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Que de choses à retrouver encore !

Dans la double liste, si commode, qu'a donnée M. F. Schweitzer (') des localités monétaires de l'Italie, avec les noms des saints qui figurent sur leurs monnaies, saint Agapit est cité comme patron de Saluces. On aurait done pu croire, à première vue, que notre monnaie avait été émise par les marquis de ce nom, mais les armoiries y faisaient obstacle, Saluces portant << d'argent au chef d'azur. » Saint Agapit, au surplus, ne parait qu'accidentellement sur le numéraire de Saluces dont le patron ordinaire est saint Constant.

Les saints personnages du nom d'Agapitus sont assez nombreux. Dans le catalogue général de tous les noms de saints, publié par Grégoire XIII et arrêté en dernier lieu par Benoît XIV, on trouve :

Saint Agapet (Agapitus), martyr, au 18 août; saint Agapet, pape, au 20 septembre; saint Agapet, martyr, au 20 novembre; saint Agapit (également Agapitus), évêque, au 16 mars; saint Agapit, evèque, au 24 du mème mois; enfin, saint Agapit, diacre, au 6 août. Le Dictionnaire d'iconographie, de l'abbé Migne, en ajoute quelques autres et parmi ceux-ci : saint Agapet, moine du Ve siècle, enrôlé par l'empereur Licinius, à cause de sa force extraordinaire, puis devenu prêtre et évêque du Mont Sinaï. On l'honorait le 18 février. Sa légende raconte qu'il fit mourir «< par ses prières» un énorme dragon qui faisait beaucoup de mal aux hommes et aux animaux.

Il est évident que, pour imiter saint Georges, il fallait

(1) Decade terza et Decade quarta.

un saint draconicide. C'est donc à ce dernier Agapitus qu'on a dù avoir recours.

Il est fort difficile, nous l'avons déjà dit plusieurs fois, de se procurer, ici et à Paris, les livres italiens, de connaitre mème l'existence des publications nouvelles, faites au delà des monts, sur les monnaies du moyen àge. On en est réduit à Argelati, Zanetti, Bellini et quelques autres vieux du siècle dernier. Dire d'une pièce qu'elle est inédite, serait donc chose doublement hasardée quand il s'agit de l'Italie. Seulement, nous ferons ramarquer que la pièce de M. de Coster ne se trouve ni dans les catalogues de Wellenheim et de Reichel, ni dans le grand recueil d'Appel; enfin, que l'absence, dans la liste de M. Schweitzer, de saint Agapit, comme patron d'une autre localité que Saluces, est une forte présomption qu'elle est réellement inédite. Le bel ouvrage de Litta, répertoire immense pour la numismatique seigneuriale de l'Italie, n'a pas donné la famille Fieschi.

La légende qui remplace le nom absent du comte est tirée des proverbes de Salomon: In manibus linguæ mors et vita (1). C'est une protestation énergique contre les bavards; on pourrait la traduire librement par un coup de langue tue comme un coup d'épée.

R. CHALON.

(1) Prov. XVIII, verset 24.

DOCUMENTS

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DES PLOMMÉS ET DES MONNAIES

LES PLOMMÉS DES HOSPICES DE LILLE AU XVI SIÈCLE.

Aux argentiers de Lille, qui nous ont déjà fourni de si précieux documents, nous allons demander, aujourd'hui, quels étaient les plommés des hospices, leur prix, etc.

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Disons d'abord que les pauvres qui, en 1438, avaient obtenu des échevins la faveur de « pourcachier» avant la ville, avaient pour enseigne« une fleur de lys d'estain; car nous voyons que le « potier d'estain Jehan Cleutrin en livra 1o, noyennant cs. »

En 1531, deffense est faite aux conchierges des hospitaulx de Lille de, doresenavant, plus logier nulz brimbeurs, n'est qu'ilz apportent chascun ung plommet (1) de ceulx à ce commis, qui sera marquié : asscavoir, pour l'hospital des gris marais, de l'ymaige de la bénoiste vierge

-

(1) Nous voyons ailleurs que Victor Robart reçut xxx s., pour avoir faict une forme pour ces plommés. — 1555. On parle des marcqz de rente, distribués aux ladres le jour du vendredi-saint. En 1559, Jacques Blancquart, estingnier, demande x s. pour renouveller les plons des poures de La Bassée. (Arch. de cette ville.) A Béthune, (1549), on fournissait au maître des œuvres de la ville des jettons de cuivre rouge, payés de six à huit sols la livre.

Marie; ceulx de Sainct-Julien, de l'imaige dudict sainct, et de l'hospital de Sainct-Jacques, de l'ymaige dudict sainct Jacques.

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Lesquelz plommetz lesdis conchierges seront tenus raporter par chascun jour ausdis commis, à péril de trois karolus, le tiers au prouffit de l'accusateur et les deux aultres tiers au prouffit de la bourse des poures.

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Cette même année, le magistrat faisait publier un ban contre les marchands drapiers, « qui se ingèrent de, sur les rondz plommetz naguères ordonnez estre mis et tissus ès draps de la ville et aussi sur les grans seaulx desdis draps mectre et frapper leur ponchon ('), quant telz draps sont mis à teindre, et effacent les ponchons des percheurs.

<«< Les draps doivent estre scellés des seaulx des villes ou villages, où ilz ont esté fais.

« En 1566, les centeniers et cincquanteniers portent aux

(1) 1409. Pour 4 martiel servant férir sur les quings, dont on seelle les draps à le haulte perche, pes. vi l., à ns. le liv., XII s. 4389. On envoie à Tournai Jaquemart Le Nepveu, sergent du prévôt de Lille, pour faire délivrer Miquiel de Werny, bourghois de cette ville, que Jaquemart Ghohielle avait fait arrêter, pour obtenir le paiement de XL frans d'or de rente à vie. (Voy. t. V, 3a série, pp. 158 et suiv. de ce recueil.) Pour terminer cette affaire, il fallut payer 14 fr. d'or de c s. feules (faibles), val. LXX s. vII d. fors, au sergent des quins et paines données à le ville et chité de Tournay pour le devant dite paine par ledit Ghohielle donnée sur ledit Miquiel; 1 s. p. de ix s. in d. ob. feules, val. Vi s. vii d. fors, pour la coppie de la commission et rescripion; s. p. de xi s. vi d. feules, val. viii s. x. d. fors, à l'advocat ; vi s. p. de xvii s. ix d. feules, val. xшu s. 1 d. fors, pour le sallaire du sergent des quins et paines; XII s. vi d. t. de xxx s. 1 d. feules, val. xxii s. 1 d. fors, pour le sentence rendue au prouffit de Ghohielle, et, enfin, xxшs. fors pour les despens et frès de Miquiel.

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pauvres les plombz, pour avoir du bled de la ville ('). << En 1574, trois cens quatre plombz, pour délivrer aux porteurs au sacq, ayantz porté bledz au grenier de la ville, coûtent, à raison de xu s. le cent, xxxvi S. »

Valeur des douasiens au XIVe siècle.

L'argentier de 1350 (v. st.) nous fait aussi connaître la valeur des douaisiens; car il nous dit qu'il a « payé, le xvio jour en janvier, XVIII s. x d. douas. ш gros, val. xu s. vid. p., pour vin as jousteurs d'Ippre (2), qui coururent as noeches de le fille signeur Pieron Vrecet (3).

Valeur des patagons aux xvi et xv° siècles.

Dans un compte de la fabrique de Beuvry-lez-Béthune, nous voyons figurer (1642) douze patagons de xxvIII I. vI s. Dans un autre de 1652, on mentionne deux patacons, un jacobus nouveau (+), « ung demy jacobus et trois bagoirs.

En 1689, Pierre Cousin donne trois patacons pour être inhumé dans l'église de Beuvry.

(') En 4484, on remarquait sur les mesures aux blés une croix Saint-Andrieu. 1471, une hab tournois. (St Omer.)

(3) En 4467, le magistrat fait donner XII s. aux arbalestriers qui avaient fait présent aux eschevins de le hure d'un saingler, qu'ils avoient par ci-devant gaignié au jeu de l'arbalestre.

(3) 4354. Pour fiestier en gourmandalle ung messagier du roy, au command dou rewart, vi s. fors.

(*) En 1642, un jacobus valait xi florins. On lit à la fin d'un testament: Inter quos duodecim jacobi erant constanter duodecim florenos singuli; un testament de 1669 mentionne un gigot de rente, dû au fief du Brule,

1679. Un sol marqué.

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