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l'Italie et l'Autriche, sauf pour les bâtiments qui transporteraient de la contrebande de guerre ou qui tenteraient de violer un blocus. Le tout en conformité du Code susmentionné.

Florence, le 20 juin 1866.

Le ministre de la marine,
DEPRETIS.

PRUSSE.

Ordre du jour du Prince royal, commandant en chef du 2o corps de l'armée prussienne, daté du quartier général de Neisse, le 20 juin 1866.

Soldats de la deuxième armée,

Vous avez entendu les paroles de notre Roi et chef.

Les efforts de Sa Majesté pour conserver la paix à la nation ont été infructueux.

Le cœur gros, mais fort par la confiance dans le dévouement et la bravoure de son armée, le Roi est décidé à combattre pour l'honneur et l'indépendance de la Prusse et pour la puissante réorganisation de l'Allemagne.

Placé à votre tête par la grâce et la confiance de mon royal père, je suis fier de pouvoir, comme le premier serviteur de notre Roi, exposer avec vous ma vie et mon sang pour les biens les plus sacrés de la patrie.

Soldats, pour la première fois depuis plus de cinquante ans, notre armée se trouve en face d'un adversaire digne d'elle.

Ayez confiance dans votre force et dans nos armes excellentes et éprouvées, et songez qu'il s'agit de vaincre le même ennemi qu'autrefois notre plus grand roi a battu avec une petite armée. Et maintenant, en avant! avec l'ancien cri des Prussiens: Avec Dieu pour le Roi et la patrie !

Quartier général de Neisse, le 20 juin.

Le commandant en chef de la 2o armée,

FRÉDÉRIC-GUILLAUME,

prince royal, général d'infanterie et gouverneur militaire de la province de Silésie.

Allocution du général de Beyer, commandant les troupes prussiennes, aux membres de la commission permanente des États de la Hesse Électorale, 20 juin 1866.

Messieurs les membres de la commission permanente de l'Assemblée des États,

Vous connaissez les motifs qui ont porté mon très-gracieux Roi et maître à donner l'ordre d'occuper le territoire de la Hesse Électorale.

En franchissant la frontière, j'ai fait publier que nous ne venions pas en ennemis, mais en amis, et que j'espérais nous voir bientôt resserrés par un lien plus solide que celui qui est aujourd'hui rompu, par un lien qui ne laissera plus de place à une occasion comme celle qui m'a conduit à me présenter devant vous dans les conditions actuelles.

Je suis heureux de pouvoir vous donner de nouveau cette assurance face à face, à vous Représentants des Chambres que l'on vient d'ajourner, et je vous tends la main, à vous, monsieur le Président, en témoignage des sentiments fraternels et cordiaux qui nous animent, moi et mes troupes, et je la tends ainsi au peuple hessois tout entier.

Je serre votre main, car elle est un gage de la confiance avec laquelle vos loyaux compatriotes sont venus au-devant de moi. Travaillons ensemble dans cette confiance réciproque.

Les conseillers du prince Électeur qui ont déterminé Son Altesse Royale à prendre, à notre grand regret et au préjudice du pays, une attitude hostile vis-à-vis de la Prusse, ne doivent point continuer leurs fonctions.

Pénétré du désir d'alléger à la Hesse Électorale, par tous les moyens possibles, les charges et dérangements inévitables d'une occupation, et de laisser continuer sans entraves la marche de l'administration dans toutes ses branches, je désire que cette administration, placée sous mon autorité, soit confiée à des hommes qui possèdent la confiance du pays.

Représentants des Chambres qui viennent d'être ajournées, vous êtes, très-honorés Messieurs, mieux à même de me désigner les hommes qui seraient soutenus dans leur gestion administrative par la confiance du pays, et dont le caractère serait en même temps pour moi une garantie qu'ils sauront envisager l'état actuel des choses sous son véritable jour et qu'ils seront franchement disposés à me donner leur appui.

Je regretterais vivement, très-honorés Messieurs, de vous voir me refuser votre concours dans cette œuvre importante.

Je me verrais alors forcé d'agir selon mes propres vues, sans savoir si mes connaissances personnelles suffiront pour trouver les hommes qui seraient parfaitement et sous tous les rapports à la hauteur de leur mission.

J'attends donc prochainement le résultat de vos délibérations.
Maintenons-nous dans une union cordiale.

ITALIE.

Déclaration de guerre par l'Italie à l'Autriche, adressée par le général La Marmora à l'archiduc Albert, commandant l'armée autrichienne en Vénétie, en date de Crémone le 20 juin 1866.

COMMANDEMENT EN CHEF DE L'ARMÉE ITALIENNE.

Du quartier général de Crémone, 20 juin 1866.

A. S. A. I. l'archiduc Albert, commandant en chef les troupes autrichiennes en Vénétie.

L'Empire d'Autriche a plus que nulle autre puissance contribué à tenir l'Italie divisée et opprimée; il a été la cause principale des incalculables dommages matériels et moraux soufferts par elle depuis des siècles.

Aujourd'hui encore, où vingt-deux millions d'Italiens se sont constitués en une nation, l'Autriche, seule parmi les grands États du monde civilisé, se refuse à nous reconnaître, continuant à tenir dans l'asservissement une de nos plus nobles provinces, qu'elle a transformée en un vaste camp retranché; elle menace de là notre existence et rend impossible notre développement politique au dedans et à l'extérieur.

Ce fut en vain que pendant ces dernières années les tentatives et les conseils de Puissances amies essayèrent de porter remède à cet intolérable état de choses.

Il était donc inévitable qu'à la première complication surgie en Europe, l'Italie et l'Autriche se trouvassent de nouveau en face l'une de l'autre.

L'initiative des armements, prise naguère par l'Autriche, et le refus qu'elle a opposé aux propositions pacifiques des trois grandes Puissances ont dévoilé toute l'hostilité de ses desseins.

Le peuple italien s'est levé d'un bout à l'autre de la Péninsule. C'est pourquoi S. M. le Roi, gardien jaloux des droits de son peuple et défenseur de l'intégrité du territoire national, croit de son devoir de déclarer la guerre à l'empire d'Autriche.

En conséquence; d'ordre de mon auguste Souverain, je signifie à Votre Altesse Impériale, en sa qualité de commandant des troupes autrichiennes en Vénétie, que les hostilités commenceront après trois jours à partir de la date de la présente, à moins que Votre Altesse Impériale n'accepte pas ce délai, auquel cas je la prie de vouloir bien m'en donner avis.

Lɔ général d'armée chef de l'état-major de l'armée italienne,
Signé: ALFONSO LA MARMORA.

Proclamation du roi Victor-Emmanuel aux gardes nationales du Royaume, en date de Florence le 24 juin 1866.

Officiers, sous-officiers et soldats de la garde nationale du Royaume,

Je confie le gouvernement de l'État à mon bien-aimé cousin le prince Eugène, et je vais livrer les derniers combats pour la liberté et l'indépendance de l'Italie.

Pendant que les forces de terre et de mer assureront les droits de la nation contre les menaces et les provocations de l'Autriche, vous maintiendrez le pays tranquille et en bon ordre, afin que l'observation des lois fortifie ses libertés et le prépare dignement au glorieux avenir qui l'attend.

Vous avez constitué ce royaume par votre volonté; aujourd'hui, conservez-le intact par votre discipline et vos armes citoyennes.

Je vous remets avec pleine confiance le soin de maintenir la sécurité intérieure et l'ordre public, et je vais, trnquille, là où m'appelle la voix de l'Italie.

Donné à Florence, le 20 juin 1866.

Signé VICTOR-EMMANUEL.

Contre-signé RICASOLI.

AUTRICHE.

Ordre du jour du feld-maréchal archiduc Albert, en date du quartier général de Vérone, le 21 juin 1866.

Soldats !

Le moment attendu depuis longtemps est enfin arrivé, la guerre

commence.

De nouveau le voisin allonge le bras, afin de se saisir du beau fleuron de la couronne de notre Monarque, confié à votre garde.

L'honneur de l'armée, l'honneur de chacun en particulier est engagé à conserver ce gage. Je ne saurais vous donner de preuve plus éclatante de ma confiance qu'en vous disant franchement que l'ennemi a opéré d'énormes armements et qu'il nous est de beaucoup supérieur en nombre.

La tâche qui nous incombe est sans doute difficile, mais elle est digne de vous!

Dieu aidant, nous allons, encore cette fois, remplir glorieusement notre devoir avec une infatigable persévérance et avec cette ténacité qui est l'héritage de l'Autrichien et qui n'a jamais douté d'elle-même ; c'est de notre côté que se trouve le droit sacré qui doit toujours finir par triompher!

Quoi qu'il puisse arriver, rien n'ébranlera votre courage ardent, rien n'ébranlera votre ferme confiance dans la victoire finale.

Aveuglé par de faciles succès qu'il a obtenus ailleurs par son alliance avec la trahison, la félonie et la corruption, notre adversaire ne connaît plus de bornes à son arrogance et à sa rapacité. Il rêve de pouvoir arborer ses drapeaux sur le Brenner et sur les hauteurs du Karst.

Mais, cette fois, il s'agit d'une lutte ouverte avec une puissance qui sent qu'il y va maintenant de son existence, et qui est résolue à vaincre ou à mourir glorieusement s'il le faut.

Puissiez-vous de nouveau rappeler à l'ennemi combien de fois il a fui devant vous !

En avant donc, soldats !

Les regards pleins d'attente de l'Empereur et de la patrie, les regards pleins de la plus ardente sympathie de vos mères, de vos femmes et de vos frères sont dirigés sur vous.

En avant donc, au combat! au nom de Dieu et avec le cri retentissant: Vive l'Empereur !

Quartier général de Vérone, 21 juin 1866.

Signé : ARCHIDUC ALBERT, feld-maréchal.

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