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vais François. Il saura tenir compte aux uns de leur attachement, comme il saura punir l'infidélité des autres.

Dans quelques jours, douze cent mille soldats auront franchi vos frontières et envahi vos campagnes. Je ferai respecter les provinces soumises, mais je serai forcé de sévir contre le peuple rebelle.

N° CXXII.

Proclamation des prince de Wied-Runkel et Wied-Neuwied, du 24 juillet 1815 (1).

NOUS CHARLES LOUIS et JEAN - AUGUSTÉCHARLES, princes de Wied, comtes d'Ysen

(1) La maison de Wied, ancienne maison souveraine d'Allemagne, est une de celles qui perdit son immédiateté l'acte de la confédération du Rhin, ce monupar ment d'iniquité qui déshonore le commencement du dix-neuvième siècle. Une partie des possessions de cette maison tomba sous la souveraineté du grand - duc de Berg, l'autre sous celle des duc et prince de Nassau: ces deux comtés renferment ensemble une population d'environ 24,000 habitans. Le pacte fédéral que les princes et villes libres d'Allemagne conclurent à Vienne, le 8 juin 1815, ne rendit pas, il est vrai, l'immédiateté aux princes et comtes qui l'avoient perdue en 1806, mais il les mit sous la protection de la

bourg, etc., à nos amés sujets salut. Savoir faisons que le jour est enfin venu où il nous est de nouveau permis de parler le langage du cœur à ceux que la naissance nous a donnés pour sujets, et de leur annoncer un avenir plus heureux pour eux et pour nous. Nous vénérons dorénavant avec vous, comme notre monarque, un roi qui regarde comme les plus beaux fleurons de sa couronne la justice, la magnanimité et la sagesse entre les

confédération, en déterminant avec équité les droitsdes nouveaux souverains, et les prérogatives des médiatisés. Le roi de Prusse, non content d'exécuter les articles de cet acte favorable aux princes et autres cidevant souverains, et qui par les nouveaux arrangemens se trouvent placés sous sa souveraineté, soit comme duc de Berg, soit comme possesseur, par échange, d'une partie des anciennes possessions nassoviennes; ce monarque, respectant le malheur, donna, en faveur de ces anciens souverains, une extension aux stipulations' de l'acte de Vienne, en augmentant dans ses états les prérogatives de ces seigneurs, et renonçant à une partie des droits que l'acte lui avoit réservés. Il est intéressant de voir comment les princes de Wied, qui se trouvent dans le cas de ces seigneurs favorisés, annoncent ce bienfait à leurs sujets. Il a paru d'autres proclamations du même genre des princes et comtes de Solms; mais nous avons pensé qu'il suffiroit de faire connoître celle-ci à nos lecteurs.

lauriers, gagnés pour le salut de l'Allemagne. Nous appartenons à une nation dont les hauts faits pour la délivrance, pour la gloire et la sûreté future de l'Allemagne, ont mérité la reconnoissance des contemporains, et feront l'admiration de la postérité. Nos comtés et seigneuries font désormais partie d'un royaume qui, sous l'administration du respectable prince chancelier d'état, et d'un sage ministère, parvient de jour en jour à une plus grande prospérité. Reconnoissant cet avantage avec gratitude, efforcez-vous de vous rendre dignes de ce bonheur par un attachement inébranlable au roi et à l'état. En vous rappelant cette obligation, nous que la naissance vous a donnés pour princes et auxquels, après le roi, vous devez fidélité et soumission, nous vous faisons en même temps connoître préalablement l'éten due des droits qui, conformément aux constitutions, seront dorénavant de nouveau exercés par nous et nos officiers. Quoique l'acte fédéral, signé le 8 juin à Vienne, n'eût pas répondu à tous les vœux que nous étions autorisés à former, il nous avoit cependant rétablis dans la plénitude des droits personnels, dont la violation doit être comptée parmi les forfaits de l'odieux tyran françois. Ce même acte nous

avoit aussi garanti tous les droits qui ne sont, pas essentiellement inhérens à la souveraineté ; c'est ainsi que nous rentrons dans l'exercice de la juridiction civile et criminelle, de la police, de l'inspection des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique. Mais la magnanimité du roi juste sous le sceptre duquel nous sommes placés, ne s'est pas bornée à une si foible restitution des droits que la confédération rhénanne nous avoit ravis; un édit du roi, daté de Berlin du 21 juin, a de plus ordonné :

1°. Que nous percevrons dorénavant et emploierons au bien-être du pays, les contributions directes qui sont établies par les lois générales de la monarchie;

2o. Que, pour nos personnes et familles, ainsi que pour nos domaines, nous serons exempts de toute contribution ordinaire, soit personnelle, soit foncière ;

3°. Que nous sommes autorisés à nous donner une garde, composée d'individus qui ont satisfait à la réquisition militaire;

4°. Que nous pourrons établir en commun des collèges de justice et d'administration publique;

5°. Que l'application et l'exécution de toutes lés lois générales, en un mot, toute l'administration intérieure de nos territoires nous est exclusivement abandonnée pour l'exercer par nos officiers, conformément aux constitutions de la monarchie.

Donné à Dierdorf et Neuwied, le 24 juillet 1815.

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