Page images
PDF
EPUB

futur Empereur d'Allemagne; mais ces souverains seront toujours plus disposés à concéder des droits à un allié, à un membre de l'Union qu'à un empereur et suzerain.

Du reste, il me sera donné de traiter plus à fond cette question lors de la discussion des projets de loi que j'aurai à vous présenter aujourd'hui et du projet de loi sur les élections du Parlement.

AUTRICHE.

Ordre du jour de l'Archiduc Albert aux troupes, en date de Vienne, le 17 août 1866.

Quartier général de Vienne, 17 août 1866.

Soldats, la conclusion de l'armistice au nord et au sud a probablement mis un terme aux opérations militaires.

Dans la première période de cette guerre vous avez eu l'occasion de donner des preuves de votre dévouement à toute épreuve et de votre courage héroïque dans les grandes batailles comme dans les petits combats. Sur le théâtre de la guerre au sud, le succès de nos armes sur terre et sur mer contre un ennemi vaillant et supérieur en nombre a suffisamment parlé.

Au nord aussi, où le sort des armes ne nous a pas été favorable, le monde entier s'accorde à reconnaître le courage que vous avez opposé à la supériorité du nombre de nos ennemis, à une arme à feu plus perfectionnée et aux circonstances défavorables qui mettent la persévérance du soldat aux plus dures épreuves.

Volant au secours de la capitale menacée au nord et au sud, l'armée rassemblée sur les bords du Danube a, par ses positions imposantes, arrêté l'ennemi dans sa marche.

Lorsque l'Italie, profitant du départ de l'armée du sud, inonda de troupes nouvellement rassemblées les parties ouvertes de la Vénétie, et commençait déjà à franchir les frontières des provinces allemandes, une armée venant du nord s'est de nouveau portée à sa rencontre avec une rapidité jusqu'ici sans exemple, et, se joignant à la vaillante troupe chargée de la défense du Tyrol, a forcé l'ennemi à battre en retraite sur tous les points et à demander un armistice.

L'armée autrichienne, attaquée de deux côtés par les armées de deux États puissants, et abandonnée de la fortune sur le théâtre décisif de la guerre, a fait aussi tout ce qu'il était possible d'attendre d'elle dans des circonstances pareilles.

La guerre a imposé de lourds sacrifices à l'empire, mais le sang de tant de milliers de ses héros n'aura pas coulé en vain: elle a acquis à l'Autriche, à son armée, de glorieux souvenirs et de précieuses leçons, les sympathies reconnaissantes de la patrie, l'estime de ses adversaires et le respect du monde entier.

Puisse l'armée, riche des expériences qu'elle a recueillies, regarder l'avenir avec une confiance inébranlable!

Nous nous rendrons toujours avec joie à l'appel de notre auguste Souverain, répétant la devise avec laquelle nous avons commencé et fini la guerre:

« Vive l'Autriche! Vive l'Empereur! >

Signé: L'archiduc ALBERT, Maréchal.

PRUSSE.

Proclamation aux habitants de Francfort par M. de Patow, gouverneur civil des territoires du Mein occupés par les troupes prussiennes, datée de Francfort, le 19 août 1866.

S M. le roi de Prusse m'ayant investi, le 11 de ce mois, sous l'autorité du commandement en chef de l'armée du Mein, de la direction supérieure et de l'administration civile dans les territoires suivants occupés par les troupes prussiennes : Nassau, Hesse-Supérieure, Francfort et Franconie, j'ai, à partir d'aujourd'hui, commencé mes fonctions.

J'apporte avec moi confiance et bon vouloir. Puisse-t-on me répondre de tous les côtés par le bon vouloir et la confiance!

Vis-à-vis des autorités et des habitants des territoires précités, aucun changement n'est opéré dans la position et les attributions des commissaires civils déjà nommés.

Francfort, 19 août 1866.

Le gouverneur civil,

Signé DE PATOW.

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

Proclamation du président Johnson déclarant la paix rétablie dans tous les États de l'Union, y compris le Texas, en date de Washington, le 20 août 1866.

Attendu que par ses proclamations du 15 et 19 avril 1861, le président des États-Unis, en vertu du pouvoir dont il est investi par la Constitution et les lois, a déclaré qu'il était mis obstacle à l'exécution des lois des États-Unis dans les États de la Caroline du Sud, de la Géorgie, d'Alabama, de Floride, de Mississipi, de Louisiane et de Texas par des forces trop considérables pour être combattues par l'action ordinaire de la justice et par l'autorité dont les marshals sont investis par la loi ;

Que par une autre proclamation en date du 16 août de la même année, conformément à un acte du Congrès approuvé le 13 juillet 1861, les habitants de la Géorgie, de la Caroline du Sud, de la Virginie, de la Caroline du Nord, du Tennessée, de l'Alabama, de la Louisiane, du Texas, de l'Arkansas, du Mississipi et de la Floride, excepté les habitants de cette partie de la Virginie qui est située à l'ouest des monts Alleghany, et ceux des autres États susnommés qui pourraient être restés fidèles à l'Union et à la Constitution, ou qui se trouveraient sous le contrôle des forces fédérales employées à la dispersion des insurgés, ont été déclarés en état d'insurrection contre les États-Unis ;

Que, par une autre proclamation, du 1er juillet 1862, lancée conformément à un acte du Congrès, approuvé le 7 juin de la même année, il était déclaré que l'insurrection existait encore dans les susdits États, à l'exception de certains comtés indiqués dans l'État de Virginie;

Que, par une proclamation en date du 2 avril 1863, lancée confor mément à un acte du Congrès du 1er juillet 1861, les exceptions spécifiées dans la proclamation du 16 août ont été révoquées, et les habitants des États de Géorgie, de la Caroline du Sud, de la Caroline du Nord, de Tennessée, d'Alabama, de Louisiane, de Texas, d'Arkansas, de Mississipi, de Floride et de Virginie, excepté les quarante-huit comtés de la Virginie occidentale, et les ports de la Nouvelle-Orléans, de Key West, de Port-Royal et de Beaufort dans la Caroline du Nord, ont été déclarés être en état d'insurrection contre les États-Unis;

Que par une autre proclamation, du 15 septembre 1863, lancée conformément à un acte du Congrès approuvé le 3 mars 1863, il a été déclaré que la rébellion existait encore, et que le writ d'habeas corpus

était suspendu en certains cas spécifiés dans toute l'étendue des ÉtatsUnis, ladite suspension devant être maintenue pendant toute la durée de la rébellion ou jusqu'à ce que ladite proclamation fût modifiée ou révoquée par une proclamation subséquente;

Que la Chambre des représentants, le 22 juillet 1861, a adopté une résolution dans les termes suivants :

« Résolu par la chambre des représentants au Congrès des ÉtatsUnis, que la déplorable guerre civile dans laquelle nous sommes plongés a été imposée au pays par les sécessionnistes des États du Sud, maintenant révoltés contre le Gouvernement constitutionnel et réunis en armes autour de la capitale, que, dans cette crise nationale, le Congrès, bannissant tout sentiment de colère, et d'irritation, ne se souviendra que de ses devoirs envers le pays entier, que cette guerre n'est pas faite, de notre part, dans un esprit d'oppression, ni dans l'intention de conquérir et de subjuguer, ni pour fouler aux pieds les droits et les institutions de ces États, mais pour défendre et maintenir la suprématie de la Constitution, pour conserver l'Union, avec toute la dignité, l'égalité et les droits des différents États dans toute leur intégrité; et que la guerre doit cesser dès que ce but sera atteint. »

Que le Sénat des États-Unis, le 25 juillet 1861, a adopté une résolution ainsi conçue :

« Résolu que la déplorable guerre civile dans laquelle nous sommes plongés a été imposée au pays par les sécessionnistes des États du Sud, maintenant révoltés contre le Gouvernement constitutionnel et réunis en armes autour de la capitale; que dans cette crise nationale, le Congrès bannissant tout sentiment de colère et d'irritation, ne se souviendra que de son devoir envers le pays entier, que cette guerre n'est pas faite, de notre part, dans un esprit d'oppression, ni dans une intention de conquête et de subjugation, ni dans celle de fouler aux pieds les droits et les institutions de ces États, mais pour défendre et maintenir la suprématie de la Constitution et toutes les lois qui en dérivent, et pour conserver l'Union avec toute la dignité, l'égalité et les droits des différents États dans leur intégrité; que la guerre devrait finir aussitôt que ce but sera atteint. »

Que ces résolutions, quoiqu'elles n'aient pas été prises de concert, sont substantiellement identiques, et que, comme telles, elles peuvent être regardées comme exprimant la pensée du Congrès sur le sujet auquel elles se rapportent;

Que par une proclamation de 1865, il a été déclaré que l'insurrection était supprimée dans l'État de Tennessée, que l'autorité des États-Unis y est reconnue sans contestation, et que les fonctionnaires réguliers des États-Unis n'y rencontrent pas d'obstacle dans l'accomplissement de leurs devoirs officiels;

Que le président des États-Unis, par une autre proclamation, lancée le 2 avril 1866, a annoncé et déclaré qu'il n'y avait plus de résistance armée, de la part de citoyens égarés ou d'autres, à l'autorité des ÉtatsUnis, dans aucun des États susmentionnés, excepté seulement dans l'État de Texas; qu'il a en outre annoncé et déclaré que les lois pouvaient être appliquées et mises en vigueur dans les susdits États, excepté le Texas, par les autorités civiles, régulières, locales et fédérales, que le peuple de ces États, excepté celui de Texas, est dans de bonnes et loyales dispositions, qu'il s'est conformé ou se conformera, dans sa législation, à l'ordre de choses résultant de l'amendement à la constitution des États-Unis, qui prohibe l'esclavage dans tout le territoire soumis à l'autorité des États-Unis; qu'il a en outre déclaré dans la même proclamation que le peuple américain est maintenant décidé à ne pas admettre qu'un État ait le droit ou le pouvoir de sortir de l'Union américaine ou de s'en séparer, ni qu'il puisse en être séparé, et que, par conséquent, chaque État doit constituer une partie intégrante des États-Unis; et qu'il a en outre déclaré dans la même proclamation, que les États susmentionnés, excepté le Texas, ont, comme il vient d'être dit, donné la preuve satisfaisante de leur acquiescement au principe important et souverain de l'unité nationale;

Que le président des États-Unis, dans la même proclamation, a déclaré en outre que l'on considère comme un principe fondamental de gouvernement qu'après avoir vaincu et soumis une population révoltée, il faut ou la traiter de manière à se concilier sa bonne volonté et son amitié, ou la maintenir sous le joug absolu du pouvoir militaire, ou l'épuiser par la dévastation, de manière à la mettre dans l'impuissance de nuire, politique contraire à tous les principes d'humanité et de liberté ;

Que le président a en outre déclaré dans la même proclamation que la constitution des États-Unis s'occupe seulement d'associations constitutionnelles organisées en États, mais non de territoires, de dépendances, de provinces ou de protectorats; que ces États constituant l'Union, doivent être nécessairement et sont, en vertu de la constitution et des lois des États-Unis, égaux en droits politiques, en priviléges, en dignité et en pouvoir aux divers États avec lesquels ils sont unis; et qu'il a en outre déclaré que le respect de l'égalité politique, comme principe de droit et de justice, est bien fait pour encourager les peuples des susdits États, excepté le Texas, à se montrer de plus en plus constants et persévérants dans l'allégeance à laquelle ils se sont de nouveau soumis;

Que le président a déclaré en outre que les armées permanentes, l'occupation militaire, la loi martiale, les tribunaux militaires, la suspension du writ d'habeas corpus sont, en temps de paix, dangereux

« PreviousContinue »