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neur se hâte d'arriver dans mon camp. Levezvous, légions provinciales! réunissez-vous autour de vos bannières, braves soldats! Et toi, valeureuse et fidèle garde de Naples, sauve encore une fois la capitale! c'est à toi que je confie mes palais, et les personnes et les propriétés de cette grande citéhof

Braves et fidèles Calabrois, peuples de Basilicate, de Salerne,etc., valeureux Samnites, accourez auprès de votre roi! que Ferdinand s'en retourne dans son île! allez, sous la double bannière de la croix et de la liberté, délivrer la capitale et la patrie! ne craignéz pas le désaveu des autres puissances : votre Joachim n'a jamais abdiqué; un désastre ne peut anéantir ses droits à la couronne: il imite seulement l'exemple d'autres souverains qui reconquirent la leur de la même manière.

La reine et la famille royale vous seront rendus. L'empereur d'Autriche, qui, trompé sur la politique de mon cabinet, mẹ croit le partisan de Napoléon, sera, n'en doutez pas, encore une fois l'allié de votre Joachim. Votre roi n'inspire plus d'inquiétude, car il ne hourrit aucun projet d'agrandissement contre le pápe ni contre le reste de l'Italie; il sera dorénavant le meilleur ami de ses voisins, qui

n'auront aucun intérêt d'être ses ennemis. L'Angleterre s'efforce de réparer le mal que sa déclaration inopinée de guerre nous a fait, puisqu'elle devoit, d'après nos conventions, ne commencer les hostilités que trois mois après avoir dénoncé l'armistice.

Nous le déclarons devant toute l'Europe: nous ne devons la triste issue de la guerre qu'à notre système inaltérable de conserver la paix avec l'Angleterre. Nous ne commençâmes notre retraite qu'après avoir reçu une lettre de lord Bentinck, de Gênes,' dans laquelle il nous annonça que Naples ayant déclaré la guerre à l'Autriche, il seroit dans le cas de nous attaquer avec ses forces de terre et de mer, aussitôt qu'il en seroit requis par le genéral autrichien. On lui répondit que voulant éviter la guerre avec l'Angleterre, j'avois donné des ordres pour la cessation des hostilités, et pour la retraite vers les frontières. En même temps le lord fut prié de faire connoître cette résolution au général autrichien, et principalement de l'engager aussi à la cessation des hostilités, et à l'acceptation de l'armistice que j'allois proposer.

Immédiatement après je commençai ma retraite; mais l'armistice ne fut pas accepté.

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Tout notre malheur provient de cette retraite volontaire; car l'armée autrichienne ne nous auroit pas attaqués dans nos anciennes positions; et le cabinet de Vienne, convaincu alors que nous n'avions occupé ces positions que pour agir de concert avec son armée auroit été le premier à mettre fin aux hostilités et à conserver l'alliance si naturelle entre l'Autriche et Naples.

Que la confiance renaisse! Que, les plans conçus par votre roi, dans des temps de guerre, soient exécutés au sein de la paix. Les travaux publics qu'on a cessés seront continués ; toutes les branches d'administration reprendront leur ancienne activité; toute solde, pension ou traitement seront payés à jour; tous les employés destitués depuis le 21 mai rentreront en fonctions; tous ceux qui, pour récompense de leurs services, avoient reçu des décorations, et qui les auroient perdues depuis, seront restitués dans la possession de leur propriété. Que les employés de Ferdinand disparoissent, et que tout rentre dans l'état où je laissaí le royaume !

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Donné à.................... le..... octobre 1815.

Signé JOACHIM NAPOLÉON.

No II.

Projet ou canevas d'un décret en 20 articles, dont la minute offre des corrections de la main de Murat, qu'on a imprimées en italique.

Art. 1er.

La constitution sera mise en activité le premier janvier 1816; un parlement et une chambre des communes se réuniront à Naples. On prendra des mesures pour convoquer promptement le parlement à Naples.

Art. 2.te

Les fonctionnaires destitués depuis le 21 mai reprendront leurs places.

Art. 3.

Ceux nommés par Ferdinand cesseront leurs fonctions sous peine d'être traités de rebellest

Art. 4.

¡. Tout ministre ou autre fonctionnaire qui, après la publication du présent décret, prendroit des mesures contre l'exécution de nos ordres, est, comme traître au roi et la patrie, et fauteur de la guerre civile, mis hors

la loi, et tout bon Napolitain les livrera à la force armée.

Art. 5.

Tout fonctionnaire qui nous avoit prêté serment de fidélité, sera destitué comme parjure, s'il continue ses fonctions au nom de Ferdinand.

Art. 6 et 7.

Nos ministres, conseillers d'état, officiers de la couronne, charges de la cour, rentrent sur-le champ en activité.

Art. 8.

L'ancienne organisation de l'armée est rétablie, à l'exception des régimens de ligne 11. et 12o, qui, étant composés d'étrangers, restent dissous; tous les officiers reprendront du service, et ceux que nous avons distingués après la dernière campagne, obtiendront les récompenses et l'avancement que nous leur avons décernés; nous nous réservons dé décider sur ceux qui ont été accordés depuis le 21 mai par Ferdinand.

Art. 9.

Le régiment des Suisses est maintenu.

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