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notre honneur, la patrie et le Roi, que jamais personne ne sera capable de nous faire armer pour défendre un homme que l'enfer en courroux a vomi de ses gouffres.

Nous sommes, dit-on, menacés de l'invasion des ennemis. Non! ce sont des amis. Ils viennent rendre à la nation son souverain, dont la trahison de l'armée l'a privée.

Qui est-ce qui a rappelé Buonaparte dans la France? Qui est-ce qui a trahi son Roi pour placer sur le trône ce vil proscrit ? C'est l'armée. Eh bien! qu'elle le défende. Tels sont les vœux de la garde nationale.

Buonaparte dit que les Bourbons amènent les étrangers en France. Eh! s'il n'étoit venu souiller notre sol, nous serions en paix avec l'Europe.

Sébastiani est venu pour nous faire prendre les armes. Nous jurons tous que si ce vil satellite de Buonaparte vient dans nos murs avec l'intention et le pouvoir proconsulaire pour organiser une mesure aussi inique, il y trouvera le châtiment de ses crimes; et malheur aux traîtres qui oseroient seconder ses infâmes projets !

Le cri de ralliement de la garde nationale

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est Vive le Roi! vivent les Bourbons! mort

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au tyran et aux brigands qui l'ont soutenu dans sa criminelle entreprise!

François le jour approche où vous verrez flotter sur vos tours ce pavillon blanc, signal du bonheur.

Vive le Roi!

A Amiens, de l'imprimerie de Cherche.

No CX.

Déclaration des citoyens de Rennes, convoqués le 14 mai 1815, pour la formation de la garde nationale.

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Nous déclarons solennellement aux fonctionnaires publics, au nombreux état-major nommé illégalement et arbitrairement par comité secret de cette ville; nous déclarons surtout aux vils intrigans, aux agens de la tyrannie, qui, toujours les mêmes depuis quinze ans, exercent dans notre cité l'horrible et honteuse mission d'envoyer nous, nos frères et nos enfans, périr au caprice d'un tyran féroce; nous leur déclarons notre ferme et inébranlable résolution de résister à une si affreuse domination.

Nous avons juré et nous jurons de ne pas

marcher pour égorger des François, qui, comme résistent à l'oppression; nous avons juré, et nous jurons de ne pas verser notre sang pour un infâme tyran, pour de misérables régicides, pour des jacobins, des parjures et des traîtres à leur patrie et à leur Roi.

Qu'ils partent, si bon leur semble, ces vils agens de Buonaparte; qu'ils aillent le défendre, et de la vengeance du ciel qui le poursuit, et du ressentiment des nations que ses forfaits épouvantent; c'est là leur cause et non celle de la patrie; mais qu'ils renoncent à la prétention de nous faire combattre contre des opprimés, contre nos frères, contre nos amis, contre notre Roi légitime et ses généreux alliés.

Nous sommes armés pour le maintien de l'ordre dans nos foyers; nous sommes armés pour comprimer les fureurs révolutionnaires; nous sommes armés pour Louis XVIII, pour le père des François. Tout notre sang est à lui, et nous brûlons de le répandre à son service. Vive le Roi! voilà notre cri de ralliement; c'est celui de toute la France, c'est celui de tous les vrais patriotes.

(Imprimée et affichée dans toute la Bretagne.)

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No CXI.

Proclamation du comte Charles d'Autichamp, aux royalistes de la Vendée, du 15 mai 1815.

BRAVES VENDÉENS,

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L'Europe a retenti de nos combats et de nos victoires. Une occasion nouvelle, et sans doute la dernière, nous rappelle sous les drapeaux. Un attentat moins sanglant, mais plus perfide que celui de 1793, a été commis dans notre patrie la trahison a livré le trône de saint Louis à un étranger qui fut le fléau de la France, et que l'Europe, inondée du sang qu'il a versé, repousse avec horreur. Louis XVIII, victime de sa confiance, a été réduit à quitter sa capitale, et à s'éloigner d'un peuple qui l'adore.

Par ses prétendues constitutions, l'usurpateur, entouré de tous les crimes, ôte à notre religion sa prééminence, et proscrit l'auguste dynastie des Bourbons, tandis que sous le masque d'une apparente douceur, il souffle la persécution contre les ministres des autels.

Ainsi, la cause sacrée de la religion est liée avec celle des fils de saint Louis.

Levons-nous donc, braves Vendéens; reprenons nos armes; il est temps de venger tant d'outrages, et de secouer le joug qu'on nous impose.

Vous brûlez, je le sais, de combattre pour la plus sainte des causes. Douze ans de repos n'ont point amolli le courage des vainqueurs de Vihiers, de Thouars, de Saumur, d'Érigné, de Fontenay, d'Entrames, de Dol, de Gété, etc... Vos anciens chefs, tous ceux qui survivent à tant de combats et de périls, et un grand nombre d'autres, vont marcher à votre tête : les lâches qui ont trahi la patrie fuiront devant nos phalanges; et bientôt, oui bientôt, le Roi, sur son trône, reconnoîtra la bravoure de ses troupes loyales et victorieuses.

Braves compagnons d'armes, tant que nous fùmes fidèles à Dieu, la victoire aussi fut fidèle à nos drapeaux. Loin de nous la licence du crime et l'esprit de vengeance! Les hommes paisibles et les propriétés, les femmes et les enfans seront respectés. La discipline la plus sévère sera observée; les sages institutions que le Roi a données à la France seront religieusement maintenues. Plus de rivalités ni de divisions; plus de jalousies ni de défiances: généraux, commandans, chefs de légions, officiers

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