Page images
PDF
EPUB

HISTOIRE

DE BOSSUET.

LIVRE SEPTIÈME.

Genre de vie de Bossuet dans son diocèse et dans son intérieur.

DE BOSSUET.

LIVRE SEPTIÈME.

www

Genre de vie de Bossuet dans son diocèse et dans son intérieur.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

Bossuet prend possession de l'évêché de Meaux. 1682.

BOSSUET n'avoit pas attendu la clôture de l'assemblée de 1682 pour aller prendre possession de l'évêché de Meaux. Aussitôt que l'affaire de là Régale eut été terminée à la satisfaction du Roi et du clergé, l'assemblée crut devoir suspendre ses séances pour préparer et méditer sa Déclaration sur la puissance ecclésiastique. Bossuet profita de ce court intervalle pour se rendre à Meaux, et il arriva le 7 février 1682, accompagné de l'évêque de Tournai (1).

y

L'installation de Bossuet eut lieu le dimanche 8 février (jour de la Quinquagésime), et le lendemain fut consacré aux cérémonies d'usage. Il se. retira ensuite à Germigny, maison des évêques de

(1) Gilbert de Choiseul, nommé d'abord à l'évêché de Comminges en 1644, et ensuite à celui de Tournai en 1671, mourut à Paris en 1689, âgé de soixante-seize ans.

Meaux, pour se préparer pendant quelques jours à ouvrir lui-même le carême dans sa nouvelle église. Il revint le mercredi matin à Meaux, et se rendit à la cathédrale, où il donna les cendres à un peuple immense que cette cérémonie si religieuse et si morale avoit conduit aux pieds de son nouvel évêque.

Ce fut en cette circonstance que, montant pour la première fois dans sa chaire épiscopale, Bossuet prit avec son peuple l'engagement de se consacrer tout entier à son instruction; il annonça en présence de l'archevêque de Rheims et des évêques de Tournai, de La Rochelle (1) et de Luçon (2), qui avoient voulu orner le cortége de Bossuet dans la cérémonie de son installation, qu'il prêcheroit luimême dans son église toutes les fois qu'il officieroit pontificalement.

Jamais aucune affaire de quelque nature qu'elle fût, jamais aucune considération de bienséance ne l'empêcha de se rendre à Meaux aux approches des fêtes solennelles. Il ne crut pas même que ses fonctions de premier aumônier de madame la DAUPHINE fussent une excuse suffisante pour le dispenser d'une obligation qu'il regardoit comme le premier de ses devoirs. Il prenoit alors congé de la Cour, et retournoit à Meaux en laissant aux autres

(1) Henri-Marie de Laval de Bois-Dauphin, nommé à l'évêché de Saint-Paul-de-Léon en 1651, et à celui de la Rochelle en 1661, mort le 22 novembre 1693, âgé de soixantequatorze ans.

(2) Henri de Barillon, né en 1639, nommé à l'évêché de Luçon en 1671, mort le 7 mai 1699, à l'âge de soixante

onze ans.

officiers de la chapelle le soin de le suppléer dans ses fonctions (1).

Le premier séjour de Bossuet à Meaux ne put être que d'une courte durée. L'assemblée de 1682 alloit reprendre ses séances et proclamer sa célèbre Déclaration sur la puissance ecclésiastique; et on a vu toute la part qu'il a eue à ce grand ouvrage.

II. - Voyages de Bossuet à la Trappe.

Mais à peine l'assemblée fut-elle séparée au mois de juin 1682, que Bossuet se crut libre de se consacrer exclusivement au gouvernement de son diocèse. Ce fut pour mieux s'y disposer, qu'il exécuta alors le dessein qu'il avoit formé depuis long-temps d'aller se recueillir quelques jours dans les déserts de la Trappe.

Il vouloit puiser dans les entretiens de son ami l'abbé de Rancé, et dans la sainte et austère discipline des religieux qui avoient embrassé sa réforme, le courage, la force et la piété qu'il se proposoit de porter dans l'exercice de ses fonctions épiscopales.

Pendant le cours de son épiscopat, Bossuet a fait, à différentes époques, huit voyages à la Trappe (2).

(1) Bossuet avoit rempli avec une telle assiduité la loi qu'il s'étoit faite d'officier exactement dans son église, à toutes les fêtes solennelles, qu'après sa mort, le chapitre de Meaux, dans un procès qu'il eut avec l'abbé Bossuet, héritier de son oncle, au sujet des réparations de l'église, fit entrer les réparations des ornemens dans l'état de ses réclamations. Le chapitre représenta « que feu M. de Meaux avoit » usé les ornemens les plus riches de son église, en offi ́» ciant lui-même aux dix-sept fétes solennelles de chaque » année; et demandoit en conséquence cinq mille franos. » (Le premier en 1682; le second en 1684 avec l'abbé Fleury; le troisième en 1685 avec l'abbé de Langeron. Ce

« PreviousContinue »