à aucun arrangement qui ne fût pas pour la Grèce une injure mortelle, une profonde humiliation. J'ai la conviction qu'en exigeant des stipulations dont, à Londres, on ne nous avait pas seulement laissé entrevoir la pensée et en sé refusant, contrairement aux promesses réitérées de lord Palmerston,

attendre, avant de reprendre les hostilités, de nouvelles directions de son gouvernement sur le dissentiment qui avait éclaté entre lui et M. Gros, il a méconnu les ordres mêmes du cabinet britannique. Ce cabinet, lorsqu'il a acepté nos bons offices, lorsqu'il a débattu avec nous les clauses d'un arrangement, n'a certainement pas voulu nous

(1) Selon notre promesse de l'année précédente, nous donnons, cette année, un extrait des dépêches et notes les plus importantes relatives à l'agression anglaise de 1850.

assigner le rôle étrange que M. Wise a prétendu nous faire jouer dans la négociation; mais si l'affaire se terminait comme les lettres de M. Gros permettent de le craindre, le public, qui ne connaît pas les détails des communications auxquelles elle a donné lieu, pourrait croire que nous avons accepté une position aussi intolérable. La dignité de la France nous ferait une loi de mettre au grand jour tout ce qui s'est passé, de prouver que, si nous avons tenté, par esprit de bienveillance et de conciliation, une médiation bien délicate, bien difficile, nous ne l'avons pas fait cependant dans les conditions impossibles que suppose la conduite de M. Wyse. Nous savons tout ce qu'une pareille publication aurait de fâcheux; aussi, ne serait-ce qu'à la dernière extrémité que nous nous y déterminerions. Je veux espérer encore que le résultat de vos négociations avec lord Palmerston aura été connu, à Athènes, assez tôt pour prévenir une rupture. En fût-il autrement, et la Grèce eût-elle, tout en protestant, accepté l'ultimatum de M. Wise, sous la menace de la reprise des mesures coercitives, lord Palmerston croirait sans doute devoir maintenir les stipulations de l'arrangement dont il était convenu avec nous. Je n'ai pas oublié qu'il avait fait la réserve du cas où une autre convention plus favorable ou moins favorable aurait été préalablement conclue à Athènes; mais cette réserve ne peut évidemment s'appliquer à l'hypothèse d'un ultimatum imposé par la force.

>> Je vous prie de ne pas perdre un moment pour entretenir lord Palmerston des circonstances et des considérations que je viens de vous exposer. Il me tarde de connaître sa réponse.

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la dépêche que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire en date du 6, sous le no 49.

>> Le résultat de la conférence que j'ai eue avec le sec étaire d'État des affaires étrangères, a été peu satisfaisant. En voici la relation :

>> J'ai dit à ce ministre que j'avais reçu de Grèce, sous la date du 23 avril, les nouvelles les plus fâcheuses et les plus imprévues. Les siennes, m'a-t-il répondu, n'allaient que jusqu'au 18. Je lui ai donc appris qu'à la suite d'un échange de projets successivement retouchés, M. Wyse avait rejeté les propositions de M. G:os, présenté un ultimatum, déclaré que les bons offices du médiateur français, sans avoir atteint le but, étaient arrivés à leur terme, et que les mesures coercitives allaient être reprises. J'ai signalé les quatre points sur lesquels les deux négociateurs étaient en désaccord.

M. Gros propose 150,000 drachmes, tandis que M. Wyse en exige 180,000. Une si petite différence peut-elle justifier l'inqualifiable résolution prise par l'agent anglais? Assurément non. Ce que prouvent ces chiffres, tous deux inférieurs à la somme que lord Palmerston avait fixée, c'est l'extrême exagération de sa demande, contre laquelle nous avons toujours protesté.

» M: Wyse ne se tient pas pour satisfait de la lettre de M. Londos... Mais cette lettre a été modifiée une première fois, d'après les observations du représentant de la Grande-Bretagne ; et dans la forme actuelle, si l'on peut trouver à redire, c'est, à mon sens, parce qu'elle excède de beaucoup les limites d'une simple manifestation de regrets. Pour justifier mon assertion, j'ai lu cette lettre à lord Palmerston. Il critique deux passages: l'un, dans lequel M. Londos prétend n'avoir pas connu les détails de l'affaire; l'autre, dans lequel ce ministre affirme que le gouvernement grec a toujours eu un grand respect pour la marine britannique. En vérité, je ne savais que répondre à de pareilles critiques.

» Quant à moi, ai-je répliqué, la seule chose que je reproche à la lettre de M. Londos, c'est une déférence exces. sive. Si vous n'avez vu dans les sommations de M. Wyse qu'une occasion de

satisfaire d'autres ressentiments, dont nous ignorons la cause, et qui sont étrangers aux réclamations dejà connues, il fallait nous le dire : nous n'aurions pas envoyé un agent français pour être témoin des tortures de la Grèce. Vous m'aviez annoncé, ainsi qu'à M. le baron de Brunow, que vous ne demandiez pour l'affaire du Fantôme qu'une lettre de regrets. La lettre que je vous ai présentée vous a paru tout à fait acceptable, et M. Wyse rompt les négociations, parce qu'il trouve inadmissible la réparation beaucoup plus complète que M. Londos a offerte spontanément.

>> Votre plénipotentiaire insiste sur la condition d'un dépôt de 150,000 drachmes pour garantir le paiement des incroyables créances de M. Pacifico sur le gouvernement portugais. Il n'avait jamais été question à Londres d'une pareille exigence. Vous y avez renoncé vous-même dans le projet de convention que vous avez approuvé ici : et cependant M. Wyse rompt la négociation, parce que cette prétention est repoussée.

>> Enfin, vous m'avez dit que M. Wyse n'était pas autorisé par ses instructions à exiger du gouvernement grec l'engagement de prendre à sa charge, ou au moins de ne pas appuyer les demandes en indemnité que des sujets grecs ou des tiers pourraient élever à l'occasion des avaries souffertes par les navires capturés. Or, une telle stipulation est si contraire à tous les principes comme à toutes les pratiques du droit des gens, qu'on ne peut concevoir comment elle a pu venir à l'esprit d'un diplomate, et qu'on se demande si M. Wyse n'a

pas voulu ménager à l'Angleterre le moyen d'opposer une quittance arrachée à la faiblesse du roi Othon, à des réclamations auxquelles des paroles plus ou moins positives de M. Zographos avaient promis l'appui du gouvernement russe. Mais, en vérité, une telle précaution serait-elle digne de la GrandeBretagne ?... Et cependant c'est le quatrième écueil contre lequel la médiation vient échouer.

>> Ainsi, des quatre prétentions de M. Wyse, l'une est insignifiante, deux excèdent ce qui avait été annoncé dès le principe, et ce qui a été définitivement accepté à Londres, et la quatrième est

contraire à vos instructions ainsi qu'au droit des gens.

» Mais, en supposant même que ces prétentions fussent justes, et que l'arrangement proposé par M. Gros ne fût pas acceptable, M. Wyse avait-il le droit de prononcer en dernier ressort, de le rejeter définitivement, et de mettre, de sa propre autorité, un terme à l'action des bons offices de M. Gros, pour y substituer l'emploi des moyens coercitifs? Cela est encore en opposition avec toutes les règles et avec tous les usages diplomatiques. C'est également contraire à ce qui avait été formellement con

venu... D

>> Revenant à la situation qui nous est faite et au rôle de M. Gros, j'ai supposé le cas où la Grèce, tout en protestant, aurait accepté l'ultimatum de M. Wyse, sous la menace de la reprise des mesures coercitives. J'ai dit à lord Palmerston qu'alors sans doute il croirait devoir maintenir les stipulations de l'arrangement dont il était convenu avec nous, bien qu'il eût fait la réserve du cas où une autre convention plus favorable ou moins favorable aurait été préalablement conclue à Athènes. Après quelque hésitation, ce ministre m'a répondu que, si la convention de Londres arrivait à Athènes, soit avant, soit pendant la reprise des mesures coercitives, elle pourrait être mise à exécution, pourvu toutefois que le gouvernement grec n'eût pas encore accepté l'ultimatum de M. Wyse; car, s'il avait accepté cet ultimatum, la convention devait être considérée comme non avenue. Je renonce, général, à vous exposer les arguments par lesquels j'ai combattu pendant une heure cette thèse vraiment insoutenable, et ceux.par lesquels mon interlocuteur s'est efforcé de la défendre. J'ai conclu en disant à lord Palmerston que je vous rendrais compte de cet entretien, et que mon gouvernement aurait à décider s'il doit rappeler immédiatement M. Gros.

>> Veuillez agréer, etc.

» DROUYN DE LHUYS. >>

DÉPÊCHE.

A M. Drouyn de Lhuys, ambassadeur à Londres.

<< Paris, le 14 mai 1850.

>> Monsieur,

>> Comme j'avais l'honneur de vous l'annoncer hier, le conseil a délibéré sur la réponse du cabinet de Londres à la demande que vous aviez été chargé de lui transmettre. Mes précédentes dépêches vous auront fait pressentir la résolution du gouvernement de la République. La France, dans un esprit de bienveillance et de paix, s'était décidée à interposer ses bons offices dans le but de terminer, à des conditions honorables, le différend qui s'était élevé entre la Grande-Bretagne et la Grèce. Il avait été convenu que les mesures coercitives déjà mises en usage par l'Angleterre seraient suspendues pendant la durée de la médiation, et que, si un arrangement jugé acceptable par le médiateur français était repoussé par le négociateur britannique, ce dernier devrait en référer à Londres avant de recourir de nouveau à l'emploi de la force. Nous avions reçu, sur ce dernier point, les promesses les plus formelles; elles n'ont pas été tenues. Il en est résulté cette déplorable conséquence, qu'au moment même où un projet de convention, négocié directement et définitivement arrêté entre les cabinets de Paris et de Londres, était sur le point d'arriver à Athènes, où déjà les bases essentielles en étaient connues, la Grèce, attaquée de nouveau par les forces navales britanniques, malgré les vives représentations de l'envoyé français, a dû, pour échapper à une ruine complète, accepter sans discussion les clauses d'un ultimatum bien autrement rigoureux. En apprenant cet étrange résultat de notre médiation, nous avons voulu n'y voir que l'effet de quelque malentendu. Nous avons espéré que le cabinet de Londres, considérant comme non avenus des faits regrettables pour tout le monde,et qui n'avaient eu lieu que par suite de la violation d'un engagement pris envers nous, maintiendrait le projet de convention que nous avions arrêté avec lui. Vous avez été chargé de lui en faire la demande. Cette demande n'ayant pas été écoutée, il nous a paru que la prolongation de

votre séjour à Londres n'était plus compatible avec la dignité de la République. Le président m'a ordonné de vous inviter à rentrer en France après avoir accrédité M. de Marescalchi en qualité de chargé d'affaires.

>> Il m'a ordonné également de vous exprimer toute la satisfaction du gouvernement de la République pour le zèle, l'habileté, l'esprit de conciliation et de fermeté tout à la fois que vous avez constamment portés dans une négociation dont il n'a pas tenu à vous d'assurer le succès.

>> Vous voudrez bien donner lecture de la présente dépêche à lord Palmerston.

» Signé général DE LA HITTE. »

DEPECHE adressée par le ministre des

affaires étrangères de la GrandeBretagne au marquis de Normanby, après le rappel de l'ambassadeur français.

« Le vicomte Palmerston au marquis de Normanby.

>> Ministère des affaires étrangères, 19 mai 1850.

» Milord,

>> Le gouvernement de la reine a appris avec grand regret, par les dépêches de Votre Excellence, et par les conversations que j'ai eues avec M. Drouyn de Lhuys, avant son retour à Paris, que les circonstances ayant trait au récent arrangement du différend entre le gouvérnement de la reine et celui de la Grèce, ont produit une impression défavorable sur les esprits des membres du gouvernement français, et que le gouver nement français croit que la marche des événements à Athènes a démontré, de la part du gouvernement anglais, un manque de considération pour la France, et a constitué une déviation de l'entente établie entre les deux gouvernements.

Le gouvernement de la reine avait espéré n'avoir pas besoin d'assurer le gouvernement français, comme Votre Excellence le fera, qne rien ne pouvait être plus éloigné de sa pensée ni de son intention que de traiter légèrement le gouver nement de France, ou de manquer d'aucune façon, ni dans aucune occasion, de cette considération pour la France qui

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