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No III. DVRNACVS. Même type. Le casque est orné de trois plumes sur le côté qu'on aperçoit, le cou de la déesse porte un collier de perles.

Rev. DON NVS. Mênie type que les numéros précédents. --Poids: 1 gr.94.

N IV. DVRNACVS. Même genre que les autres, le cou n'a point de collier, la tête a seulement deux mèches de cheveux, une de moins que le no II.

Rev. Semblable au n" III. - Poids: 1 gr.82.

No V. DVRNAC. Semblable aux précédents, mais la légende s'arrête à la visière du casque et celle-ci est moins prolongée. La gravure est entourée d'un grènetis en torsade.

Rev. AVM. Le cavalier se voit en entier, il a une plume flottante sur son casque. Pièce inédite. C. Nédonchel. Poids : 1 gr.94.

No VI. DVRNAC. Même genre. La chevelure de la tête de Pallas est plus abondante et semble garnir le dessous du casque.

Rev. EBVRO. Type entièrement semblable aux autres pièces. Coll. de Tournai. Poids : 1 gr. 52.

Ces deux dernières pièces sont beaucoup plus rares que les autres, la dernière a donné lieu à différents commen taires plusieurs numismates s'en sont occupés. On sait que les habitants de Liége s'appelaient primitivement les Eburoniens, et l'on peut croire que, ligués avec les Durnaciens, habitants de Tournai, ils auraient fait frapper ce quinaire avec les noms du chef-lieu des deux peuplades voisines. Mais le nom d'EBVRO, sous le cavalier, nous

semble plutôt celui du chef gaulois, toujours ainsi placé, dans les autres pièces du même genre, de même que ceux de: AVSCRO et DONNVS, qu'on a regardés généralement comme désignant des personnages et non des localités.

Quoique ces monnaies soient presque toutes identiques, il y a parmi elles beaucoup de variétés, c'est-à-dire que les coins diffèrent les uns des autres, car tout en représentant les mêmes sujets et rapportant les mêmes légendes, elles ne sont pas semblables. Elles sont du genre des pièces concaves ou scyphonoïdes, et la tête de la déesse est légèrement bombée, le cavalier est représenté du côté creux. Le dessin en est assez correct, mais elles sont très-mal frappées; la gravure est beaucoup plus grande que le flan destiné à la recevoir, et la forme de celui-ci est fort irrégulière quoique le poids ne varie que peu; généralement on n'aperçoit qu'une partie de la tête du cavalier et quelquefois aucune partie de la légende ou quelques lettres seulement. Celles que la planche XIII représente ont été choisies parmi un grand nombre d'autres comme les meilleurs spécimens du genre. Cette famille monétaire est nombreuse; nous nous sommes restreints à la partie qui ne s'écarte pas de notre spécialité. Beaucoup de pièces de notre collection portent EBVRO du côté du cavalier et restent muettes sur la face où est la Pallas; d'autres ont des mots peu saillants et souvent illisibles derrière la tête. Nous avons déchiffré sur certaines les noms de Ambilii ou Rica, ou Cantix, etc.

Nous ferons remarquer, en terminant, que les pièces portant d'un côté AVSCRO, ont de l'autre le mot DVRNACOS. Nous les plaçons les premières, parce que, selon la remarque judicieuse de M. de Sauley, la terminaison OS a dû

précéder celle en US ('); que celles qui représentent le cavalier DONNVS nous offrent la légende DVRNACVS, et, enfin, que les autres ne portent plus que DVRNAC, quoique les auteurs du catalogue qui attribue ces pièces à la ligue des Helvètes contre Arioviste, se soient trompés à ce sujet.

Nous nous sommes peut-être un peu trop étendu sur ces petits détails, au sujet de pièces que nous ne pouvons conserver que comme douteuses pour Tournai; mais nous avons voulu expliquer pourquoi nous persévérions dans notre ancienne opinion, malgré celles contradictoires de plusieurs de nos érudits collègues; et nous répéterons qu'il ne nous semble pas que leurs nouvelles études aient apporté toute la lumière désirée. La grande distance des temps où nous vivons et le peu de documents que nous avons sur ce qui existait alors, laisseront peut-être cette question indéterminée.

Nous donnons, au no VII de la même planche, une petite pièce vraiment gauloise, trouvée dernièrement dans le pays; elle paraît rentrer dans la catégorie de celles dont fait mention M. Hermand, dans son intéressante notice sur les monnaies de Tournai (2). Il est difficile de spécifier ce que le graveur a voulu représenter d'un côté est-ce une tête casquée, accompagnée de trois points ou quelques signes inconnus? Sur le revers, qui est également muet, ou voit une fleur à quatre feuilles cantonnées de trois points.

(1) Mémoires et dissertations. Lettres à M. A. de Longpérier sur la numismatique gauloise. Revue de la numismatique française, nouvelle série, t. VIII, pp. 154 et suiv. Paris, 1863.

(2) Revue de la numismatique belge, t. III, p. 44.

Grandeur éch. Mionnet, n° 2. Épaisseur, 1 1⁄2 mill.

:

Poids: 1 gr. 15.

Nous nous occupons en ce moment des monnaies tournaisiennes qui ont paru sous les Mérovingiens et les Carlovingiens, ainsi que des monétaires et des épiscopales, également pour Tournai, et nous serons toujours trèsreconnaissants envers les personnes qui, ayant des pièces inédites pour cette ville, voudront bien nous en faire parvenir la description.

Tournai, 24 juin 1865.

Comte DE NEDONCHEL.

La commission directrice de la Revue croit devoir faire remarquer qu'en laissant aux auteurs la liberté entière de leurs opinions, elle n'entend nullement les adopter ni en partager la responsabilité.

4 SÉRIE.

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TOME II.

QUELQUES JETONS

DES RECEVEURS DE BRUXELLES,

AU XIVe SIÈCLE.

PLANCHE XII.

Les lecteurs de la Revue se souviendront, peut-être, qu'il y a deux ans ('), nous avons appelé leur attention sur toute une série de jetons jusque-là méconnus, dédaignés, relégués dans la boite à mitraille, avec les stubers et les reckenpfennings de Nuremberg. Ces délaissés n'étaient rien de moins que les premiers monuments métalliques des magistrats de la capitale, les jetons primitifs des anciens receveurs de Bruxelles. Ces jetons sont, pendant tout le cours du quatorzième siècle, presque toujours muets et portent seulement les armoiries de ces magistrats annuels. On les renouvelait donc tous les ans, comme les receveurs eux-mêmes; et leur suite, si jamais on parvient à la reconstituer, sera passablement longue.

Plus tard, les receveurs, ayant agrandi le champ de leurs jetons, y inscrivirent tout au long leurs noms et leurs qualités. Mais nous n'avons pas à nous occuper de cette catégorie, beaucoup plus intéressante sous le rapport de l'art et des renseignements qu'elle fournit aux généalo

(1) Revue de la numismatique belge, t. I, 4a série, p. 400.

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