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Solidité depuis le plan de flottaison fupérieur jusqu'à la quille. folid. entre le 1'. plan de flot. & la quille.

Bordages.

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Etrave & étambot.

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Déplacement de la partie à 11,72 pieds au

8105 (pag. 16.) 500

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8625 pieds cubes.

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deffous du plan de flottaifon fupérieur. 17250189,56 last. D'après ce calcul, conftruifez l'échelle de folidité.

Tracez deux lignes perpendiculaires entr'elles, l'une dans le fens horifontal, l'autre dans le fens vertical; faites fur la ligne horifontale une échelle décimale à volonté qui repréfentera des laftes fortes, & fur la verticale une autre échelle, auffi à volonté, en pieds, comme on le voit, figure 50.

En deffous de la ligne horisontale & à des distances de cette ligne fupérieure, de 1,62, 3,24, 4,86, 6,48, 8,1, 9,72 & 11,2 pieds, tracez-y des paralleles.

Sur l'échelle de laftes, prenez les quantités trouvées en lastes 45,16, 85,89, 120,88, 149,75, 171,45, 184,6 & 189,56; portez ces quantités fur les lignes horisontales correfpondantes, à partir de la ligne verticale.

Par tous ces points faites paffer une courbe, & vous aurez votre échelle de folidité.

L'échelle horisontale eft en tonneaux de France, tons Anglois, & laftes fortes Suédoifes.

Voici la maniere de fe fervir de cette échelle :

La ligne ab* fur le plan d'élévation eft la ligne fupérieure de flottaifon, le Corfaire étant à fa charge. Suppofons que la ligne de flottaifon avant qu'il foit chargé tout-à-fait, fût celle cd; alors on "prend les distances ac & bd qui, d'après l'échelle du plan, donnent 4 pieds o pouces & 5 pieds o pouces, on ajoute ces deux quantités, & on en prend la moitié de la fomme, 4 pieds 6 pouces. Prenez cette quantité 4 pieds 6 pouces fur l'échelle de folidité, vous aurez

* Voyez l'ouvrage intitulé Architectura Navalis, &c., Planche IV, N°. 4. L'ufage de cette échelle eft fi fimple, que nous n'avons pas cru devoir ajouter un plan de Vaiffeau à notre Ouvrage, pour en faciliter l'intelligence.

eg qu'il faut tranfporter perpendiculairement à la ligne eƒ jusqu'à ce qu'elle rencontre la courbe en h. De h menez la ligne hi perpendiculairement à fe, ou, ce qui eft la même chofe, parallèlement à eg; cette ligne marque fur l'échelle de la charge la quantité pefante qu'il faut encore mettre à bord pour faire caler le Vaiffeau jufqu'à la ligne a b, c'est-à-dire, 110 laftes fortes Suédoifes.

Si le Vaiffeau est tout-à-fait lége, on peut de cette maniere trouver la charge qu'il peut prendre; ou fi l'on a une fois obfervé la flottaifon d'un Vaiffeau, & qu'on lui en trouve une autre, on pourra, au moyen de ladite échelle, fe procurer la quantité pefante que le Vaiffeau a reçue à bord, ou qui en a été déchargée pour qu'il foit ainfi plus calé ou plus lége.

Si on avoit de pareilles échelles pour tous les Vaiffeaux faites par le Conftructeur du Bâtiment, l'Armateur ou le Capitaine feroit toujours à même de voir la charge qu'il pourroit prendre à bord & cela avec une exactitude à ne pas fe tromper d'une lafte pour le plus grand Vaiffeau, quand la ligne de charge eft déterminée.

Cette échelle eft particuliérement néceffaire pour les Bâtimens de guerre ou Corfaires, afin que fachant la quantité de vivres & d'autres munitions qu'ils doivent prendre, on puiffe déterminer le left qu'ils peuvent embarquer pour ne caler que jufqu'à leur flottaison en charge.

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Sur la qualité, dans les Vaiffeaux, d'être ardent.

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QUand le vent dépend, les Vaiffeaux font plus ou moins ardents,

c'est-à-dire, tendent plus ou moins à venir au vent; cela peut provenir d'une augmentation ou d'une diminution de voiles à l'une des extrémités, ce qui fait varier le centre de gravité de la voilure de l'avant à l'arriere, de l'arriere à l'avant.

Il y a cependant des Vaiffeaux d'une forme telle qu'ils font toujours ardents, quoique le centre de gravité de la voilure foit porté de l'avant. D'autres font lâches, ou ont de la peine à venir au vent, quoique ledit centre de gravité des voiles foit porté de l'arriere.

Il n'y a d'autres forces qui agiffent fur le Vaiffeau, que l'air en mouvement & l'eau, c'eft-à-dire, le vent fur les voiles, & l'eau fur la carene du Navire; & puifque la difpofition des voiles feule ne peut produire ou empêcher cette tention à venir au vent, fa caufe doit provenir auffi de l'effet de l'eau fur la carene.

Repréfentons-nous, pour un moment, le Vaiffeau feulement relativement à fa pefanteur, & fuppofons-le être d'une forme indéterminée, les poids raffemblés proche le centre de gravité. Que ce corps foit mu dans l'eau avec une certaine viteffe. Suppofons une autre force qui agiffe dans un fens contraire au mouvement du corps, non pas felon une ligne paffant par le centre de gravité, mais un peu en-deça ou en-delà: ce corps fera forcé de tourner fur fon centre de gravité, ou fur un point qui en fera fort près, & l'effet de cette force, quant au mouvement de rotation, fera en rapport de la distance de la direction de cette force au centre de gravité. Ceci n'exige point de démonstration, étant une des loix la plus connue de la méchanique.

Un Vaiffeau fillant avec le vent de côté, fi la résultante de la force du vent dans les voiles paffe par une verticale dans laquelle fe trouve le centre de gravité du Bâtiment, alors l'eau fait le même effet fur la carene, que la force dont nous venons de parler fur le corps que nous avons fuppofé: car fi la résultante de la réfiftance de l'eau paffe d'un coté ou de l'autre du centre de gravité du Navire, il ne peut manquer d'en devenir ardent ou lâche: ardent, fi cette résultante paffe du côté du lof; lâche, si elle passe de l'arriere du centre de gravité.

On peut prévenir ce mouvement de rotation de l'un ou de l'autre côté, en faifant paffer la réfultante de la force du vent dans les voiles, dans la verticale par laquelle pafferoit auffi la résultante de la résistance de l'eau. Les voiles devroient toujours être difpofées pour cet effet; mais comme le tranfport du centre de gravité des voiles, vers l'une des extrémités, doit être renfermé dans de certaines bornes déterminées par d'autres raifons, la résultante de la résistance doit donc avoir auffi fes limites qu'elle ne peut outrepaffer.

Comme cette propriété, entre toutes les qualités du Vaiffeau, eft de très-grande importance, il faut rechercher la résultante de la réfiftance de l'eau pour, en conféquence, changer la forme de la carene, fi cette résultante fe trouvoit ne pas paffer dans fon vrai lieu. Cette résultante ne peut fe trouver qu'au moyen de celles des efforts directs, latéraux & verticaux de ladite réfiftance de l'eau fur toute la partie du Vaiffeau qui y eft plongée; mais il faut obferver que, comme nous confidérons ici le moment de rotation feulement dans un plan horisontal, nous ne devons avoir égard qu'aux forces directes & latérales qui feules y ont part.

Tant que le Vaiffeau va vent-arriere, les forces latérales, fur chaque côté, font égales. Dans ce cas on ne doit y avoir nul égard. Mais quand le Vaiffeau fille avec vent de côté, les voiles font orientées obliquement, par rapport à la ligne du milieu felon la longueur du Navire, & le vent emploie une partie de fa force à pouffer le Bâtiment de côté, en même tems qu'il le pouffe de l'avant. Le Vaiffeau a une forme telle que la réfiftance au mouvement de l'avant, eft moindre que celle au mouvement de côté, & la direction de la route pe fe trouve ni parallele à la ligne du

milieu, ni perpendiculaire à cette même ligne le Bâtiment ne va pas où il présente, il va felon une ligne que l'on appelle la dérive.

L'effort latéral de la résistance de l'eau n'eft donc plus égale des deux côtés, elle eft plus forte du côté deffous le vent que de celui au vent; ainfi, fi l'on fouftrait l'une de l'autre, il restera la réfiftance latérale qui, de toute fa force, agit fur ledit côté deffous le vent. Si, connoiffant le point par lequel doivent passer les réfultantes des forces directes & latérales, tant par rapport à une des extrémités, que par rapport à la ligne du milieu, on forme un rectangle defdites forces, fa diagonale fera la direction moyenne horisontale de l'eau. C'eft cette direction qui peut tendre à faire tourner le Vaiffeau, dans l'un ou l'autre fens, autour de fon centre de gravité, comme nous l'avons déja dit.

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Maintenant que nous voyons ce qui rend les Vaiffeaux plus ou moins ardens, comme, fuivant le paragraphe 17, on peut fe procurer l'effort, tant direct que latéral de la résistance, il sembleroit qu'il n'y auroit plus de difficultés pour avoir la direction moyenne de l'eau: mais le Bâtiment ayant vent de côté, doit non-seulement, par rapport à cette force, incliner fur le bord oppofé, mais encore, comme il eft dit dans le paragraphe précédent, avoir de la dérive: ainfi, pour avoir cette direction moyenne, il faut néceffairement, ou faire varier la conftruction des forces truire d'autres lignes fur le Vaiffeau, qui le représentent dans fa nouvelle fituation.

ou conf

La façon de fe procurer la direction moyenne par des lignes projettées fur le Vaiffeau, dans fa nouvelle fituation, étant la plus aifée & la plus claire, j'en donnerai ici un exemple, ainsi que des calculs qui menent à la solution définitive de la question.

* Il y a ici une théorie affez élégante fur le changement des forces, par rapport aux quantités variables de la dérive & de l'inclinaifon : mais comme, quoique fort longue il refte bien des chofes à y ajouter, & qu'avec tout cela, elle ne mene qu'à des principes plus abftraits, à des procédés plus longs que ceux de conftruire des lignes fur le Vailleau dans l'état d'inclinaifon & le cas d'obliquité de route, je fupprime cette théo fie, & m'en tiens à la feconde méthode.

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