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ront plus fiers, plus satisfaits, plus heureux, plus empressés à se rendre dignes de leurs grades, plus sincèrement dévoués au chef de l'état et à la patrie.

Que les réserves soient formées en milices bourgeoises ou nationales, qui s'exerceront, tous les jours de fête, dans leurs communes ou leurs arrondissemens respectifs, et donneront une éducation et un esprit militaire à toute la nation (1).

Le gouvernement et l'état auront ainsi un rempart dans une armée composée de propriétaires, de citoyens, d'hommes intéressés au maintien de l'ordre social, au respect des personnes et des propriétés et à l'exécution des lois (2).

Toute la France sera disciplinée et prête à repousser un ennemi, quel qu'il soit.

XXIV. Éducation.

Que l'éducation, déjà organisée dans les ly

(1) Entraves à ce projet, chez un peuple police.

(2) Des autorités respectables, Polybe, le maréchal de Saxe, Machiavel, Art de la guerre, etc., montrent la nécessité d'une pareille composition de l'armée et du danger de légions formées d'hommes sans aveu et sans

cées et dans les écoles spéciales, reçoive une direction salutaire, propre à développer promp. tement et utilement les facultés physiques, morales et intellectuelles des jeunes gens ; à exciter une émulation générale dans les esprits des professeurs et des élèves, par des concours annuels entre tous les lycées; à former enfin des hommes robustes, des soldats intrépides, des citoyens généreux et éclairés qui puissent apprécier les bienfaits et seconder les vues du gouvernement, sous lequel ils auront le bonheur de vivre.

Quand un gouvernement veut des hommes vils et abrutis, il ne tient qu'à lui d'en créer; mais, il aura bientôt énervé les instrumens de sa grandeur et de sa vraie puissance. S'il veut des hommes d'un caractère noble et élevé (1), il en fera naître avec la même facilité; et alors, il acquerra, dans peu d'années, une supériorité marquée sur les autres peuples et des ressources inépuisables.

Il dépend d'un gouvernement et de son influence d'abâtardir une nation ou de l'élever.

(1) Un prince ambitieux et absolu n'est que trop souvent porté à craindre les hommes d'un caractère noble et élevé.

Vos institutions, Général premier Consul, doivent créer une population intrépide et guerrière, une race de héros, des hommes, enfin, dignes de soutenir la réputation du grand peuple et de son illustre chef. Qu'on dise, en les voyant Ils sont nés, ils ont été formés sous l'empire de Napoléon!

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XXV. Liberté des Cultes et Clergé.

Vous conserverez, vous garantirez, en matière de religion, cette sage tolérance, cette liberté entière des cultes, établies par le Concordat, l'un des monumens de votre gloire. Le clergé sera sans doute éloigné des emplois publics de l'administration. Les intérêts spirituels doivent le rendre étranger aux fonctions publiques, et aux objets purement temporels et civils. Trop d'exemples, d'ailleurs, ont prouvé le danger d'introduire les prêtres dans les affaires de l'état (1).

Toutes les dignités ecclésiastiques resteront à la nomination et à la disposition du gouvernement, qui tient ainsi dans le respect de l'autorité civile et dans une juste dépendance, les

(1) Opinion développée par Lloyd.

ministres de la morale et de la religion, dont l'influence, si elle étoit illimitée, auroit des inconvéniens et des conséquences incalculables (1).

XXVI. Nomination aux emplois.

Tous les emplois civils et militaires, excepté les places aux deux chambres, pour lesquelles on a indiqué un mode particulier d'élection, et les charges de juges, données à vie, seront aussi à la nomination immédiate et à la disposition absolue du chef du gouvernement, et révocables à sa volonté, sauf les modes qu'il pourra faire déterminer par les lois, pour donner plus de stabilité à certaines places et se garantir lui-même du danger d'être quelquefois injuste, et de servir, sans le savoir, des passions personnelles.

Il conviendroit peut-être néanmoins d'établir que les maires, leurs adjonts ou lés officiers municipaux et les juges de paix seront choisis directement par leurs concitoyens ou par les

(1) Le elergé reprendra peu à peu, si l'opinion ne lutte contre la faveur qué veut lui donner le chef de l'état, dans la vue de son intérêt personnel.

collèges électoraux d'arrondissemens, ou enfin par l'Empereur, sur une désignation de trois candidats. C'est un moyen de ranimer et d'entretenir l'esprit public et un certain mouvement d'activité, d'émulation civique et de vie dans toutes les classes de la société, et d'offrir aux hommes, qui prétendent à ces sortes de fonctions, des motifs de rechercher et de mériter l'estime et les suffrages de leurs concitoyens.

Mais, surtout, que les places soient toujours assurées et accordées aux talens, aux vertus, aux services publics; jamais, à la faveur, à la bassesse ou à l'intrigue. C'est l'intérêt du chef de l'état, qui, par ce moyen, n'aura pour agens que des hommes de mérite. Il exécutera des choses d'autant plus grandes et extraordinaires, qu'il aura sous ses ordres des auxiliaires faits pour le seconder. Mais, qu'il ne dédaigne pas de se mettre en garde contre les mauvais choix, écueil ordinaire des gouvernemens les plus habiles. Qu'il se lie volontairement les mains, en s'assujettissant à ne nommer à aucun emploi militaire, civil, administratif, de judicature, de finance, que d'après une présentation de trois candidats, désignés sur les lieux par des hom

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