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à soulever la nation et la faire courir aux armes, c'est vouloir l'entraîner à sa perte et porter la désolation dans ses belles campagnes, où les alliés de la France ont solennellement promis de respecter jusqu'aux espérances de nos laboureurs.

En conséquence, et par la présente, nous vous rendons personnellement responsables des malheurs que votre obéissance à ses ordres illégitimes, ou une opinion égarée, pourroit attirer sur un peuple, objet constant de notre affection. C'est pour prévenir ces malheurs, que vous devez vous opposer de toute votre autorité à la mobilisation des gardes nationales, aux levées des conscriptions qui s'effectuent secrètement, et à toute formation de ces corps francs, dont la valeur s'exerce principalement sur les fermiers et les propriétaires. Ce faisant, Messieurs, vous remplirez nos royales intentions, et vous aurez bien mérité de nous et de la patrie.

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No CVII.

Avis publié à Courtrai, le 20 avril 1815, par le chevalier Berthier-Biszy, suivi d'un ordre du jour du général comte Maison, du

22 avril.

Le roi a été instruit que beaucoup de militaires françois seroient déjà rendus au quartier-général de son armée à Alost, s'ils n'en étoient empêchés, quelques-uns par le manque absolu d'argent, d'autres par la crainte d'une mauvaise réception de la part des troupes alliées et des habitans du pays.

Son Excellence Monseigneur le duc de Feltre, ministre de la guerre, m'a en conséquence ordonné de publier ce qui suit :

1o. Les militaires françois arrivés jusqu'à présent ont reçu partout un accueil amical et honorable. Sa Majesté garantit le même accueil à tous ceux qui se rendront à leur poste dans son armée. Ils devront d'abord se présenter chez un des officiers d'état-major françois stationné à Courtray, Tournay et Furnes. Les avant-postes des armées alliées laisseront passer les militaires qui s'y présenteront avec cette intention.

2o. Les vivres leur seront fournis de suite chez ces officiers, qui sont chargés de pourvoir d'ailleurs à leurs besoins, et de leur procurer même des secours pécuniaires s'ils leur sont

nécessaires.

3o. Les mêmes officiers donneront à ces militaires une direction ultérieure dans l'armée du roi.

L'officier d'état-major françois stationné à Courtray.

Le chevalier BERTHIER-BISZY, major de cavalerie, membre de la légion d'honneur.

ORDRE DU JOUR.

SOLDATS,

Le roi, satisfait du nombre de braves militaires, qui viennent tous les jours se ranger sous ses drapeaux, ne veut pas cependant exposer des François à verser le sang de leurs frères; en conséquence, ils formeront un corps de réserve, et Sa Majesté serà à leur tête. La récompense de leur dévouement sera la gloire de ramener eux-mêmes dans sa capitale leur souverain légitime.

Signé, le général comte MAISON. Au camp d'Alost, le 22 avril 1815.

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No CVIII.

Adresse de Louis XVIII aux gardes nationales de France, datée d'Ath, le 2 juin 1815.

LOUIS, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, aux gardes nationales de tous les départemens de la France.

BRAVES GARDES NATIONALES,

Buonaparte vous appelle aux armes; je viens vous ramener la paix : il anéantit votre commerce; je viens le rétablir.

Armez-vous; mais que ce soit

pour maintenir l'ordre et la tranquillité dans vos foyers respectifs. Vous n'avez dans l'Europe entière d'autres ennemis que les rebelles qui vous promettent aujourd'hui la liberté, et qui espèrent acheter l'impunité au prix de votre sang.

Armez-vous, braves gardes nationales; mais pour assister à la grande solennité de la paix générale, et venir chercher au pied du trône la récompense que j'ai promise à la fidélité.

Pour éviter le trouble, résultat ordinaire du choc des opinions, souffrez, pour ce moment, la cocarde aux trois couleurs. Je sais qu'elle pèse à vos fronts; la garde de Robespierre la portoit mais l'instant n'est pas éloigné où 14

TOME IX.

le panache du bon Henri doit reparoître dans toute sa splendeur.

Braves gardes nationales, les alliés connoissent votre valeur; je leur ai répondu de votre amour pour moi.

LOUIS.

Le colonel-général des gardes nationales du royaume,

CHARLES-PHILIPPE, comte d'Artois.

No CIX.

Déclaration de la garde nationale d'Amiens du 6 mai 1815 (1).

DANS un moment où Buonaparte, en mettant en œuvre tout ce qui lui reste de moyens fantastiques, veut par un acte arbitraire et despotique nous contraindre tous à prendre le parti le plus infâme qui fut jamais et à soutenir un trône usurpé, nous prenons à témoins

(1) Nous avons donné cette déclaration, vol. V, pag. 424, d'après une traduction faite sur les feuilles étrangères, et en exprimant des doutes sur son authenticité aujourd'hui nous la donnons telle qu'elle a été véritablement affichée à Amiens, Beauvais, et dans d'autres villes de la Picardie.

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