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et soldats, nous n'aurons tous qu'un cœur et qu'une âme. Nos augustes alliés, les empereurs et les rois, viennent à notre secours sous les bannières de la France. L'Europe entière est en mouvement; ses armées innombrables vont marcher vers Paris, et combattre les rebelles.

François de tous les pays, habitans des villes et des hameaux, accourez sous les drapeaux de l'honneur. Venez vous ranger sous les lis antiques qui firent la gloire et le bonheur de nos aïeux. Dieu et le Roi, voilà notre devise. La paix dans l'intérieur et avec les nations est le but de notre entreprise.

Et vous, soldats, qu'on trompe et qu'on égare, songez aux dangers qui vous entourent, et venez vous rallier à vos frères. Désertez les étendards du crime; déposez les couleurs de la révolte, ces signes honteux de la trahison et du parjure.

Le mérite et les vertus guerrières seront, parmi nous, les premiers titres à l'avancement et aux distinctions. Les officiers de la ligne, quels que soient leurs grades, les conserveront dans notre armée, et seront recommandés à la munificence du Roi.

Braves amis, vous êtes François, vous êtes Vendéens, nos triomphes sont assurés.

Vive le Roi!

Le comte CHARLES D'AUTICHAMP.

No CXII.

Proclamation d'un ami de la patrie, adressée aux soldats de Buonaparte, marchant contre les habitans de l'Ouest.

OFFICIERS et soldats qu'on conduit contre les habitans de l'Ouest, écoutez un moment la voix de l'honneur et celle de l'humanité.

Lorsqu'une poignée de brigands venus de l'île d'Elbe, ramenèrent en France Napoléon, proscrit par toutes les nations, déclaré l'ennemi du genre humain, vous ne voulûtes pas les combattre, ayant horreur, disiez-vous, de répandre du sang françois; et vous iriez aujourd'hui verser froidement celui de vos véritables compatriotes, des Vendéens, des Bretons, des habitans des départemens de l'Ouest et du Midi, qui tous s'arment par l'horreur de l'esclavage, et pour l'amour de la liberté ! Vous iriez mettre en cendres la moitié de votre patrie; vous iriez renouveler dans le cœur de

vrer la France du despotisme du Corse, et que vous irez planter le drapeau blanc sur les tours de Paris. Alors, rentrés dans le chemin de la véritable gloire, soutenus des vœux de tous les bons François, vous arrêterez les maux prêts à fondre sur notre patrie. Alors vous recevrez la solde qui vous est due; vous trouverez les récompenses et les honneurs que votre bravoure et votre fidélité vous mériteront votre Roi vous rendra sa confiance, en même temps que vous lui rendrez sa couronne. Les étrangers respecteront la France et s'en retourneront sans avoir foulé le territoire de notre pays; et vous rendrez ainsi aux François, à l'Europe entière, la paix pour laquelle ils soupirent.

Soldats, vous avez été abusés un moment par un despote dont vous connoissez maintenant le caractère odieux. Faites aujourd'hui pour le Roi, pour vous-mêmes, la moitié de ce que vous avez fait il y a quelques semaines pour Buonaparte, et la France est sauvée et votre honneur est reconquis.

Vive le Roi! vivent les Bourbons!

Nos CXIII-CXIX.

Proclamations et Déclarations publiées à Marseille, du 25 juin au 10 juillet 1815 (1).

No 1.
I.

COMITÉ ROYAL PROVISOIRE.

EXTRAIT DU REGISTRE DES ARRÊTÉS.

Marseille, le 25 juin 1815.

LES Soussignés, considérant la nécessité d'une autorité centrale dans la ville de Marseille

(1) Comme Bordeaux eut en 1814 la gloire d'avoir, la première de toutes les villes de France, proclamé le Roi légitime, en 1815 Marseille eut celle de secouer, la première, le joug honteux de Buonaparte et d'une armée rebelle. Elle avoit été une des dernières à le subir. Ce ne fut que le 26 mai que la soldatesque corse a fait la révolution de Marseille; le général Mouton Duvernet désorganisa ce jour la garde nationale, en désarmant 1,600 citoyens, sur lesquels on sut ne pas pouvoir compter. Cependant on reçut, dès le 25 juin, la nouvelle de la défaite de Buonaparte. « Aussitôt, dit M. Bruniquel, dans sa Relation exacte des évènemens qui ont eu lieu à Marseille depuis le 3 mars jusqu'au 10 juillet 1715, aussitôt, malgré la présence de deux

votre pays les horreurs de la révolution, les massacres et les incendies! Vous iriez égorger des François, des compatriotes qui ne sont coupables que parce qu'ils demandent à grands cris la paix et le retour d'un Roi chéri ! Vous iriez tremper vos lauriers dans le sang le plus pur, dans celui de vos pères, de vos frères, de vos amis! Pour qui, François? Dans quel but? Pour conserver une couronne à un étranger, à un Corse, à un homme qui depuis quinze ans fait le malheur de notre patrie et la désolation du genre humain ; qui s'abreuve de sang et de larmes; qui a armé l'Europe contre nous, et dont la présence nous menace d'une invasion terrible. Ah! ne vous laissez pas abuser par lui, par ses vaines promesses; ne vous laissez pas tromper par des chefs coupables qui n'ont pas rougi de vendre leur patrie à Buonaparte et de nous en rapporter pour prix le fléau de la guerre civile. Craignez, craignons de prêter l'oreille à de perfides suggestions; ne nous laissons pas engager dans des démarches criminelles; arrêtons nos bras prêts à se souiller. Vouons à jamais à la honte, au mépris, à l'exécration publique tout François qui, au nom de Buonaparte et de la tyrannie, verseroit le sang de ses compatriotes. Vouons à l'exécration

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