25 CHAPITRE XV PÉRIODE CONTEMPORAINE I. De 1871 à 1900 ous abordons la période contemporaine de l'histoire de la Poste à Paris et nous devons tout de suite prévenir le lecteur que nous sommes forcé, par le cadre même de notre ouvrage, de ne pas nous étendre comme il semblerait juste sur les événements et les progrès qui ont marqué la période de 18711914. Quelques réformes importantes on eu lieu, beaucoup de créations très utiles au commerce ont été faites, enfin le service postal en général a été complètement modifié. Mais toutes ces modifications étaient en germe et nous avons déjà indiqué, au fur et à mesure qu'elles se produisaient, les initiatives tentées pour améliorer cette grande branche de l'activité économique des peuples qu'est la Poste. Après la guerre, le tarif des lettres pour Paris fut très légèrement augmenté; la loi du 24 Août 1871 réglementa comme il est indiqué dans le tableau suivant la correspondance de la grande ville : et ainsi de suite, en augmentant de 15 et 25 centimes, suivant les catégories, par chaque 30 grammes. Le 6 Février 1872, les journaux furent autorisés à faire timbrer leurs bandes d'abonnés, au préalable, afin de pouvoir profiter de la dernière limite d'heure. Dans le courant de cette même année, une commission fut instituée au Ministère des Finances pour examiner s'il n'y aurait pas intérêt pour l'Etat à ce que les timbres fussent imprimés à son compte et sous sa gestion directe. La Banque de France, qui possédait un atelier très bien outillé pour le tirage de ses billets, fut chargée d'étudier la question et de présenter un rapport à l'Administration des Postes ; quelque temps fut nécessaire, comme on le verra, pour que cette idée soit réalisée On ne s'imagine pas les efforts qu'il fallut faire pour battre en brèche l'Administration qui était hostile à l'admission des cartes postales (254). Presque tous les pays avaient adopté ces cartes, d'un maniement si facile pour les agents; seule, la France, comme (254) C'est le Dr Stephenson, qui était secrétaire d'Etat aux Postes de l'Empire germanique, qui proposa au 5 Congrès postal, qui se tint à Carlsruhe en 1865, l'idée de la carte postale, qui fut de suite adoptée par l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse. Mais la première carte postale émise et créée en France est due à M. Besnardeau, papetier à Sillé-le-Guillaume, dont nous sommes heureux de reproduire un autographe, qui fixe ainsi sans contestation cette priorité. Cette carte postale fut " à utiliser sculement dans le régime intérieur (France Algerie et Tunisie 1 L. A P.N Adresse du Destinatoire to mousions Georges Brunel, adurinistratan de Hommage de l' Juventeur de la pe suite postule chateau . Goutier, le 27 puilta 1910. Д. Вепкидому soldats du camp de Conlie. M. Besnardeau est mort, il y a quelques années, à l'âge de 80 ans. composée en 1870 pour les Un autre essai fut fait à Strasbourg en 1870 également. La Société de Secours aux Blessés étant intervenue auprès de l'autorité allemande qui investissait la place, avait obtenu que les assiégés pourraient correspondre avec leur famille au moyen d'une carte postale ne contenant que quelques mots et aucun renseignement militaire. On trouve de ces cartes oblitérées de Septembre et d'Octobre; elles sont excessivement rares. Postale Universelle de Berne (255) et la Chambre des Députés, sur la proposition de Léon Say, adopta cette convention le 3 Août 1875. Le tarif des lettres se trouva modifié pour Paris : La convention n'entra en vigueur que le 2 Janvier 1876. La Banque de France, qui, comme nous l'avons dit, avait été chargée d'étudier la question de l'impression des timbres-poste, déposa un rapport favorable qui fut adopté par l'Administration des Postes, mais cette dernière n'étant pas en mesure d'entreprendre cette fabrication, elle chargea la Banque de la faire pendant deux ans, c'est-à-dire le temps de s'organiser. L'Administration s'engageait d'ailleurs à racheter à la Banque le matériel que cette dernière aurait acquis pour ce travail. Au mois de Juillet 1875, M. Hulot, qui depuis longtemps imprimait les timbres, fut prévenu qu'il aurait à cesser cette fourniture dès le 1er Janvier 1876. Pendant trente ans, en effet, M. Hulot avait détenu le monopole de la fabrication des timbres, qui s'effectuait à la Monnaie et il a laissé la réputation, bien justifiée, d'un homme acariâtre, atrabilaire, très jaloux de ses prérogatives et quelque peu mystérieux quant aux procédés qu'il employait pour fabriquer les vignettes postales. Il y eut des gens bénévoles qui crurent à des procédés extrêmement compliqués jusqu'au moment où le Ministre des Finances, Léon Say, en 1875, demanda à Hulot de lui désigner quelqu'un pour le suppléer, s'il venait à manquer (il était déjà âgé). Le ministre reçut une telle réponse que, suffoqué de l'outrecuidance de cet imprimeur, il signa sa révocation le soir même. Alors Hulot refusa de céder son matériel, il loua un local dans une rue voisine et l'installa sous forme de musée. Il faut dire qu'Hulot fut bon ouvrier et que les vignettes tirées sous ses ordres donnèrent toujours satisfaction à l'Administration. (255) Le 15 Septembre 1874 s'étaient réunis à Berne les postiers de 20 Etats et le 9 Octobre suivant était fondée l'Union Postale Universelle qui devait rendre tant de services dans les relations mondiales, en unifiant les tarifs et permettant ainsi un développement considérable d'échanges de pays à pays; c'était là, au point de vue économique un progrès considérable et une innovation qui devrait être commémorée comme un des événements historiques les plus marquants. |