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sent la barbarie qu'il entreprend de défendre les époques y sont confondues, les faits mal exposés, les principes faux ou mal établis, et les conséquences telles qu'elles doivent convenir aux élémens dont on les fait sortir. Nous espérons que l'étranger éclairé, loin de reprocher à l'Italie un ouvrage dont on pourrait bien trouver aussi des modèles chez les autres nations, n'y verra, au contraire, qu'une raison de plus pour apprécier les Italiens, qui se sont tous élevés contre un auteur ennemi、 des progrès des lettres et de la civilisation.

268.- Elogio storico del cav. don Domenico Cotugno, etc. - Éloge historique du chevalier Dominique Cotugno, etc. Naples, 1823. In-8°.

On connaît trop le célèbre Cotugno, qui a pressenti les découvertes de Galvani et en a fait d'intéressantes en chirurgie, pour que nous en parlions. L'abbé Angelo-Antonio Scotti s'est étudié à célébrer les qualités intellectuelles et morales de cet auteur. Il faut reconnaître qu'il a fait preuve de peu d'éloquence, dans un sujet qui en paraissait susceptible, et que sa méthodesemble convenir plutôt à un catéchisme qu'à un éloge. (Voy. Tom. XVII, pag. 122, l'annonce d'un Catéchisme mėdical, par le même auteur.) L'auteur se plaît à paraître en même tems médecin et théologien, ce qui prouve combien il doit valoir dans l'une et dans l'autre profession.

269. Elogio storico di Giovanni Santi, pittore e poeta, etc. Éloge historique de Jean Santi, peintre et poète, etc. Urbin, 1822.

In-8°.

Jean Santi doit être un objet d'intérêt particulier pour les amateurs des beaux-arts, ne fût-ce qu'en sa qualité de père du celèbre Raphaël. Les biographes avaient jusqu'ici répété plusieurs erreurs sur cette famille des Santi, et particulièrement sur celui qui fait la matière de cet article. Le P. Louis Pungileoni, auteur de son éloge, a entrepris de les corriger. On trouvera, dans son ouvrage, la biographie de ce Jean Santi, qui fut à la fois peintre et poète; les pièces justificatives des faits qu'il avance, enfin l'arbre généalogique de la famille de Santi.

270.-Osservazioni concernenti alla lingua italiana ed a' suoi vocabolarj, etc. - Observations sur la langue italienne et sur ses vocabulaires. Parme, 1823. In-8°.

L'auteur de cet ouvrage est M. Angelo Pezzana, bibliothécaire du duché de Parme. Il partage les opinions du chevalier Monti, contraires aux académiciens de la Crusca; mais il les exprime avec tant d'élégance et d'urbanité, que ses adversaires ne peuvent pas s'en plaindre. Il voudrait que la langue italienne ne fût pas regardée comme un dialecte particulier, ou plutôt comme l'usurpation d'une seule province de la pé

ninsule. Il propose plusieurs améliorations générales pour la réforme du vocabulaire, surtout en ce qui concerne l'ordre à suivre dans ce genre de travail; améliorations que les académiciens devraient s'empresser d'adopter. La plupart de ses remarques particulières sur les mots qui sont l'objet de son examen, nous semblent fort justes; elles annoncent dans l'auteur une profonde étude de la langue maternelle, et un grand amour de sa patrie.

271. - Saggio, diviso in quattro parti, de' molti e gravi errori trascorsi in tutte l'edizioni del Convito di Dante, etc. - Essai, divisé en quatre parties, sur les nombreuses et graves erreurs qui se sont glissées dans toutes les éditions du Convito du Dante. Milan, 1823. In-8°.

Le chevalier MONTI est l'auteur de ce nouvel ouvrage. Cet écrivain, qui semble remplir dans notre siècle le rôle qu'ont rempli dans le leur les Muzio, les Tasconi, le P. Bartoli, etc., ne cesse d'appliquer un examen sévère à ce que l'Académie de la Crusca a fait, depuis sa naissance jusqu'à nos jours. Il signale surtout les fautes où les académiciens sont souvent tombés, en citant le Convito du Dante, les lacunes, les interpolations, les interprétations, et d'autres altérations qui ont sensiblement dénaturé le texte. Il est assez singulier qu'un littérateur aussi distingué, après avoir si long-tems laissé errer sa pensée dans le domaine de l'imagination, se soit restreint à un seul genre, et surtout ait choisi la philologie; mais une chose plus singulière encore, peut-être, c'est de le voir aussi judicieux dans les recherches scientifiques, qu'il s'est montré ingénieux dans les productions de l'esprit.

272.—Illustrazioni della divina Commedia, in rettificazione e supplemento dell'edizione Machiavelliana di Bologna 1819, etc.-Éclaircissemens de la divine Comédie, pour servir de rectification et de supplément à l'édition faite à Bologne, en 1819, redigés par M. SCIPIONE COLALLI, etc. Rieti, 1822. In-8°.

Ce nouveau commentateur nous fait les mêmes promesses que ses devanciers. Il se propose de nous faire comprendre le Dante, et de réfuter les erreurs de tous ceux qui l'ont expliqué jusqu'ici, comme du Dionigi, du Lombardi, du Buti, du vocabulaire de la Cerusca, de Ginguené, et surtout de M. Biagioli. C'est principalement à ce dernier commentateur que l'auteur s'attache dans ses remarques, dont plusieurs nous semblent justes ou ingénieuses. Nous pensons, toutefois qu'on peut apprécier et admirer le Dante, sans le secours des éclaircissemens donnés par M. Colalli et par tant d'autres. 273.- Lettera del ch. sig. abate Francesco Cancellieri, etc., sopra T. XIX.-Septembre 1825.

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275.-Hulpmiddel tot redding van menschen uit de bovenverdiepingen van een brandend huis.-Moyen de sauver les personnes habitant les étages élevés d'une maison en feu, par G. BAKKER, professeur à Groningue; avec une planche. Groningue, 1823; 26 pages in-8°.

On devrait croire que les choses les plus utiles sont aussi les premières qui reçoivent des perfectionnemens; cependant, il n'en est pas toujours ainsi on en trouve la preuve dans les moyens de diminuer les dangers des incendies; moyens qui laissent beaucoup à désirer, même dans les pays où l'industrie et les arts mécaniques font le plus de progrès. Qui ne s'imaginerait, par exemple, qu'à Paris où la police coûte si cher aux habitans, l'autorité possède tous les moyens de sauver les hommes en cas d'incendie? Eh bien! plusieurs exemples récens ont prouvé que l'autorité ne s'est guère occupée de cet objet. Il y a une machine très-utile, inventée par M. Trichard, et approuvée par le ministère de l'intérieur; mais cette machine ne paraît exister qu'au Conservatoire des arts et métiers; elle y est exposée comme une curiosité; et dans les incendies, les personnes qui ont le malheur d'occuper la maison en feu, ne sont pas mieux secourues qu'auparavant. Lors de l'incendie du théâtre de l'Odéon, ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'on parvint à sauver, par le moyen d'échelles, les individus qui avaient des logemens dans cet édifice. L'année dernière, une maison ayant brûlé dans la rue de la Ferronerie, les habitans coururent également les plus grands dangers, et ne furent sauvés que par le moyen d'échelles et de draps de lit attachés les uns aux autres. M. Bakker a donc pensé que, puisqu'à Paris même on est si mal pourvu de moyens de secours, il ne serait pas inutile de s'occuper à faciliter le salut des incendiés : à l'aide des écrits couronnés à ce sujet par la Société d'encouragement de Hambourg, il a fait construire à Groningue une machine qui, selon lui, pourvoit à tout, en mettant les habitans des étages supérieurs d'une maison incendiée à même de sè sauver et même d'emporter leurs effets précieux. Cette machine, qui coûte de 50 à 60 florins, consiste dans une forte caisse appuyée sur des roulettes, et contenant des lattes que l'on déploie et dresse contre la maison incendiée : elles portent une traverse à laquelle est attaché un cylindre en toile très-forte, prêt à recevoir les personnes et leurs effets. L'auteur annonce qu'on pourra se procurer cette machine dans plusieurs endroits, aux adresses qui seront indiquées par les journaux. D-G.

276. — Relation d'un voyage fait à la grotte de Han, au mois d'août 1822, par MM. KICKX et QUETELET. (Extrait des Mémoires de l'Académie de Bruxelles.) In-4°.

Le village de Han est à une lieue de Rochefort, ville de la province de Luxembourg, dans le royaume des Pays-Bas. Près de ce village, la rivière de Lesse a trouvé ou s'est creusé un passage sous une montagne qui traverse la vallée, et ce canal souterrain, de plus d'un quart de lieue de longueur, peut être visité dans toute son étendue. Ce lieu, si digne de l'attention des géologues, attirerait certainement un nombreux concours de curieux, s'il n'était point en quelque sorte caché au milieu des Ardennes ; mais cette contrée, si célèbre dans les romans de chevalerie, paraît abandonnée aux prouesses des chevaliers errans et aux prestiges des enchanteurs, tandis que les rochers d'Antiparos jouissent de leur réputation classique. S'il nous arrive quelque jour de préférer les réalités aux fictions, et l'étude de la nature à celle des traditions fabuleuses, les grottes des Ardennes, seront plus visitées, et les ombrages délicieux des bords de la Lesse auront plus d'attraits, surtout au mois d'août, que le sol desséché des îles de l'Archipel. L'académie de Bruxelles a bien mérité de l'histoire naturelle, en chargeant deux de ses membres, MM. Kickx et Quetelet, de faire un rapport sur la grotte de Han; et les deux voyageurs ont fait plus que leur mission spéciale n'exigeait d'eux: ils ont visité plusieurs autres grottes dans le même pays, et recueilli des faits nombreux et intéressans sur la lithologie et la géologie des Ardennes. Tandis que l'un d'eux levait le plan de la grotte et de la montagne qu'elle traverse, dessinait l'entrée et la sortie de la rivière, une vue du village de Han, etc.: l'autre faisait les observations géognostiques, décrivait la flore de la vallée de la Lesse, et complétait ainsi la description de ces beaux sites. Ils ont laissé peu de recherches à faire aux naturalistes qui viendraient immédiatement après eux dans le même lieu; mais la nature n'y est pas en repos: son travail continue, et, dans quelque tems, les changemens opérés exigeront une description nouvelle. Il eût été fort important, pour les observations futures, que les profils des principales cavités souter à pes et de la montagne qui les recèle, eussent été joints au plan général de la grotte; mais leur construction exigeait des moyens et un tems qui manquaient aux deux voyageurs. Dans la grotte de Freyr, près de la Meuse, dans une roche de chaux carbonatée compacte, suivant la nomenclature de Haüy, nos observateurs surprirent, comme on dit, la nature sur le fait un champignon (agaricus votula de Linné) devenait fossile par l'imbibition d'une cau chargée de chaux carbonatée, qui tombait goutte à goutte sur son chapeau, et dont les atomes pierreux s'insinuaient dans son tissu dressé sur son pied; et quoique en pleine croissance, il paraissait avoir pris assez de dureté pour résister à un tact modéré. Mais, pour le mettre à l'abri de tous

les accidens, et surtout d'une imprudente curiosité, il fut environné d'un rempart construit avec de petits éclats de pierre. Ainsi, un végétal dʊnt l'existence est limitée à quelques jours, était déjà soustrait à la décomposition spontanée, en conservant sa forme extérieure et des vestiges de son organisation. MM. Kickx et Quetelet poussent peut-être un peu trop loin leurs conjectures géologiques; ils regardent la Lesse, et par conséquent la Semoy et les autres rivières des Ardennes, comme autant de restes des anciens courans qui descendaient des montagnes des Vosges, et ils leur attribuent une origine commune avec la Sarre, la Moselle et la Meuse. L'inspection des lieux n'est pas favorable à cette opinion: il y a tout lieu de croire que la Meuse et ses affluens furent de tout tems séparés des Vosges, que ces montagnes s'élevaient autrefois à une plus grande hauteur, sur une base plus étroite, au lieu de s'étendre sur une plus grande surface, et que ce mode ou cet ordre de transformation leur est commun avec toutes les montagnes non volcaniques. Mais, quand même ces opinions sur l'ancien état du globe ne seraient point fondées, la relation de MM. Kickx et Quetelet ne perdrait rien de son mérite. Les savans et les curieux y trouveront ce qui leur convient. Le crayon de M. Quetele! l'a ornée de lithographies qui représentent l'entrée et la sortie de la Lesse, une vue du village du Han et de sa montagne, et le plan général de la grotte.

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277. Vita Danielis Wyttenbachii bitterarum humaniorum nuperrimè in Academiâ Lugduno-Batava professoris; auctore GuillelmoLeonardo MAHN. Gand, 1823; Mahne. (Voy. T. XVIII, p. 659) In-8° d'environ 250 pag.

L'illustre Wyttenbach, dont l'épouse vient de consacrer aux Hellènes un opuscule qui semble avoir été écrit dans l'école de Platon, sous les yeux mêmes de ce philosophe, et qui rappelle la manière d'Hemsterhuis, a fait, comme on sait, l'éloge de son maître le savant David Ruhnkenius. M. Mahne a voulu rendre le m hommage à son ancien professeur, et réparer l'injuricux oubli de la Biographie des Contemporains, publiée à Bruxelles, ouvrage dont les éditeurs ont eu des torts bien autrement graves, en empruntant à d'autres biographies des articles calomnieux et diffamatoires contre des hommes très-honorables. On apprend, dans son intéressant ouvrage, que Wyttenbach a laissé en manuscrit une histoire de la philosophie, depuis son origine jusqu'à la mort de Wolf. M. Mahne se propose de donner au public les leçons qu'avait rédigées l'auteur de la Bibliothèque critique sur la naissance et les progrès du dogme de l'immortalité de l'âme. DB R-C.

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