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verains alliés veulent partager les dépouilles de la France : les souverains alliés de 1814 seront aussi magnanimes en 1815 qu'ils l'ont été en coopérant au renversement de l'hydre dévorante. Non, François, le Roi, mon auguste frère, vient avec les armes de la clé mence, il n'en connut jamais d'autres ; il vient vous apporter la paix et le bonheur; il vient sécher vos larmes, et rendre à la France le siècle de l'âge d'or.

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Evitez donc, brave garde nationale, et vous nation magnanime, de tomber dans les pièges qui vous sont tendus par le mensonge et la fidie; aidez-nous au contraire à secouer le joug de la tyrannie qui pèse depuis si long-temps sur ce beau pays.

L'épuisement de vos ressources, de la population, le mépris des nations, l'Europe entière levée contre vous, toute espèce de fléau vous menace, si vous ne vous opposez pas au sacrifice que la tyrannie exige de vous et de vos enfans.

Rappelez-vous les meurtres d'Égypte, les guerres insensées d'Espagne, l'incendie de Moscou, l'épidémie de Mayence. Eh! que de dangers vous menacent encore! Arrachez le voile funèbre qui couvre vos yeux! Mais votre amour

pour votre souverain légitime, me donne l'assurance que vous serez sourds à toutes les perfides insinuations que la tyrannie mettra en usage pour vous égarer.

Il me sera bien doux, lorsque, ramené au milieu de vous par la divine Prividence, je pourrai dire : Les François ne sont pas dégénérés, et je vous remercie de votre attachement à la plus sainte des causes et à votre Roi! Nous comptons que, malgré les changemens qui se sont opérés dans la garde nationale de notre bonne ville de Paris et dans celle du royaume, les sentimens qu'elle nous a tant de fois témoignés ne sont pas changés, et que dans tous les temps elle nous en donnera des preuves non équivoques.

Signé CHARLES-Philippe.

No CXXI.

Déclaration du général Wellington, du 26 avril 1815 (1).

FRANÇOIS! c'est de mon quartier-général, au milieu d'une armée formidable de soldats. aguerris, que j'élève la voix au nom de votre roi et

(1) Pièce d'une authenticité très-douteuse.

de ses alliés, pour vous rappeler aux sentimens de la soumission et de la paix. Les malheurs qui vous menacent m'en font un devoir pénible; mais il deviendra un titre de gloire pour moi, si je suis écouté. En me conférant le commandement en chef des armées du nord, les souverains alliés m'ont investi d'une confiance qui m'honore. Je me suis engagé de la remplir ; je tiendrai parole..

François! qu'espérez-vous, en vous attachant au sort du violateur de tous les traités, d'un homme sans titre et sans pouvoir ? Voulezvous éterniser la guerre, en suivant cette aigle nourrie et toujours altérée de sang? Serez-vous assez trompés, assez égarés, pour penser, contre toute probabilité, qu'il triomphera de l'Europe entière dans la lutte qu'il se prépare follement à soutenir? Non, François ! nous ne pensons pas, nous ne supposons même pas que cet ambitieux effréné puisse avoir assez d'influence pour vous séduire au point de croire au succès de la plus folle des entreprises. Nous connoissons ses forces, nous savons quels sont ses moyens; nous ne vous abusons as, nous ne nous abusons pas nous-mêmes en vous déclarant que tous ses efforts ne vont servir qu'à le faire tomber plus sûrement dans

nos mains. Non, François! je ne fais que le répéter, ce n'est point à la nation que nous entendons faire la guerre; ce n'est qu'à Buonaparte et à ses soldats. Malheur à ceux qui se joindront à eux; malheur aux provinces rebelles..... Ne pensez pas que Buonaparte aura bravé impunément l'autorité souveraine de tant de têtes couronnées, en abusant, comme il a fait, de leur clémence; et ne pensez pas non plus, que l'Europe offensée aura vainement fait d'énormes sacrifices pour replacer les Bourbons sur le trône de France, quand le repos et l'intérêt des nations lui commandent de les y maintenir.

Ces considérations n'existeroient pas, qu'une plus puissante encore les mettroit dans la nécessité de reprendre les armes une seconde fois celle de punir cette horde de factieux qui ont fomenté les troubles actuels, et qui osent se prononcer contre le vœu unanime de toutes les monarchies européennes.

Oui, François! désormais l'Europe unie et mue par le même intérêt, ne doit plus former qu'une seule et même puissance, et les souverains une corporation suprême, d'où s'élèvera le piédestal inébranlable de la paix et du bonHeur des nations. Les droits de la monarchie

émaneront de ce sénat auguste pour être consignés dans ses actes solennels.

Le nom de Louis XVIII est inscrit dans ce pacte fédératif. Les souverains alliés l'ont replacé sur le trône de ses ancêtres, et proclamé la famille des Bourbons régnante, jusqu'à son extinction, sur le peuple françois. C'est pour relever et affermir cette dynastie, qu'ils reprennent aujourd'hui les armes ; c'est pour soutenir la cause des Rois, c'est pour consolider la souveraineté c'est pour assurer le repos de tous les peuples, et pour donner un exemple imposant du pouvoir souverain à toutes les nations. Ils ne les déposeront qu'après avoir détruit sans retour la source de tous les maux dont vous êtes menacés, qu'après avoir signé la paix générale, et assuré le repos et la tranquillité de l'Europe entière: ils l'ont juré à la face de l'univers.

François! c'est au nom de votre Roi et de ses alliés, que je vous exhorte à rentrer dans le devoir et dans le parti de la bonne cause. Louis XVIII vous rappelle encore; sa clémence veut encore vous pardonner votre égarement. Vous n'avez plus que peu de temps pour retourner à lui. Toute la France lui est signalée. Il connoît le nom des bons et le nom des mauTOME IX. 16

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