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velles instructions pour retourner à Rome et jusqu'à ce que les demandes qu'il a soumises au Gouvernement aient été examinées.

Signé: MARIANO ZARCO DEL VALLE.

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M. Pacheco à M. Llorente.

Rome, le 22 mai 1865.

Monsieur le Ministre, j'ai peu de chose à mander à Votre Excellence par le courrier d'aujourd'hui. Il ne s'est passé rien de nouveau dans la vie paisible de cette Cour. La santé du Saint-Père est toujours bonne. Il se propose de passer quelque temps à Castel-Gandolfo, séjour dont il s'est bien trouvé l'année dernière et d'où il est revenu très-soulagé des douleurs dont il se plaignait.

M. Vegezzi n'est pas encore de retour de Turin ou de Florence, mais on l'attend incessamment. Ce qui s'est passé dans cette résidence ou s'y passe, je ne saurais le dire. On croit ici qu'il y a eu quelques difficultés, mais qu'elles ne seront pas insurmontables. Les personnes qui paraissent être bien informées, espèrent toujours avec confiance.

Le comte de Revel, personnage politique important du Royaume d'Italie, a passé quelques jours à Rome et doit partir aujourd'hui. Quelques-uns, beaucoup même, ont cru voir un mystère politique dans son voyage. Indépendamment de ce que cela ne serait pas probable, car on ne concevrait pas que le Gouvernement sarde se servit d'un tel délégué, je sais de bonne source qu'il n'y a absolument rien de fondé dans ce bruit. Le comte de Revel vient de marier une fille et se propose de passer quelques semaines avec elle à Naples. Qu'il ait parlé avec le Cardinal Antonelli, soit pour son compte personnel, soit au nom du parti catholique piémontais, c'est possible et même trèsnaturel, mais qu'il l'ait fait, d'après des instructions reçues par le général La Mormora, cela ne doit pas être et ne paraît pas probable.

Le bruit s'est répandu parmi les personnes qui entourent le Souverain-Pontife, que l'Empereur pourrait bien passer par Rome à son retour d'Algérie. On m'assure qu'il n'y a pas de motifs fondés pour le supposer et que c'est une pure invention. Mais, quoi qu'il en soit, je sais que l'on fait des préparatifs ici atin que, si cette nouvelle venait à se confirmer, on puisse recevoir décemment un hôte aussi illustre. Parmi le peuple on se dit que l'Empereur et le Pape se rencontreront à Porto-d'Anzio, mais ceci n'est qu'une rumeur populaire : jusqu'ici

il n'y a pas autre chose que ce que j'ai mandé à Votre Excellence.

Je terminerai en disant à Votre Excellence, quoique le sujet sorte un peu de ma spécialité, que la situation de l'Italie est extrêmement grave et donne lieu à de sérieuses appréhensions. Le brigandage à Naples, loin de disparaître, s'est étendu pendant le printemps et s'il n'offre pas à la vérité de danger pour le Gouvernement, il cause cependant toujours des inquiétudes et de l'embarras. L'état de la Sicile est encore plus grave, et un soulèvement y paraît imminent. Enfin, les hommes raisonnables et modérés craignent sérieusement que, aux prochaines élections, le parti de l'action ne triomphe dans toute l'Italie, au point de rendre impossible toute idée de solution prudente et sage. Je ne doute pas que Votre Excellence ne soit au courant de tout ceci par les personnes qui ont le devoir de vous en informer, mais je ne crois pas qu'il y ait du mal à ce que, de mon côté, je fasse part de ces nouvelles à Votre Excellence.

Signé: PACHECO.

M. Pacheco à M. Llorente.

Rome, le 7 juin 1855.

(Extrait.) Monsieur le Ministre, aucun événement important ne s'est passé dans cette Cour depuis le dernier courrier. La santé du SouverainPontife continue d'être excellente. Sa Sainteté ne tiendra pas de consistoire dans ce mois, soit parce qu'il n'y a rien d'urgent à déclarer, soit parce qu'Elle ne désire le convoquer qu'après la conclusion des négociations pendantes avec l'Italie. On attend demain le commandeur Vegezzi, suivant l'avis qu'il en a expédié lui-même de Turin, mais peut-être se sera-t-il arrêté à Florence.

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En ce qui touche la province de Naples, je crois pouvoir affirmer à Votre Excellence que le brigandage y est tel qu'il n'a pas été possible d'organiser sur les chemins de fer des communications de nuit, de peur que les trains ne fussent arrêtés et dévalisés.

Signé: J.-F. PACHECO.

M. Pacheco à M. Llorente.

Rome, le 22 juin 1865.

(Extrait.) Monsieur le Ministre, par ma dépêche télégraphique du 14, j'exposaj aussi succinctement que possible, l'état de la négociation avec l'Italie. Aujourd'hui je vais développer ces indications et faire connaitre à Votre Excellence la situation actuelle, d'après les renseignements que j'ai pu recueillir.

J'avais érit à Votre Excellence que, pendant la première période de cette négociation, tout se présentait sous un aspect favorable et laissait espérer un bon résultat. M. Vegezzi n'opposait aucune difficulté aux désirs du Gouvernement Pontifical et en était même venu à abandonner jusqu'à la question du serment à prêter par les Évêques et celle de l'exequatur à donner aux bulles papales.

Mais on trouva à Turin qu'il était allé trop loin. De là des explications échangées entre M. Vegezzi et le cabinet, à la suite desquelles le Délégué italien quitta Rome pour se mettre d'accord avec ses mandants. Lorsque, après vingt-cinq jours d'absence, il revint à Rome, les circonstances n'étaient plus si faciles et l'avenir se présentait sous des couleurs moins riantes. En premier lieu, M. Vegezzi n'avait pu convaincre le Gouvernement italien, au moins sur certains points, et rapportait l'ordre d'insister pour que les nouveaux Évêques jurassent fidélité à Victor-Emmanuel. En second lieu, l'entourage de la Cour Papale s'était vivement agité pour indisposer le Souverain-Pontife contre cette négociation. Le Roi de Naples, comme Votre Excellence le comprendra facilement, voyait dans la conclusion d'un arrangement semblable, un coup porté à ses prétentions. L'ambassadeur d'Autriche la combattait en secret, mais énergiquement; le parti réac tionnaire, dirigé par Monseigneur de Mérode, faisait son possible pour alarmer le Saint-Père sur les conséquences de la négociation afin de la faire avorter. Beaucoup d'Évêques nommés par Sa Sainteté et résidart à Rome, voyaient eux-mêmes avec regret ce changement de résidence et employaient leur influence dans le sens que je viens d'indiquer.

Quoi qu'il en soit, lorsque le négociateur italien se présenta la seconde, fois l'embarras a été plus grand qu'avant; et si l'on ne rompit pas de suite, comme le bruit en courut, tout le monde craignit cependant que la négociation ne se terminât par une rupture. Sa Sainteté qui, dans une pensée véritablement italienne,. . . . . et pour réaliser le projet qui lui a été inspiré par ses sentiments religieux, désire

terminer cette affaire d'une manière satisfaisante, Sa Sainteté, dis-je, a passé des jours pleins d'amertume et des moments de grande tristesse. Ceux qui entourent sa personne, l'ont entendu dire qu'il valait mieux pour elle de mourir que d'assister à de telles choses. Quant au Cardinal Antonelli, il sait merveilleusement dissimuler ses impressions et n'a donné aucun motif fondé de le considérer favorable ou contraire à cette négociation. Il me semble toutefois qu'au fond elle ne lui plaît que médiocrement, car je sais que Monseigneur Berardi ne la voit pas d'un bon œil.

C'est dans ces circonstances que j'ai adressé ma dépêche télégraphique à Votre Excellence. Mon opinion personnelle, qui s'y trouvait clairement exprimée, était que je devais, d'une manière officieuse et sans nous compromettre, me montrer favorable à l'arrangement projeté et faire des efforts pour en amener la conclusion. J'ai la confiance que Votre Excellence aura apprécié les raisons que je lui ai présentées, car elle m'y a autorisé et je trouve par là même une excuse aux développements que j'ai cru devoir leur donner. Je dirai seulement encore que, en agissant de cette façon, nous avons égard à la raison religieuse qui est toujours d'une grande importance pour l'Espagne, nous encourageons les idées justes et naturelles du Souverain-Pontife, et nous contribuons à l'adoption d'une politique vraiment espagnole, qui consiste à créer une Italie monarchique et forte, laquelle ne peut exister qu'à la condition d'être l'amie de la Papauté et de ne dépendre ni du Cabinet des Tuileries, ni de celui de Vienne. L'existence d'une Italie semblable, si elle parvenait à se former, serait un grand bien pour nous.

Mais pour en revenir à la négociation, je dirai à Votre Excellence que les craintes auxquelles j'ai fait allusion précédeminent, ne se sont pas vérifiées jusqu'ici et qu'on peut encore conserver de justes espérances au sujet d'un arrangement. M. Vegezzi a insisté auprès de son Gouvernement pour que ce dernier rabatte quelque chose de ses exigences. Dans l'entourage du Pape, il y a des personnes qui sont disposées à céder un peu. En recherchant des précédents, on a trouvé que le Pape Pie VII a autorisé, il y a soixante ans, les Évêques de l'Ombrie, à prêter un certain serment négatif à Napoléon Ier, et l'idée a été suggérée de proposer quelque chose d'analogue comme moyen de transaction.

On attend aujourd'hui de Florence le courrier expédié par M. Vegezzi. Aujourd'hui aussi le Délégué doit être reçu en audience par le Pape. Si, à la dernière heure, il m'arrive encore quelque nouvelle, j'aurai soin de la communiquer à Votre Excellence. En attendant je me conforme à ses instructions, en me bornant actuellement à persuader au négociateur italien que son Gouvernement doit céder,

parce qu'il est de son plus grand intérêt de poser le premier jalon qui servira à amener une entente avec Rome. Je tâche en même temps d'obtenir des personnes influentes de la Cour qu'elles ne s'opposent pas à un accord ou à une transaction qui leur donnerait plus de sécurité morale que les 10000 Français du château Saint-Ange. Signé: J.-F. PACHECO.

DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.

L'Ambassadeur d'Espagne à Rome au Ministre des affaires

étrangères.

Rome, le 26 juin 1862.

L'Envoyé italien est parti cette après-midi pour Florence. Sa négociation n'a pas abouti. Les uns disent qu'elle reste pendante. Ici on la considère comme rompue.

DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.

M. Mon à M. Bermudez de Castro.

Paris, le 27 juin 1865.

D'après toutes les nouvelles qui arrivent d'Italie, les négociations pendantes continuent et auront sans doute un résultat quelconque, malgré l'opposition des partis extrêmes. Les deux Souverains le désirent; le Cardinal Antonelli s'aperçoit de la grande pénurie d'argent et de la nécessité d'y remédier. Le moment est sans doute propice pour que les puissances catholiques cherchent à s'entendre sur une action commune, ainsi que je l'ai fait remarquer dans mes dépêches du 27 mars, et plus tard, des 13 et 21 avril.

M. Bermudez de Castro à M. Alexandre Mon.

Madrid, le 1er juillet 1865.

Monsieur, dans la première partie de son télégramme du 27 du mois passé, Votre Excellence annonce que les négociations entre

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